Cette publication, produite par l’Institut national de santé publique du Québec, résume les résultats de 15 études publiées depuis 2015 portant sur l’usage des écrans par les parents d’enfants âgés de 0 à 6 ans. Elle porte plus particulièrement sur la façon dont les pratiques parentales peuvent être influencées lorsque le parent utilise un écran en présence de son jeune enfant. Selon les résultats, les parents de jeunes enfants font un usage des technologies mobiles dans de nombreuses situations (au parc, dans les salles d’attente, au restaurant, etc.), et leur utilisation quotidienne est importante. Les résultats indiquent également que les parents qui utilisent des technologies mobiles seraient moins sensibles et réactifs aux signaux de l’enfant, comparativement à ceux qui n’en utilisent pas en présence de leur enfant. De plus, cette utilisation pourrait réduire certaines pratiques parentales de soutien à l’apprentissage, comme les verbalisations pendant le jeu et les encouragements à manger de nouveaux aliments alors que ce type de comportements contribue grandement au développement de l’enfant. Les auteurs soulignent l’importance de mobiliser les différents milieux de vie des familles afin de mettre en place des initiatives et des politiques favorables à une utilisation réfléchie et sécuritaire des écrans.
Les auteurs de cette étude menée auprès de parents québécois d’enfants en situation de handicap explorent les défis auxquels ils font face et les répercussions sur leur santé physique et mentale, leur vie sociale et leur situation professionnelle pendant la pandémie de la COVID‑19. Des entretiens qualitatifs visant à recueillir des informations à propos des expériences associées au contexte de pandémie de la COVID‑19 ont été réalisés auprès de 40 parents d’enfants en situation de handicap, entre le 29 décembre 2020 et le 8 avril 2021. Cet échantillon a été tiré de l’étude
Ma vie et la pandémie (MAVIPAN), une étude de cohorte prospective longitudinale décrivant comment les individus, les familles, les travailleurs de la santé, et les organisations de santé sont affectées par la pandémie. La moitié des parents interrogés ont témoigné d’une dégradation de leur santé mentale causée par le contexte de pandémie et les restrictions imposées. La plupart des parents ont signalé que les changements dans l’organisation et la prestation des services pour leur enfant ont eu une incidence sur le soutien demandé et reçu. Les craintes de propagation du virus et le sentiment d’isolement ont ajouté au stress vécu par les parents. Les résultats de l’étude mettent en évidence la nécessité d’offrir des services de répit aux parents d’enfants en situation de handicap pendant et après la pandémie.
Cette étude réalisée entre 2014 et 2019 auprès de 867 parents d’enfants âgés de 5 ans vivant à Toronto examine le mode d’utilisation des écrans (ordinateur portable et télévision) par les parents. Les auteurs vérifient également s’il existe des liens entre le mode d’utilisation des écrans et les problèmes socioémotionnels des enfants ainsi que leur utilisation des écrans. Les résultats indiquent que certains parents utilisent de façon très importante les écrans, principalement en raison du temps passé sur les appareils portables. Cette utilisation pourrait être un mécanisme d’adaptation dans des conditions où peu de ressources sont disponibles, par exemple chez les ménages à faible revenu ou monoparentaux. L’étude révèle également que les enfants dont les parents sont de grands utilisateurs d’écrans sont plus susceptibles de passer davantage de temps sur un écran et de présenter des difficultés socioémotionnelles que les autres enfants. Selon les auteurs, l’augmentation de ces difficultés chez l’enfant pourrait s’expliquer par des interactions parent-enfant perturbées, bien qu’il existe d’autres facteurs de risque de problèmes socioémotionnels chez l’enfant.
Des données recueillies en ligne en 2019 et 2020 auprès de 1 971 jeunes Canadiens âgés de 15 à 29 ans appartenant à une minorité sexuelle et de genre ont permis aux auteurs de cette étude d’explorer le phénomène de victimisation familiale. Ceux-ci se sont également intéressés à ce qui a favorisé la résilience et le bien-être des participantes et participants. Plus du tiers d’entre eux (36 %) disent avoir subi de la violence de la part des membres de leur famille au cours des douze mois précédant l’enquête. La victimisation récurrente subie au sein de la famille (13 %) était plus fréquente chez les jeunes trans, les non binaires et les personnes issues d’un milieu socioéconomique défavorisé. Les jeunes victimes de violences récurrentes étaient plus susceptibles de dissimuler leur identité de genre ou leur orientation sexuelle, de vivre de la solitude et de présenter des troubles de santé mentale. Un jeune sur dix déclare avoir été victime d’actes de vandalisme ou de violence physique, cette dernière étant perpétrée par les parents dans plus de 70 % des cas. S’éloigner de sa famille, vivre au sein d’une famille où l’on décourage la violence sont parmi les facteurs qui contribuent à l’épanouissement de cette population. Les résultats mettent en lumière la nécessité de sensibiliser les parents à la diversité sexuelle et de genre, et de renforcer le soutien communautaire offert aux jeunes de minorités sexuelles et de genre et à leur famille.
Les auteures de cette recherche étudient les impacts du programme parental universel
Lifestart mis en place en Irlande à l’intention de parents d’enfants âgés de 0 à 5 ans. Entre mai 2008 et décembre 2009, 424 parents et leurs enfants ont été recrutés. Ils ont participé à trois évaluations entre 2009 et 2014 : un prétest pour les enfants âgés de moins de 12 mois, un test à l’âge de 3 ans et un post-test à 5 ans. Un groupe contrôle a aussi été mis en place. Les résultats démontrent que les parents qui ont participé au programme ont davantage confiance en leur rôle parental, comprennent mieux le développement de leur enfant et ont un niveau de stress moins élevé comparativement aux parents du groupe contrôle. Toutefois, les enfants des parents participants présentent seulement de très faibles améliorations comparativement à ceux du groupe contrôle : un peu moins de problèmes de langage, une très faible baisse des troubles du comportement, peu d’augmentation des comportements prosociaux et une légère amélioration du développement cognitif. Cette recherche confirme que le programme a un impact positif sur la connaissance qu’ont les parents du développement de l’enfant, sur l’efficacité parentale et le stress parental.
Les auteures de cette étude s’intéressent à l’impact de la division de la garde parentale sur les changements en matière de santé mentale chez les mères et chez les pères lors du premier confinement lié à la pandémie de la COVID‑19 en Allemagne. En utilisant les données du
German Family Panel, 803 femmes et hommes ont été interrogés avant et après le début de la pandémie. Selon les résultats, les modalités de garde parentale et les changements apportés à ces modalités ont contribué à l’émergence d’un écart de santé mentale chez les parents, au désavantage des mères. Bien que l’épuisement et la solitude aient affecté les deux parents entre la période prépandémique et la première année de la pandémie, le niveau de stress des pères a diminué de façon significative contrairement à celui des mères, qui lui a augmenté. Les résultats démontrent que le retrait soudain de l’éducation institutionnelle et de la garde d’enfants par le gouvernement au printemps 2020 a plus affecté les mères que les pères. Cette étude confirme la persistance de l’inégalité entre les sexes dans le travail non rémunéré de soins et d’éducation des enfants.
Une étude menée en Italie auprès de 261 mères recrutées dans l’unité néonatale de huit hôpitaux permet d’analyser l’impact de la santé mentale maternelle et du tempérament du nourrisson sur le lien postnatal établi entre l’âge de 3 et 6 mois. Au moment où leur bébé était âgé de 3 mois, puis de 6 mois, les participantes ont rempli des questionnaires validés en ligne au sujet de l’attachement, des symptômes dépressifs et anxieux et du tempérament du nourrisson, basés sur sa réactivité, sa capacité d’autorégulation, son affectivité et son attention. Les résultats prédisent un lien maternel (un sentiment émotionnel de connexion d’une mère envers son bébé) plus fort avec l’enfant à 3 et 6 mois lorsque les niveaux de dépression et d’anxiété sont faibles et que le niveau de régulation du bébé est plus élevé. À l’inverse, un lien maternel plus faible entre 3 et 6 mois coïncide avec une augmentation de la dépression et de l’anxiété chez la mère et des difficultés de régulation du nourrisson durant cette période.
Cet article passe en revue six projets d’alphabétisation familiale mis en place aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Irlande et en Allemagne. Les projets visent à améliorer le développement du langage des enfants âgés de 0 à 3 ans en créant un environnement d’apprentissage familial positif. Les parents sont invités à participer à des ateliers et à partager leur expérience au sein d’une communauté. De plus, du matériel leur est offert pour enrichir les échanges qu’ils ont avec leur enfant au quotidien. Tous les programmes sont basés sur des données probantes, et la plupart ont généré de bons résultats qui vont au-delà de l’amélioration de la préparation scolaire des enfants tout en renforçant la confiance des parents dans leur rôle d’éducateurs. Les auteurs affirment que le succès de ces projets repose notamment sur une collaboration étroite avec des partenaires des milieux de l’éducation et de la santé et sur la valorisation de la langue d’origine des familles issues de l’immigration. Ils recommandent de concevoir les programmes en fonction des particularités de chaque groupe cible.
À partir de l’analyse de données du
Programme international d’enquêtes sociales de 2012 liées à la famille et à l’évolution des rôles de genre, les auteures de cet article ont étudié les attitudes de la population de 27 pays d’Europe et d’Amérique du Nord (dont le Canada) concernant la répartition des responsabilités liées au revenu du ménage, aux tâches domestiques et aux soins des enfants. Dans de nombreux pays, le débat sur l’égalité des genres entraîne de plus en plus de discussions sur la responsabilité des hommes en matière de soins des enfants et de tâches domestiques, et sur les possibilités pour les hommes et les femmes de participer de manière égale au travail et à la famille. Il en ressort que dans la vaste majorité des pays étudiés, les femmes sont encore considérées comme étant les principales responsables de la famille et du foyer. Ce concept traditionnel est toutefois remis en question et sujet à transformation dans plusieurs pays. Les auteures constatent que les politiques gouvernementales, les institutions nationales et les normes qu’elles véhiculent ont un impact sur la conscience publique du comportement et des responsabilités souhaitables et appropriés des hommes et des femmes au travail et au sein de la famille.