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Famille
Qc ‒ Agir sur les politiques familiales. La recherche : un outil indispensable
Des membres du partenariat de recherche Familles en mouvance, qui se consacre à l’avancement et à la mobilisation des connaissances scientifiques sur les réalités familiales, ont réalisé une mise à jour du guide de fiches synthèses sur la politique familiale, Agir sur les politiques familiales. Ces fiches synthèses se veulent un outil pratique pour les acteurs qui travaillent en soutien à la famille, qu’ils soient du secteur communautaire, politique ou de la recherche. Au total, dix-huit fiches ont été retravaillées, chacune issue d’une revue des écrits scientifiques qui abordent la politique familiale sous toutes ses coutures. Par exemple, l’une d’elles porte sur l’offre de services de garde éducatifs au Québec, qui a connu une série de revirements contrastés au cours des vingt dernières années selon l’accent mis sur le développement des centres de la petite enfance (CPE) ou des garderies privées non subventionnées. Les auteurs soulignent aussi que deux décennies après la mise en œuvre de la politique familiale Les enfants au cœur de nos choix, l’État québécois tend davantage à parler de « stratégie » que de « politique familiale ».
Ce rapport, qui présente l’évolution de l’état de santé et du développement des enfants âgés de 0 à 5 ans au Québec, s’articule autour de quatre thèmes : la grossesse et la naissance, la santé physique, la santé mentale et le développement de l’enfant. Selon les résultats, les taux de prématurité et de violence conjugale en période périnatale demeurent préoccupants. Par exemple, des données de 2018 indiquent que près de 11 % des mères biologiques d’enfants âgés de 6 mois à 5 ans auraient été victimes de violence conjugale durant la période périnatale. D’autre part, 40 % des enfants âgés de 3 à 5 ans ne respectaient pas les directives canadiennes en matière d’activité physique alors que 52 % ne respectaient pas celles en matière de temps passé devant les écrans. De plus, près de 1 700 enfants âgés de 1 à 5 ans avaient reçu un diagnostic de troubles anxiodépressifs en 2019-2020 au Québec. L’accumulation des sources de stress au sein des familles durant la pandémie de la COVID-19 semble avoir contribué à une hausse du risque de problèmes de santé mentale chez les enfants. La pandémie a également des effets négatifs sur le développement cognitif, socioémotionnel et langagier des jeunes enfants qui pourraient, à long terme, nuire à leur santé et à leur bien-être.
Malgré la documentation abondante au sujet de la vulnérabilité, les différentes interprétations de ce concept font débat et ses usages demeurent souvent imprécis et vagues. Dans l’objectif de mieux comprendre la vulnérabilité au sein de la famille, des auteurs venant du Canada, de la France, de la Suisse, de l’Italie et de l’Espagne ont répondu à un appel de textes initié par le Centre d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille (CEIDEF) pour constituer cette édition des cahiers. Les auteurs s’appuient sur la notion de vulnérabilité pour expliquer ce qui se produit sur le plan du développement des enfants lorsque ces derniers sont exposés à des facteurs de risque ou d’adversité au cours de leur vie, ou pour aborder les relations que ces enfants et leurs familles entretiennent avec les institutions sociales qui interviennent dans leur vie.
La pandémie de la COVID-19 et les mesures prises par les gouvernements pour y faire face auront des effets à long terme sur les enfants en situation de handicap et leur famille. Cette étude présente les résultats préliminaires du projet de Système inclusif de services à la petite enfance pour lequel 65 familles canadiennes ont été interviewées entre mars et novembre 2020. Ce projet vise à mieux connaître leurs interactions avec les services et les professionnels de la petite enfance durant cette période. Les résultats révèlent un manque de considération de la part des autorités pour les besoins spécifiques de cette population. La fermeture de soins de santé et de services d’intervention précoce jugés non essentiels a forcé les familles avec un enfant en situation de handicap à occuper le rôle de thérapeute ou d’intervenant précoce pour lequel une formation est requise. Généralement, un recul des droits des personnes handicapées a été constaté durant la pandémie.
Les auteurs de cette étude analysent la perception des parents par rapport à la santé mentale de leur jeune enfant. Des parents de 917 enfants âgés de 2 à 6 ans ont ainsi réalisé un entretien diagnostique à propos de leur enfant visant à détecter des symptômes de dépression, d’anxiété, de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et de trouble d’opposition. Ces parents ont été interrogés à propos de leur perception des besoins en santé mentale de leur enfant et de leur propre expérience par rapport aux symptômes dépressifs ou d’anxiété. Selon les résultats, seulement 38,8 % des parents dont l’enfant remplissait les critères diagnostiques percevaient que leur enfant avait un besoin en matière de santé mentale. Les troubles dépressifs des jeunes enfants étaient plus susceptibles d’être détectés par leurs parents que les troubles extériorisés. La perception parentale des besoins en santé mentale de leur jeune enfant était aussi associée à l’état psychologique des parents.
L’application des lignes directrices officielles sur l’utilisation des écrans selon l’âge des enfants par les parents varie selon leur connaissance de ces recommandations ainsi que selon leur propre attitude face aux écrans. Cette étude visait à déterminer si le niveau d’éducation parental et le stress maternel sont des facteurs associés à l’exposition aux écrans chez les enfants de 6 mois. Selon les résultats, la moitié des mères (n = 40) ont indiqué que leur enfant avait été exposé à au moins un type d’écran avant l’âge de 6 mois. Les mères ayant un niveau d’éducation moins élevé (moyenne de 13,3 ans) ont rapporté plus fréquemment une exposition aux écrans avant 6 mois, comparativement aux mères ayant un niveau d’éducation plus élevé. Parmi les enfants exposés aux écrans, la durée quotidienne moyenne d’exposition est de 2,9 heures, et la majorité des mères affirment qu’elles interagissent régulièrement avec leur enfant durant ces activités. L’utilisation des écrans pour calmer l’enfant et lors des repas est rapportée par plus de la moitié des mères.
Cette étude vise à mettre en lumière l’apport des frères et des sœurs dans la mise en œuvre d’interventions favorisant le développement de l’enfant. Les trois domaines particulièrement abordés sont le comportement prosocial, la communication et la littératie. Les frères et les sœurs sont d’abord souvent un exemple à suivre, ayant davantage d’expérience et d’aise dans ces domaines. Les relations qu’ils entretiennent avec les plus jeunes enfants de la fratrie ont une influence bénéfique, étant souvent positives, actives et motivantes. Les auteures présentent les avantages potentiels de l’implication des frères et des sœurs dans les interventions touchant à ces aspects et incluent des éléments pour guider les praticiens qui souhaitent mettre en œuvre ces interventions.
L’intimité familiale et la communication au sein d’une famille ont été longtemps considérées comme dépendantes de la proximité spatiale et physique des membres qui la composent. Or, les interactions familiales et les formes de communication se sont transformées considérablement avec la multiplication, l’individualisation et la mise en réseau des moyens de communication. Cette étude examine les actions quotidiennes qui permettent à six familles multigénérationnelles, dont les membres sont répartis en dix-huit ménages en Suède et aux États-Unis, de maintenir les liens familiaux grâce aux technologies de l’information et de la communication. Les chercheuses tentent également de comprendre la place qu’occupe la maison familiale dans cette nouvelle dynamique communicationnelle. Elles observent, notamment, qu’en raison de la personnalisation de la technologie, les responsabilités et les pratiques de communication familiale, appelées le « travail de l’intimité familiale », reposent sur chaque membre de la famille. De plus, l’émergence de la communication vidéo semble faciliter le partage du domicile familial.
Cette publication gouvernementale australienne dresse le portrait des programmes internationaux de prévention et d’intervention précoce permettant d’améliorer les compétences sociales, émotionnelles et comportementales des enfants à risque âgés de moins de 5 ans. Les auteures incluent parmi les enfants à risque ceux présentant des problèmes de comportement, les enfants prématurés ou de faible poids à la naissance, les enfants de parents atteints de problèmes de santé mentale (plus particulièrement, la mère) et ceux provenant de milieux vulnérables. Ces programmes, qui ciblent notamment les relations parents-enfants, peuvent être offerts sous différentes formes pour répondre aux besoins des praticiens et des familles. Les résultats suggèrent que différents types de programmes peuvent convenir aux enfants et aux familles confrontés à différents types de facteurs de risque. En outre, la détermination des facteurs de risque auxquels est confronté l’enfant peut aider les praticiens à choisir le type de programme le mieux adapté à sa situation.
La pauvreté durant l’enfance est associée à des changements dans le fonctionnement du cerveau et à des impacts cognitifs sur la sensibilité au stress et l’autorégulation des émotions et des comportements. La recherche considère de plus en plus que les contextes sociaux et culturels, y compris la qualité de l’éducation reçue à la petite enfance, contribuent à l’autorégulation et au niveau de stress ressenti à l’âge adulte. Dans cette étude, deux lignes de recherche parallèles sont étudiées, et ce, dans deux contextes culturels différents : les États-Unis et l’Argentine. Entre 2002 et 2018, les auteurs ont mis en œuvre et évalué sept interventions destinées à optimiser les performances cognitives d’enfants argentins âgés de 4 à 5 ans. Ces interventions utilisaient diverses stratégies comme des exercices et des entraînements cognitifs avec des jouets ou des jeux informatiques et des activités ludiques entre les mères et les enfants. Aux États-Unis, une intervention bigénérationnelle destinée elle aussi à optimiser les performances cognitives des enfants a été mise en place et évaluée. Les données indiquent que ces interventions ont contribué à réduire le stress parental et à améliorer la cognition et le comportement des enfants.
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