Ce document, qui s'appuie sur une synthèse rapide des connaissances concernant les interventions de promotion et de prévention favorisant le développement langagier de 0 à 6 ans, présente un aperçu d'interventions dont l'efficacité a été démontrée dans la littérature scientifique. Les enfants âgés de 0 à 6 ans développent leur langage de manière optimale dans le contexte d’interactions de qualité. Certains comportements adoptés par les adultes en présence des enfants procurent le contexte nécessaire à des interactions de qualité comme la sensibilité aux intérêts de l’enfant, c’est-à-dire l’habileté à percevoir ce qui attire l’attention de celui-ci et ce qui l’intéresse. La réactivité, qui implique de réagir de façon prompte aux verbalisations et aux initiatives de l’enfant de manière à soutenir l’échange, et la réciprocité, définie comme la capacité de l’adulte à s’engager auprès de l’enfant ou à l’engager de manière à entretenir une interaction équilibrée, contribuent aussi aux interactions de qualité entre l’adulte et l’enfant. Si les livres jeunesse offrent un contexte riche sur le plan du langage (ex. illustrations pour appuyer la compréhension, diversité du vocabulaire, etc.), ils permettent aussi d’établir une interaction de qualité par la lecture partagée (ou interactive ou dialogique).
Cette étude vise à mesurer et à comparer la qualité éducative de deux contextes éducatifs distincts au Québec : les centres de la petite enfance (CPE) et les maternelles 4 ans. Les 90 participantes à l’étude sont des éducatrices en CPE (45) et des enseignantes en maternelle 4 ans (45) de la Montérégie ou de la région de Montréal. Les participantes ont d’abord répondu à un questionnaire puis les auteures ont réalisé des observations, à l’aide du CLASS Pre-K, dans le groupe d’enfants de chacune des participantes. Selon les résultats, très peu de différences significatives en ce qui concerne la qualité des interactions et la qualité des orientations pédagogiques ont été constatées par les auteures entre ces deux contextes éducatifs. Toutefois, les variables liées à la qualité structurelle varient grandement. Les auteurs constatent un manque de ressources et de temps consacrés aux enfants ayant des besoins particuliers et de l’instabilité parmi le personnel qui travaille auprès des enfants de 4 ans en milieu scolaire.
Cette thèse a pour but d’optimiser l’évaluation d’enfants âgés de 2 à 5 ans vivant avec un trouble développemental du langage, principalement ceux fréquentant un service de garde éducatif à l’enfance, en se concentrant davantage sur leur participation sociale. L’étude est réalisée à partir de données de dossiers cliniques d’enfants (N = 466) s’échelonnant sur une période de dix ans. Trois objectifs généraux sont établis : le premier est de vérifier la stabilité des atteintes langagières documentées par l’orthophoniste; le deuxième est de recenser les méthodes d’évaluation de la participation pertinentes aux enfants, en s’intéressant particulièrement au domaine de la socialisation. Le troisième objectif est de tester l’applicabilité d’un modèle d’évaluation pour raffiner l’appréciation de la compétence sociale en services de garde ou en classe préscolaire, en collaboration avec le personnel éducateur et enseignant. Au total, 186 méthodes d’évaluation ont été recensées. De plus, l’auteure observe que le profil socioaffectif de l’enfant est une mesure de la compétence sociale utilisée internationalement. Finalement, les données cliniques pointent en premier lieu vers une évaluation de l’adaptation sociale, c’est-à-dire liée à la satisfaction des enfants, des pairs et des adultes dans l’interaction. L’évaluation du fonctionnement social lié aux comportements serait nécessaire uniquement en présence de difficultés d’adaptation. Le modèle d’évaluation hiérarchique de la compétence sociale aurait tout avantage à être appliqué en collaboration avec le personnel éducateur et les autres intervenants concernés.
Afin de répondre à l’appel à l’action 62 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, cet essai vise l’élaboration d’un guide pédagogique ayant pour but d’outiller les personnes enseignantes à aborder les vérités historiques et le rapprochement envers les Premiers Peuples avec des enfants d’âge préscolaire. Cet essai expose la réflexion qui a mené à l’élaboration du guide pédagogique, dont les objectifs consistent à initier le personnel enseignant à ces notions et à fournir des activités adaptées à l’âge des enfants. Le guide vise également à stimuler l’autoévaluation et l’autocritique chez le personnel éducateur lorsque vient le temps d’aborder ces thèmes. Pour procéder à l’évaluation du guide pédagogique, deux outils de collecte de données ont été sélectionnés : le journal de bord, complété tout au long du processus de création du guide pédagogique, et des entretiens avec des évaluateurs spécialisés dans le domaine de l’éducation préscolaire et de l’éducation autochtone.
Aux États-Unis, il existe un partenariat entre le gouvernement fédéral et les États, le Child Care and Development Fund (CCDF), qui vise à influencer les États à créer des politiques qui réglementent et préviennent les exclusions disciplinaires, en particulier la suspension et l’expulsion et ainsi à favoriser l’accès inclusif aux services d’éducation à la petite enfance. Ce partenariat permet notamment à ceux-ci de fournir une aide financière aux familles à faible revenu afin qu’elles puissent accéder à des services de garde d’enfants de qualité. Les auteurs de cette étude évaluent la présence de politiques de prévention de la suspension et de l’expulsion des enfants dans les programmes offerts par les États dans le cadre du CCDF. Ils examinent également l’implication des parents et des familles dans le processus d’exclusion, ainsi que l’accès aux ressources communautaires et l’utilisation d’informations sur le développement pour éclairer le recours à la discipline d’exclusion. Les résultats indiquent de grandes variations des politiques d’expulsion et de suspension d’un État à l’autre et au sein d’un même État. Ce sont les prématernelles qui présentent le plus d’informations sur les politiques d’expulsion et de suspension de même que sur la prévention. La nécessité de créer des politiques qui favorisent l’inclusion de tous les enfants aux services d’éducation est soulignée.
Dans le cadre d’un projet de recherche plus vaste qui examinait l’impact de l’utilisation de tablettes à l’école sur l’apprentissage précoce des mathématiques et de la littératie chez les élèves de maternelle, cette étude qualitative explore les expériences d’enseignantes et d’enseignants de maternelle mettant des tablettes à la disposition des enfants dans le cadre d’un programme d’appareils individuels et les impacts sur l’enseignement et l’apprentissage. Plus précisément, les auteures cherchent à comprendre comment le personnel enseignant met en œuvre l’utilisation de la tablette, les possibilités qu’apportent ces outils technologiques à leur classe, mais aussi les défis que cela représente. Pour ce faire, 14 enseignantes ou enseignants de maternelle de 6 écoles d’un grand district scolaire urbain du Michigan ont partagé leurs réflexions personnelles en participant à des groupes de discussion. Les résultats démontrent que l’introduction d’appareils dans les classes de maternelle nécessite une formation et un soutien qui ne se limitent pas à l’utilisation des appareils eux-mêmes. Cela implique de fournir au personnel enseignant les connaissances nécessaires en matière de contenu pédagogique technologique. L’élaboration d’un plan technologique clair et l’identification des besoins en ressources dans la classe sont des conditions préalables à l’implantation d’un tel programme.
Les auteurs de cette étude évaluent l’effet des activités de développement de la littératie chez les enfants de 3 à 5 ans sur leur préparation à l’école. Ces activités comprennent la lecture partagée, le chant et l’invention d’histoires. Pour réaliser cette analyse, les auteurs utilisent des données de l’Enquête nationale sur la santé des enfants de 2020-2021 recueillies auprès de 17 545 enfants américains. Ils prennent également en compte l’influence des expériences négatives vécues par certains de ces enfants. Les résultats démontrent que les activités de développement de la littératie ont des effets positifs sur la préparation des enfants à l’école tant chez les enfants n’ayant pas vécu d’expériences négatives que chez ceux qui en ont connu. Selon les auteurs, elles favorisent une meilleure transition vers le milieu scolaire et doivent être davantage encouragées.
L’expulsion d’un enfant de son milieu de garde va à l’encontre d’objectifs fondamentaux de l’éducation à la petite enfance qui consistent à favoriser l’apprentissage de l’autorégulation émotionnelle et à assurer un environnement stable, stimulant et sécuritaire. Encore trop pratiquée dans les services d’éducation à l’enfance et affectant de manière disproportionnée les garçons, les enfants issus de milieux défavorisés, les enfants de couleur ou en situation de handicap, des politiques claires doivent être établies et des actions entreprises pour éliminer cette pratique. Les auteurs de cet article émettent plusieurs recommandations qui fournissent des conseils aux pédiatres et aux organisations communautaires et décrivent les politiques à défendre au niveau local, étatique et fédéral. Parmi elles, la formation du personnel et des prestataires de services de garde d’enfants pour lutter contre les préjugés implicites, l’appui de professionnels en santé mentale et une meilleure formation des pédiatres. Selon eux, il est nécessaire de bien identifier les enfants à risque et de bâtir un partenariat avec les familles afin de mieux les orienter vers les ressources communautaires appropriées.
La littérature démontre que des interventions ciblées en petite enfance destinées aux enfants vulnérables ont des impacts positifs durables tout au long de leur vie. L’auteure de cette étude examine donc si la garde universelle à l’enfance a les mêmes effets égalisateurs que les programmes ciblés et si elle constitue une stratégie politique efficace pour réduire les inégalités. À cette fin, elle réalise une revue de littérature de 782 articles suivis d’une méta-analyse des données répertoriées afin de mesurer les impacts des services de garde et d’éducation à l’enfance tout au long de la vie des enfants de divers statuts socioéconomiques. Bien que les enfants issus de familles plus défavorisées soient moins susceptibles de participer à ces programmes universels offerts en services de garde, ce sont eux qui en bénéficient davantage, surtout dans les pays développés et lorsqu’ils y sont inscrits à temps plein avant l’âge de 3 ans. L’auteure souligne l’importance d’un accès équitable et universel aux services de garde à l’enfance de qualité pour tous les enfants afin de réduire les inégalités et de favoriser leur plein potentiel.
Les auteurs de cette étude s’intéressent à un programme danois en éducation à la petite enfance ayant démontré les effets positifs significatifs, sur la préparation à l’école des enfants, des interactions plus explicites et intentionnelles du personnel éducateur et des familles des nourrissons et des tout-petits. Ils comparent les résultats lors de la mise en place du programme en service de garde en milieu familial. Au total, 2 170 enfants âgés de 18 mois ou plus ont participé à l’étude, ce qui représente plus de 200 services (installation et milieu familial). Le programme étudié met un accent sur le développement des habiletés langagières et mathématiques, particulièrement du point de vue du vocabulaire. La connaissance de mots et de concepts constitue la base des interventions. Les résultats démontrent que le programme, lorsque mis en place en services de garde en milieu familial, s’avère tout aussi efficace qu’en centres de la petite enfance et obtient les effets positifs sur les habiletés des enfants qu’il cherche à favoriser. Le personnel éducateur ayant participé à l’étude en retire une impression favorable.
Ce document produit par l’OCDE est basé sur les résultats du sondage TALIS Starting Strong 2018 réalisé dans neuf pays. Les auteurs explorent les profils de formation du personnel éducateur ayant moins de trois ans d’expérience (personnel novice) et sa participation à la formation continue. Ils s’intéressent aussi aux pratiques du personnel novice avec les enfants et à la satisfaction des éducatrices et éducateurs novices à l’égard de leur salaire et leur sentiment d’être valorisés dans leur profession. Le personnel novice est plus susceptible que le personnel expérimenté de signaler un besoin important de développement professionnel supplémentaire dans plusieurs domaines, dont la gestion de la classe ou du groupe, et le travail avec les parents ou les familles. Des recommandations sont formulées par les auteurs à propos de l’encadrement et des structures à mettre en place pour soutenir les éducatrices et éducateurs novices. En outre, la formation initiale doit les préparer en leur fournissant davantage de connaissances pertinentes sur le travail avec les enfants. Un programme de développement professionnel avec du temps réservé précisément à ce sujet doit être mis en place. De plus, il importe d’examiner comment les exigences en matière de formation initiale et de développement professionnel continu peuvent fournir des occasions de progression de carrière significatives.
Les fonctions exécutives (un terme générique désignant les processus cognitifs qui contrôlent et gèrent d’autres processus ou systèmes cognitifs tels que l’organisation, l’attention et la résolution de problèmes) et l’autorégulation jouent un rôle important dans la réussite scolaire et le bien-être socioémotionnel des enfants. Cette recherche vise à évaluer les impacts du programme de développement professionnel SOWATT, destiné aux éducatrices à l’enfance, sur les fonctions exécutives et l’autorégulation des enfants. À Melbourne, en Australie, quatre centres éducatifs à la petite enfance, comprenant 106 enfants âgés de 4 à 5 ans et leurs 14 éducatrices, ont participé à l’étude. Les éducatrices du groupe d’intervention ont suivi le programme SOWATT tandis que celles du groupe témoin ne l’ont pas suivi. Les éducatrices ont ensuite été évaluées par des entretiens et des questionnaires. Les enfants ont été évalués par l’accomplissement de tâches et par un questionnaire d’évaluation des comportements. Selon les résultats, le programme SOWATT a permis d’améliorer les compétences des éducatrices. Les résultats soutiennent des recherches antérieures selon lesquelles le renforcement des capacités du personnel éducateur, grâce au développement professionnel en cours d’emploi, est une approche viable et potentiellement durable pour améliorer l’autorégulation et les capacités exécutives des jeunes enfants.
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