Ministère de la Famille
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Février 2024


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Préparé par la Direction de la veille et des connaissances stratégiques.

La veille a pour but d’alimenter la réflexion stratégique en rendant disponibles des informations pertinentes, utiles, rigoureuses et fiables sur des thèmes stratégiques pour le ministère de la Famille. Elle permet d’identifier les nouvelles tendances, pratiques émergentes et enjeux susceptibles d’influencer la prise de décision et de repérer les signes permettant d’anticiper les changements importants. Les conclusions des publications présentées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement les points de vue ou les positions du Ministère.             

Pour toute question, n'hésitez pas à communiquer avec l'équipe de la veille.                                                                

Activités


Le 24 avril, de 12 h 30 à 13 h 00. Ce webinaire du projet SAVIE porte sur les expériences de microaffirmations (gestes de compassion et de bienveillance)  et  de  microagressions  (commentaires ou questions dérangeantes) vécues par plus de 400 parents LGBTQ+ ainsi que sur les stratégies utilisées pour prévenir les situations négatives.


Le 20 mars 2024, de 12 h 30 à 13 h 30, en formule hybride : au centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique et en ligne. S’inspirant de réflexions critiques sur les résultats de recherche concernant la surreprésentation des enfants noirs signalés à la Direction de la protection de la jeunesse, cette présentation cherche à comprendre comment le profilage racial, en tant que pratique institutionnelle, est opérationnalisé et maintenu dans le traitement différencié des enfants noirs.


Enregistrement d’une conférence de Caroline Fitzpatrick, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le vivre-ensemble, les médias numériques et les enfants, à propos des effets de l’utilisation des écrans chez les enfants et les jeunes.

Famille


Ce livre s’intéresse à l’influence des contextes économique, social et politique dans la décision d’avoir un enfant au Québec. Ces contextes donnent lieu à des occasions d’égalité entre les hommes et les femmes ou à des barrières à cette égalité et à la réalisation des projets familiaux, qui sont analysées dans cet ouvrage dans une perspective comparative et historique. Les tendances relatives à la fécondité au Québec sont comparées à d’autres sociétés semblables, comme le Canada, les États-Unis et la Suède. Un portrait historique, qui s’étend de 1960 à 2010, montre ensuite les tendances relatives à la fécondité des femmes québécoises, variant en fonction de l’évolution de la société, notamment avec la diminution de l’importance de la religion, l’entrée plus massive des femmes sur le marché du travail, la popularisation et l’acceptation généralisée des moyens de contraception. L’auteure analyse également les trois mesures phares de la politique familiale québécoise, c’est-à-dire les services de garde, les prestations parentales suivant l’arrivée d’un enfant et les autres mesures de soutien indirect (ex. : crédits d’impôt et déductions fiscales). Elle constate que lorsque les femmes ont les mêmes possibilités que les hommes (éducation, travail), mais que ces possibilités diminuent à la suite de la naissance d’un enfant, la fécondité diminue également. En revanche, lorsque les politiques familiales permettent aux femmes de concilier leurs obligations familiales et leurs obligations professionnelles en offrant des mesures comme les services de garde subventionnés, la fécondité ne diminue pas aussi fortement.


Cette synthèse des connaissances porte sur les interventions de promotion et de prévention permettant de réduire les expériences négatives dans l’enfance et leurs conséquences, dans une optique de prévention du suicide. Les expériences négatives dans l’enfance réfèrent à diverses expériences d’adversité vécues de 0 à 18 ans, dont la violence physique, psychologique ou sexuelle à l’égard de l’enfant, l’exposition à la violence conjugale, la négligence, la présence de symptômes de troubles mentaux ou la consommation abusive d’alcool ou de drogue chez les parents. Au Québec, des données sur les antécédents de maltraitance dans l’enfance montrent que 20 % des personnes de plus de 16 ans ont vécu une des trois formes de violences parmi la violence physique, sexuelle et l’exposition à la violence entre adultes de la maison. Ces expériences entraînent des perturbations neurobiologiques liées aux systèmes de réponse au stress, des perturbations psychologiques en lien avec le développement socioémotionnel et des perturbations relationnelles, en influençant notamment la relation parent-enfant et la santé mentale de l’enfant. Les résultats indiquent notamment que les politiques permettant de réduire la pauvreté constituent un levier majeur pour améliorer les conditions de vie des familles défavorisées sur le plan socioéconomique et peuvent contribuer à la prévention du suicide et à la diminution des inégalités sociales de santé face au suicide. Les interventions de soutien à la parentalité permettent de réduire les expériences négatives dans l’enfance et ont des effets positifs sur la qualité des interactions parents-enfants, le développement de l’enfant, mais aussi sur sa santé mentale et celle de ses parents.

 

Cet article reprend un projet doctoral portant sur l’évolution des politiques sociales et des programmes sociaux venant en aide aux familles en vue de réduire les inégalités sociales et de promouvoir le bien-être des enfants. Il aborde les principales actions publiques qui ont influencé l’évolution des contextes de vie des familles québécoises ainsi que les répercussions sur la pratique contemporaine du travail social avec les familles. Ces politiques et programmes ont évolué en réponse aux divers risques sociaux ayant fait leur apparition au fil du temps et au développement des connaissances scientifiques en la matière. L’auteure offre des pistes de réflexion pour alimenter la pratique en travail social avec les familles et fait le lien entre la science et les aspects sociaux, politiques et économiques. Elle souligne notamment qu’il est important que le déploiement des programmes sociaux destinés aux familles et aux enfants soit fait avec souplesse pour permettre aux travailleuses sociales et aux travailleurs sociaux de créer une relation de confiance avec les familles, de mettre en place des moyens choisis avec celles-ci et de réaliser les adaptations requises.

Qc – Understanding Fathers’ Involvement Relative to the Other Parent After Parental Separation

Les auteurs de cette étude s’intéressent aux liens entre le bien-être psychologique des pères, les difficultés comportementales de l’enfant, la qualité de la relation coparentale, le temps de garde des pères séparés et leur engagement parental au cours des deux premières années suivant leur séparation avec l’autre parent. Ils ont utilisé les données de l’Enquête longitudinale auprès des parents séparés et recomposés du Québec. Les données de 671 pères qui ont répondu à des questionnaires deux ans (T1) et quatre ans (T2) après leur séparation ont été incluses dans l’échantillon. Selon les résultats, pour tous les pères, un temps de garde plus long est lié à un engagement parental plus important aux T1 et T2, et aussi un meilleur bien-être psychologique est à l’origine d’un engagement plus important au T1. Les résultats suggèrent que les facteurs individuels, relationnels et contextuels doivent être pris en compte pour comprendre ce qui prédit l’engagement paternel.

Can. –  Participation au marché du travail des parents ayant de jeunes enfants

Cette étude, réalisée par Statistique Canada, porte sur l’évolution de la participation au marché du travail des parents d’enfants âgés de 0 à 5 ans, de 1990 à 2021 au Canada. Les résultats révèlent qu’au cours de cette période, leur participation au marché du travail est devenue plus fréquente. Celle des mères de familles monoparentales ayant de jeunes enfants a également évolué, passant de 54 % en 2001 à 62 % en 2021. Le taux d’emploi des parents de jeunes enfants a diminué au début de la pandémie de la COVID-19 en raison des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois, ainsi que des fermetures de garderies et d’écoles, mais s’est rétabli en 2021. Une proportion non négligeable de mères qui ne travaillaient pas étaient des chômeuses ou des travailleuses découragées, et n’étaient pas étudiantes (c’est-à-dire des non-étudiantes qui étaient inactives, mais qui souhaitaient travailler). Leur statut de chômeuses pouvait être influencé par les frais des services de garde qui l’emportaient sur les avantages du travail. Dans ces circonstances, l’accès à des services de garde abordables pourrait aider les parents qui ne travaillent pas à participer au marché du travail. Le Québec se distingue favorablement des autres provinces en ce qui a trait à la proportion de couples à deux revenus et au taux d’emploi des femmes monoparentales.

 

Cette enquête, menée par Statistique Canada en collaboration avec l'Agence de la santé publique du Canada, vise à évaluer les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale et le bien-être des personnes vivant au Canada. Les données du troisième cycle de l’enquête révèlent des améliorations importantes, de février à mai 2023, concernant la santé mentale perçue, le sentiment d'appartenance et la satisfaction à l'égard de la vie, comparativement à deux ans plus tôt. Les résultats démontrent néanmoins une forte prévalence de la dépression, de l'anxiété et du trouble de stress post-traumatique (TPST) chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans, les personnes 2ELGBTQ+ et les Autochtones. Les adultes 2ELGBTQ+ étaient  plus  susceptibles  de  déclarer  des symptômes  modérés à sévères de dépression (45 %), d'anxiété (35 %) et de TSPT (19 %) que les adultes hétérosexuels et cisgenres. Les Autochtones étaient également plus susceptibles de présenter des symptômes modérés à sévères de dépression (29 %), d'anxiété (24 %) et de TSPT (16 %) que les personnes non autochtones.

 

Cette étude réalisée aux États-Unis se penche sur les perceptions qu’ont les nouveaux parents de la division du travail au point de vue des tâches ménagères, des soins aux enfants et des responsabilités financières. L’influence de la qualité de la relation de coparentalité est également prise en compte. Près de 200 couples ayant un enfant de 9 mois ont participé à l’étude. Ils viennent de milieux à revenu faible ou modéré. Les résultats indiquent que, malgré les affirmations d’une évolution sociétale vers une répartition plus équitable des tâches, la tendance à diviser les responsabilités selon des considérations traditionnelles est encore très présente. Les femmes participent plus activement aux tâches ménagères et aux soins des enfants, tandis que les hommes s’occupent davantage de la contribution financière. L’inégalité des tâches n’est pas perçue de la même façon par les deux membres du couple, les hommes jugent que leur part est plus grande contrairement à ce que les femmes croient. Un sentiment d’injustice éprouvée par les mères en raison d’une répartition inégale des tâches ménagères peut conduire à l’insatisfaction et à la détresse conjugales, affecter le bien-être des mères et peser sur la relation coparentale.

 

Par des questionnaires auxquels ont répondu des parents d’enfants de 12 à 36 mois dans la région parisienne en France, les auteurs étudient le temps passé devant les écrans chez les jeunes enfants. Ils prennent en compte des éléments tels que les données sociodémographiques, le temps passé devant les écrans par les parents, le contexte de garde des enfants, la langue parlée à la maison et la lecture de livres. Les enfants passent en moyenne une heure devant les écrans, principalement la télévision. Plus du tiers des familles laissent la télévision allumée en arrière-plan la plupart du temps. Environ le tiers des parents ont déclaré que les enfants choisissent seuls le contenu regardé. Le recours aux écrans est souvent motivé par une volonté de calmer l’enfant. La lecture de livres exerce également une influence : plus elle est fréquente, moins les enfants passent de temps devant des écrans. Les auteurs soulignent l’importance de sensibiliser davantage les parents quant aux effets du temps d’écran chez les jeunes enfants.


Cette étude examine les effets de l’introduction du programme de congé parental partagé au Royaume-Uni sur la prise de congé parental des pères. Les auteurs ont interrogé, entre juin et septembre 2017, dix pères de différentes régions. Les entrevues visaient à recueillir de l’information entre autres sur leur motivation à prendre un congé parental partagé, la durée du congé et le niveau de soutien organisationnel dont ils disposent au moment de prendre leur congé. Deux approches différentes ont été décelées par les auteurs : une approche dite « prudente » et une autre dite « audacieuse ». Les pères dits prudents ont tendance à atténuer le plus possible les impacts sur leur carrière en adaptant le moment et la durée du congé selon les besoins de l’employeur. Les pères dits audacieux aménagent plus facilement la durée du congé pour maximiser leur rôle de père auprès de leur enfant. Selon l’auteur, pour progresser vers l’égalité des sexes en matière de parentalité, les pères, les décideurs politiques et les organisations doivent s’efforcer de résoudre le conflit interne et l’anxiété que ressentent de nombreux pères à l’idée de prendre un congé parental ou d’adapter leurs horaires de travail.


Cette enquête étudie les liens entre les compétences parentales et les problèmes d’externalisation des enfants au sein des familles à risque. Au total, 562 aidants familiaux ont participé à l’Interview for the Assessment of Parenting Competencies et répondu au questionnaire Strengths and Difficulties. L’organisation de la vie familiale, l’autorégulation émotionnelle, la stimulation de l’enfant et la coresponsabilité parentale sont les compétences pour lesquelles les familles présentaient le plus de difficulté. L’incapacité des parents à être chaleureux envers leur enfant et à établir une communication saine pourrait expliquer les difficultés comportementales des enfants au sein de ces familles. Ainsi, une meilleure communication au sein des membres de la famille dans laquelle l’enfant évolue pourrait réduire ses problèmes d’externalisation. Les auteurs sont d’avis que les interventions des aidants familiaux devraient se concentrer sur les compétences pour lesquelles les familles ont tendance à avoir plus de difficultés.

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Enfance et services de garde

 
 

L’Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle 2022 vise à décrire certains aspects du parcours préscolaire des enfants afin de vérifier s’ils sont associés à leur état de développement au moment où ils fréquentent la maternelle 5 ans, lequel a été mesuré dans le cadre de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle 2022. Des renseignements concernant certaines caractéristiques des enfants, de leurs parents et de leurs familles ont également été recueillis dans le cadre de l’enquête. Selon les résultats, la très grande majorité des enfants de maternelle 5 ans (93 %) ont fréquenté un service de garde à un moment ou à un autre avant d’entrer à l’école. Les résultats indiquent également que les garçons; les enfants les plus jeunes de leur cohorte de maternelle 5 ans; ceux ayant au moins un trouble du développement ou problème de santé détecté; ceux dont les parents sont faiblement diplômés (comparativement à ceux dont l’un ou l’autre des parents a un diplôme de niveau universitaire) et ceux qui passent en moyenne deux heures et plus par jour à regarder ou à utiliser un écran sont plus susceptibles d’être vulnérables dans chacun des domaines de développement (la santé physique et le bien-être; les compétences sociales; la maturité affective; le développement cognitif et langagier; les habiletés de communication et les connaissances générales) et dans au moins un domaine de développement. Les enfants dits vulnérables dans un domaine donné correspondent aux enfants qui sont plus susceptibles que les autres d’éprouver des difficultés dans le domaine en question.

 

Cet avis du Conseil du Statut de la femme (CSF) porte sur l’accessibilité des services de garde éducatifs à l’enfance. D’abord, il brosse un portrait des services auxquels les familles ont accès et aborde le processus de recherche d’une place et les conséquences des difficultés d’accès à ces services sur les mères. Les principales difficultés éprouvées au moment de la recherche d’une place sont notamment soulignées, ce qui met en lumière l’inadéquation entre les besoins de garde des parents et les services offerts. L’avis traite ensuite des différentes avenues évoquées dans l’espace public pour réduire les conséquences de ces difficultés d’accès sur les femmes (comme une compensation financière pour celles qui ne trouvent pas de place) et de leur portée pour l’égalité entre les femmes et les hommes. En conclusion, le CSF invite le gouvernement du Québec à revoir son modèle de création de places en service de garde en vue de garantir le droit universel à une place, en s’inspirant des modèles de certains pays européens et du système d’éducation québécois.


Ce mémoire de maîtrise en éducation porte sur la manière dont le personnel éducateur met à profit ses pratiques d’observation par la compétence « savoir observer », incluse au référentiel des compétences des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance, dans la préparation du dossier éducatif de l’enfant et de sa communication aux parents. Six éducatrices et parents d’enfants âgés de 4 à 5 ans ont été interrogés afin de mieux comprendre la communication entre eux concernant le dossier éducatif de l’enfant. L’auteure a également réalisé des entrevues semi-dirigées auprès de ces éducatrices, travaillant soit dans un centre de la petite enfance ou une garderie privée au Québec, afin d’examiner comment leurs observations sont réalisées dans le cadre de leur travail. L’auteure constate que certaines composantes des domaines du développement sont davantage observées que d’autres, dont la motricité fine, l’éveil aux mathématiques, le langage oral et les compétences sociales. Les résultats révèlent également que le manque de temps et la difficulté d’associer l’observation au domaine du développement approprié font partie des obstacles rencontrés par le personnel éducateur dans la réalisation du dossier éducatif.

 

L’utilisation de stratégies d’intervention naturaliste auprès d’enfants âgés de 3 à 5 ans fait l’objet de peu de recherches. Afin de pallier ce manque, les auteures de cette recherche ont interrogé 152 éducatrices à l’enfance et ont comparé leurs évaluations avec celles d’éducatrices spécialisées pour comprendre leur utilisation des stratégies d’intervention naturalistes. Le qualificatif « naturaliste » fait référence au milieu naturel (p. ex. école, domicile, milieu de garde) dans lequel se déroule l’intervention, dans des situations de la vie quotidienne (p. ex. jeu libre), en utilisant les intérêts de l’enfant pour faciliter les apprentissages. Les auteures ont également comparé les évaluations des éducatrices formées avec celles des éducatrices non formées. Un cadre scientifique de mise en œuvre a été utilisé afin d’examiner leurs connaissances déclarées, la fréquence d’utilisation de ces stratégies et leur validité sociale. Les résultats indiquent que des formations initiales et continues devraient être mises en place ainsi que du soutien organisationnel afin d’améliorer l’implantation des stratégies d’intervention naturaliste. Toutefois, même sans ces mesures, ces stratégies sont une innovation pertinente et peuvent être utilisées par les éducatrices à l’enfance.

 

Les auteurs de cette recherche s’intéressent à l’organisation sociale et matérielle  des  activités de  littératie  numérique (sur tablette) auprès d’enfants qui fréquentent un milieu éducatif à l’enfance en Norvège. Ils ont ainsi analysé 70 heures d’observation d’enfants âgés de 4 à 6 ans enregistrées sur vidéo dans des centres de la petite enfance, en se concentrant sur les interactions entre les enfants pendant les activités de littératie numérique. Ils ont ensuite exploré la manière dont la littératie numérique se développe à travers divers rôles : propriétaire de la tablette, coparticipant et spectateur. L’analyse montre comment les activités sur tablette sont dynamiques et changeantes; les différents rôles ne sont pas nécessairement prédéterminés et peuvent changer au cours de l’activité. Selon les auteurs, l’utilisation d’une tablette ne devrait pas être seulement considérée comme une activité individuelle, mais aussi comme une activité de littératie numérique collaborative de groupe où la tablette devient un centre d’attention commun entre plusieurs enfants.


Le programme Incredible Years Teacher Classroom Management est un programme de prévention visant à renforcer les stratégies de gestion de classe du personnel enseignant au préscolaire dans le but de promouvoir le comportement prosocial  des  enfants  et  de  favoriser  leur  préparation  à  l’école.  Cette  étude,  réalisée  au  Portugal  et  impliquant  28 enseignants et 403 enfants d’âge préscolaire, compare, par rapport à un groupe témoin, les niveaux de compétences sociales et de problèmes de comportement des enfants dont l’enseignant a suivi la formation du programme pendant la pandémie de la COVID-19. Elle vise également à mesurer l’effet de l’intervention sur le nombre d’enfants considérés comme étant à risque sur le plan socioémotionnel et comportemental. Les résultats révèlent que les enfants dont l’enseignant avait bénéficié de la formation du programme ont plus de compétences sociales et moins de problèmes de comportement que ceux du groupe témoin. Bien que l’intervention soit bénéfique pour l’ensemble des enfants, les améliorations les plus marquées sont observées chez les enfants issus de familles économiquement défavorisées.


Pour faire face à l’importante pénurie de personnel qui sévit en Allemagne dans le secteur de l’éducation à la petite enfance, plusieurs solutions sont mises de l’avant par les gouvernements régionaux (Länder). Les auteures de cet article examinent les moyens mis en place pour contrer cette problématique, notamment la réglementation concernant les exigences de qualification pour travailler dans ce secteur et les conditions à remplir pour les personnes qui n’ont pas les qualifications pédagogiques requises. Les auteures se penchent également sur les pratiques des Länder en matière de reconnaissance des qualifications pédagogiques étrangères des immigrants. Elles observent sur l’ensemble du pays une tendance généralisée à l’assouplissement de la réglementation permettant d’accéder à la profession. Malgré cet assouplissement, la composition du personnel n’a pas fondamentalement changé et au moins les deux tiers des employés ont encore une qualification pédagogique. La reconnaissance des qualifications non allemandes ne semble pas impliquer une déprofessionnalisation, car seules les qualifications équivalentes, orientées vers la pédagogie, sont reconnues. Néanmoins, l’analyse des parcours de reconnaissance des professionnels des services de la petite enfance ayant des qualifications non allemandes a montré qu’il est difficile d’obtenir la pleine reconnaissance des qualifications pédagogiques.


À partir d’une revue systématique de la littérature scientifique et des publications officielles (règlements ou orientations) en Finlande sur le travail en équipe pluriprofessionnelle, les auteures de cet article analysent les discours à ce sujet en éducation à la petite enfance au cours des 20 dernières années. Elles posent un regard sur l’évolution chronologique des préoccupations mises en lumière dans les écrits à propos du travail en équipe pluriprofessionnelle. Les documents gouvernementaux présentent d’abord le travail en équipes pluriprofessionnelles comme un atout du système d’éducation à l’enfance finlandais, mais en réalité - la littérature scientifique en témoigne - la mise en pratique représente un défi et une source de conflits récurrents en raison des divergences concernant les compétences  et  les  responsabilités  de  chacun. Les auteures soulignent l’importance de résoudre ces conflits en clarifiant les responsabilités et la division du travail des différents groupes professionnels. En outre, plus d’attention doit être accordée à la clarification du rôle et des responsabilités des pédagogues sociaux et des infirmières responsables des services d’éducation de l’enfance.


Au Royaume-Uni, la perturbation des services de garde et d’éducation à la petite enfance durant la période pandémique a mené à une fréquentation inégale des enfants à ces services, notamment en raison des confinements successifs. Une équipe de chercheuses a mesuré le lien entre la fréquentation des services éducatifs de 171 enfants âgés de 5 à 23 mois, de mars à juin 2020, et leur niveau de développement du langage et de leurs fonctions exécutives. Des données recueillies auprès des parents au printemps et à l’hiver 2020 ainsi qu’au printemps 2021 révèlent que la fréquentation d’un service éducatif durant cette période est généralement associée à une croissance du vocabulaire réceptif et au développement personnel et social. De plus, les enfants issus de milieux défavorisés qui ont fréquenté un milieu de garde ont connu une plus grande amélioration du vocabulaire expressif et de leurs compétences de communication et de résolution de problèmes, ce qui signifie qu’ils sont mieux préparés pour l’entrée à l’école.


L’objectif de cette étude, menée auprès de 1 186 étudiantes et étudiants inscrits à un programme de formation d’éducation à la petite enfance en ligne dans une université australienne, consiste à mesurer l’efficacité d’actions visant à favoriser l’engagement et la rétention des étudiants. L’établissement a mis en place deux interventions clés. La première vise à soutenir les étudiantes et étudiants désengagés en communiquant directement avec ceux qui n’avaient toujours pas accédé au système de gestion des apprentissages deux semaines après le début des cours ou qui n’ont pas soumis leur première évaluation. La seconde intervention propose un programme de tutorat intégré promu à l’ensemble des étudiantes et étudiants par une équipe de sensibilisation, laquelle interpelle aussi personnellement ceux et celles qui sont susceptibles d’être en situation d’échec. Les étudiantes ou étudiants qui échouent dans une matière sont plus susceptibles d’abandonner leurs études et de ne pas terminer leurs qualifications. Selon les résultats, ceux et celles qui rencontraient un tuteur étaient plus susceptibles de rester inscrits. Parmi les étudiantes et étudiants qui ont rencontré un tuteur en 2022, seulement 3,8 % avaient abandonné leurs études au premier semestre 2023. Un contact direct et personnalisé augmente le sentiment d’appartenance et d’engagement et entraîne des répercussions positives sur la réussite scolaire.


Intimidation


 

Ce rapport présente les résultats de l’Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté 2022 (EQRS) menée auprès de plus de 21 000 personnes de 12 ans et plus vivant au Québec, à l’exception de celles vivant dans un logement institutionnel et de celles résidant sur une réserve ou dans les régions sociosanitaires du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James. L’EQRS brosse un portrait de l’intimidation et de la cyberintimidation vécues au cours des 12 mois précédant l’étude dans trois contextes (scolaire, travail ou hors de ces deux contextes). Selon les résultats, environ 12 % des Québécois et Québécoises de 12 ans et plus ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation en 2022. Parmi les personnes les plus susceptibles d’avoir vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation dans au moins un des trois contextes à l’étude, on compte notamment les personnes transgenres ou de genre non binaire (34 % c. 11 % chez les personnes  cisgenres);  les personnes  dont  l’orientation  sexuelle  est  LGB+  (28 % c. 10 % chez  les  personnes  hétérosexuelles);  les personnes  autochtones  résidant  hors  communauté  (19 % c. 11 % chez celles qui ne font pas partie de ce groupe) et les personnes qui ont une incapacité qui les limite dans leurs activités quotidiennes (21 % c. 10 % chez les personnes sans incapacité contraignante). Les jeunes de 12 à 17 ans (27 %) sont aussi plus susceptibles d’avoir vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation que les personnes âgées de 18 à 24 ans (3,9 %) et celles âgées de 25 à 44 ans (8 %).

 

L’auteure de cette étude utilise les données du National Crime Victimization Survey’s School Crime Supplements réalisée de 2017 et 2019 aux États-Unis pour comparer les effets négatifs perçus d’une victimisation biaisée et non biaisée sur la santé physique, l’estime de soi, les relations sociales et le travail scolaire des jeunes qui en sont victimes. La victimisation biaisée est motivée par les préjugés de l’agresseur qui cible une victime en fonction de ses caractéristiques réelles ou perçues. Parmi les jeunes victimes sondées (N = 2 241), 43 % déclarent avoir été ciblées en raison de préjugés. Les résultats révèlent que la victimisation biaisée est associée à une probabilité accrue de subir les quatre types d’effets négatifs perçus (santé physique, estime de soi, relations sociales, travail scolaire), et qu’elle s’accroît en fonction du nombre et des types de préjugés impliqués dans la victimisation. L’écart est davantage marqué par les effets sur l’estime de soi. À l’inverse, la différence est moins présente en ce qui concerne l’effet sur les relations sociales.

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Dernière mise à jour :
5 mars 2024