Cette enquête populationnelle de type recensement est réalisée tous les cinq ans depuis 2012 par l’Institut de la statistique du Québec. Son objectif est de tracer le portrait de l’état du développement des enfants qui fréquentent la maternelle 5 ans et de suivre son évolution dans le temps. Elle permet de mesurer les aptitudes des enfants dans cinq domaines de leur développement : santé physique et bien-être; compétences sociales; maturité affective; développement cognitif et langagier; habiletés de communication et connaissances générales. Le rapport révèle, entre autres, que la proportion d’enfants considérés comme « vulnérables » dans au moins un domaine de leur développement est passée de 25,6 % en 2012, à 27,7 % en 2017, puis à 28,7 % en 2022. Par ailleurs, ceux qui sont les plus susceptibles d’être vulnérables dans au moins un domaine de développement sont notamment les garçons, les enfants les plus jeunes, les enfants fréquentant une école dite défavorisée et les enfants nés à l’extérieur du Canada.
En éducation à l’enfance, la qualité des interactions entre le personnel éducateur et les enfants a des impacts sur le développement des enfants. Cette recherche fait état de la variation de la qualité des interactions dans dix services de garde en milieu familial à Montréal. Les interactions ont été filmées pendant trois heures lors d’une seule visite et analysées durant six cycles d’observation avec l’outil CLASS. Des niveaux de qualité inférieurs sont constatés pour les enfants âgés de moins de 3 ans comparativement aux enfants âgés de 3 à 5 ans. Le soutien émotionnel est généralement de meilleure qualité que le soutien éducatif durant les périodes de jeu. Il apparaît important pour la recherche future de découvrir des moyens de mieux soutenir les plus jeunes tout en prenant soin des plus âgés au sein des services de garde d’enfants en milieu familial, qui ont la particularité d’être multiâges.
Le gouvernement fédéral canadien investit plus de 30 milliards de dollars afin d’uniformiser les services de garde des provinces et territoires et de les rendre plus accessibles, à 10 dollars par jour. Les auteurs de cet article s’intéressent à la main-d’œuvre en services de garde, plus particulièrement à la transition de carrière des personnes diplômées en éducation à la petite enfance. Ils indiquent que les capacités de formation de nouvelles éducatrices et nouveaux éducateurs varient d’une province à l’autre : entre 2009 et 2018, les provinces de l’Ontario et du Québec à elles seules, ont formé annuellement en moyenne près de 80 % de la main-d’œuvre canadienne travaillant en services de garde. De plus, le personnel travaillant dans les services de garde a tendance à occuper plusieurs emplois en même temps comparativement à d’autres domaines d’emploi, notamment en raison de la faiblesse des salaires. Selon les auteurs, ceux-ci devront être augmentés pour améliorer l’attractivité du secteur et la reconnaissance des personnes qui y travaillent.
Ce rapport évalue les progrès réalisés par les provinces et territoires dans leur engagement à réduire leurs frais de garde de 50 % en moyenne au plus tard en décembre 2022 et de les ramener à 10 $ par jour en moyenne avant 2025-2026, en vertu de l’accord sur le programme pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Selon les auteurs, le Canada progresse dans sa volonté d’offrir aux familles des services de garde plus abordables. En outre, cinq provinces et territoires (y compris le Québec) ont déjà atteint l’objectif de 10 $ par jour (ou moins). Plus de la moitié des 32 villes sondées ont atteint la cible fédérale de réduction de 50 % de leurs frais de garde médians. En revanche, sur les 30 villes pour lesquelles des données ont été recueillies, 22 indiquaient que les services de garde avaient une très faible capacité additionnelle d’accueil, ou même aucune capacité additionnelle, pour les enfants âgés de moins de 3 ans. Les auteurs recommandent notamment que le développement des services de garde se fasse uniquement dans le secteur public et à but non lucratif et que les gouvernements mettent en place les mécanismes de reddition de comptes correspondants.
La santé mentale des enfants peut être influencée négativement par des changements fréquents de milieux de garde. Cette étude vise à mieux comprendre les raisons de cette instabilité et comment elle affecte la santé mentale des enfants. Les auteurs ont analysé l’historique de fréquentation de milieux de garde de 373 enfants âgés de 0 à 30 mois venant de familles à faible revenu vivant à Toronto. Cinq profils ont été établis : le profil garde à domicile/service de garde unique, le profil garde à domicile/multiples services de garde, le profil garde à domicile uniquement, le profil garde à domicile/service de garde/garde à domicile et le profil impliquant plusieurs allers-retours entre la garde à domicile et un ou des services de garde (ce dernier étant le plus instable). Les auteurs constatent davantage de troubles émotifs chez les enfants des profils plus instables, c’est-à-dire celui du domicile/service de garde/domicile et celui des allers-retours entre la garde à domicile et un ou des services de garde.
Cette analyse porte sur les changements concernant la taille des groupes et le ratio du nombre d’enfants par éducatrice ou éducateur dans les services de garde à la petite enfance aux États-Unis entre 1981 et 2023. La National Association for the Education of Young Children (NAEYC) a élaboré des recommandations concernant le ratio personnel éducateur/enfants et la taille des groupes pour les services de garde. Depuis 2018, le ratio recommandé pour les nourrissons (15 mois et moins) est de 1:4, de 1:6 pour les tout-petits (12 à 36 mois) et de 1:10 pour les enfants d’âge préscolaire (de 30 mois à 5 ans), avec une taille de groupe maximale qui est respectivement de 8, 12 et 20 enfants par groupe. Les auteurs indiquent que 35 États suivent la recommandation de la NAEYC du ratio pour les nourrissons, et 37 États respectent celle pour les tout-petits (en 1995, 27 États suivaient cette recommandation). De plus, en 1995, 32 États fixaient une limite de taille de groupe pour les nourrissons et les enfants en bas âge contrairement à 46 États aujourd’hui. Selon les auteurs, bien qu’il y ait maintenant plus de personnel éducateur par enfant, des améliorations sont nécessaires pour garantir des services de garde de qualité à tous les enfants, ce qui implique de respecter des ratios enfants/personnel et des tailles de groupe peu élevés.
Cette étude examine si la qualité des interactions entre le personnel éducateur et les enfants varie selon le type d’activités dans 129 classes préscolaires en Finlande, aux Pays-Bas, en Pologne et au Portugal. Les auteures ont utilisé le CLASS Toddler pour mesurer la qualité des interactions dans les activités pédagogiques, le jeu libre, les activités artistiques et les repas. Selon les résultats, la qualité des interactions varie considérablement selon les activités et les pays. Par exemple, au Portugal et en Pologne, le soutien émotionnel du personnel éducateur envers les enfants est plus faible au cours des activités pédagogiques que pendant le jeu libre, alors qu’en Finlande et aux Pays-Bas, des niveaux similaires de soutien émotionnel sont constatés par les auteures pour ces mêmes activités. La structure et les lignes directrices du système national d’éducation à l’enfance pourraient jouer un rôle dans l’implication de l’éducatrice ou de l’éducateur durant certaines activités. En Finlande, par exemple, des lignes directrices claires sont énoncées dans le programme éducatif à propos de modèles d’interactions similaires à observer pendant les activités pédagogiques et le jeu libre, ce qui concorde avec les résultats. De plus, des facteurs comme le matériel utilisé expliquent en partie les différences de qualité d’interactions dans certaines activités et entre les pays.
Les inégalités en éducation en fonction du statut socioéconomique ont des liens tant avec le contexte familial que le milieu scolaire. Le rôle du milieu scolaire quant à ces inégalités est ici étudié, plus particulièrement en considérant la possibilité offerte aux enfants de participer en classe. Les auteurs examinent le niveau de participation des enfants en fonction de leur statut socioéconomique, de l’encouragement offert à participer et de la perception des pairs. Les données sont recueillies auprès de 98 enfants français d’âge préscolaire. Elles montrent que les enfants de statut socioéconomique moins élevé participent moins en classe, tant lorsque la participation est sollicitée que lorsqu’elle est spontanée. Leurs pairs considèrent les enfants plus participatifs comme étant plus compétents, ce qui peut exacerber encore plus les inégalités déjà vécues par les enfants de milieu défavorisé.
Cette étude examine l’évolution de l’association entre certains facteurs individuels et environnementaux et le développement cognitif, moteur et linguistique d’enfants grandissant dans un environnement à faible risque. Les données de l’étude LIFE Child, menée en Allemagne auprès de 481 enfants suivis entre l’âge de 1 et 36 mois, ont permis d’étudier les associations entre le développement de l’enfant et des facteurs comme le sexe, l’âge gestationnel, le poids à la naissance, le mode de naissance et l’éducation des parents. Les résultats suggèrent une association significative entre le développement de l’enfant et le contexte gestationnel, notamment sur le plan langagier. Ces facteurs perdent toutefois en importance avec le temps au profit d’autres facteurs comme le niveau d’éducation des parents. Les disparités socioéconomiques se reflètent dans le développement de l’enfant à un stade très précoce et prennent généralement de l’importance au fur et à mesure que l’enfant grandit.
Cette note d’orientation de l’European Foundation for the Improvement of Living and Working Conditions analyse l’évolution des disparités au sein des pays membres de l’Union européenne relativement à l’accès des enfants à l’éducation à la petite enfance, au système éducatif, aux soins de santé, à l’alimentation et au logement. Lorsque les données le permettent, l’étude illustre les différences entre les régions rurales et urbaines ainsi qu’entre les niveaux socioéconomiques des enfants. Elle souligne le risque croissant de pauvreté et d’exclusion sociale des enfants vivant en milieu urbain. Par ailleurs, neuf États ont atteint l’objectif de l’Union européenne d’un taux de participation aux services de garde et d’éducation de 45 % pour les enfants âgés de moins de 3 ans, et seulement quatre pays ont atteint celui fixé à 96 % pour les enfants âgés entre 3 ans et l’âge de la scolarité. Les auteurs soulignent l’importance que les États membres intensifient leurs efforts pour atteindre l’objectif de fréquentation des services de garde et d’éducation pour les enfants âgés de 3 ans et plus.
Cette étude s’intéresse à trois éléments des activités de littératie dans les milieux préscolaires de 80 municipalités suédoises : la lecture à voix haute, l’accès aux livres pour une lecture libre et les activités d’écriture. L’analyse de 435 séances séances d’observation révèle des inégalités entre les milieux étudiés quant au développement de la littératie. Les variations concernent entre autres la disponibilité de livres pour les enfants. En outre, la disponibilité des livres en d’autres langues que le suédois est particulièrement limitée alors que les milieux préscolaires comptent un nombre élevé d’enfants multilingues. Les conditions dans lesquelles se déroulent les activités de lecture à voix haute varient également. Elles ne sont pas toujours accompagnées d’interactions plus approfondies entre le personnel éducateur et les enfants, et souvent, elles servent seulement de méthode pour apaiser les enfants et fournir une période de repos. Les activités d’écriture sont rares. Les auteures suggèrent des raisons possibles pour expliquer ces inégalités, comme le nombre d’enfants par groupe et la formation du personnel éducateur.
Les auteurs de cette étude ont vérifié si la relation entre la qualité des processus de l’éducation à la petite enfance et les performances scolaires ultérieures est médiée par les compétences sociales précoces des enfants. Ils ont analysé le parcours de 7 431 enfants norvégiens, de l’âge de 5 ans à 11 ans, afin d’explorer comment les habiletés sociales de ceux-ci se développent dans leur enfance pour ensuite les soutenir au point de vue scolaire. La qualité du processus au sein des services d’éducation à la petite enfance a été évaluée selon deux dimensions : les pratiques pédagogiques et les activités structurées, alors que les enfants avaient 5 ans, et les performances scolaires des enfants à l’âge de 11 ans mesurées à l’aide de tests nationaux obligatoires en mathématiques, en lecture et en anglais. Selon les résultats, les compétences sociales étaient un médiateur de l’association entre les pratiques pédagogiques et les résultats scolaires. Ces résultats suggèrent que les compétences acquises tôt dans la vie servent de fondements à un apprentissage ultérieur.
Les auteures de cette étude évaluent l’apport d’une application technologique dans l’apprentissage des sciences chez les enfants d’âge préscolaire. Le but de cette étude est de vérifier si des outils tels que les tablettes peuvent représenter une méthode d’apprentissage efficace et être une source de motivation. L’application élaborée dans le cadre de cette étude permet aux enfants d’apprendre des notions de biologie et de physique et vise à développer la pensée scientifique. Vingt et un enfants britanniques âgés en moyenne de 4 ans ont utilisé l’application composée de quatre jeux à leur domicile, et le même nombre d’enfants n’ont pas joué avec l’application (groupe contrôle). Les résultats indiquent que l’application est une source efficace de développement des connaissances, au même titre que l’enseignement classique ou les activités pédagogiques telles des visites au musée, mais elle comprend aussi certaines limites. Une application d’apprentissage doit être bien adaptée à l’âge des enfants visés et peut demander une mise en contexte et des explications supplémentaires.
L’éducation à la petite enfance pose les bases du développement des enfants dans plusieurs domaines. Le manque d’activité physique étant jugé comme une source importante de plusieurs problèmes de santé, l’apport que peut avoir le milieu préscolaire sur cette question mérite d’être encouragé. L’objectif de cette étude est de cerner, par une revue de littérature issue de divers pays, les perceptions et la compréhension du personnel éducateur quant à l’activité physique et à la place qu’il lui accorde dans leurs programmes et routines. Les barrières et les opportunités sont également analysées. Les résultats montrent que les perceptions des éducateurs et des éducatrices sont fondées sur des facteurs tant personnels que contextuels, et le manque de connaissances, de capacités, de motivation et de ressources est notamment évoqué. La valeur de l’activité physique est généralement reconnue, tant sur le plan de la santé que sur celui des habiletés sociales et cognitives, mais une formation supplémentaire pourrait être pertinente pour bien la comprendre et la mettre en place dans les programmes éducatifs.
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