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Centres de la petite enfance et garderies

 
Les probiotiques en 2012 : un peu, beaucoup, passionnément... ou pas du tout ?


Par Louise Poirier, Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Depuis quelques années, que ce soit à l’épicerie, à la pharmacie, au magasin d’aliments naturels ou même à la télévision, on nous vante les multiples vertus des probiotiques, au point qu’on se demande si on est les seuls à ne pas en prendre !

Qu’est-ce qu’un probiotique ?

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les probiotiques sont des microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, produisent un effet bénéfique sur la santé.

Les probiotiques sont donc des bactéries (ou des levures) qui, après avoir été ingérées, doivent survivre à l’acidité de l’estomac pour ensuite se retrouver dans l’intestin, où elles exerceront leurs actions. Comme la majorité des probiotiques seront détruits par l’acidité gastrique, il faut en ingérer une très grande quantité, soit généralement plus de 10 milliards par jour pour un adulte, pour qu’ils survivent en nombre suffisant.

Dans l’intestin, les probiotiques peuvent agir de plusieurs façons : en détruisant des toxines produites par certaines bactéries, par exemple le Clostridium difficile, en empêchant des bactéries d’adhérer aux cellules de l’intestin, en influençant le système immunitaire ou encore en favorisant la production du mucus qui protégera les cellules intestinales de l’inflammation causée par une infection.

Jusqu’à maintenant, les bactéries des groupes Lactobacillus et Bifidobacterium sont les principales bactéries qui ont démontré des effets bénéfiques pour la santé. C’est pour cette raison qu’elles se retrouvent le plus souvent dans les capsules, yogourts, boissons lactées, barres tendres, etc. Il semble qu’on prévoit même en ajouter dans les fromages !

Les effets bénéfiques des probiotiques ont-ils été clairement démontrés ?

La très grande majorité des études publiées a porté sur des pathologies en rapport avec le système digestif : syndrome du côlon irritable, gastroentérite virale, maladies inflammatoires de l’intestin, par exemple la colite ulcéreuse, diarrhée post-antibiotique ou associée au Clostridium difficile et diarrhée du voyageur. D’autres études s’intéressent à la prévention des allergies ou des infections respiratoires.

Dans plusieurs situations cliniques touchant le système digestif, les données en faveur de l’utilisation des probiotiques s’accumulent. Par exemple, il y a de nombreuses études favorables à leur usage dans les cas de diarrhée d’origine virale chez l’enfant : des probiotiques ont démontré qu’ils pouvaient jouer un rôle dans la prévention de l’infection, et certains probiotiques, lorsque pris précocement, ont prouvé qu’ils pouvaient diminuer d’environ une journée la durée des symptômes de l’infection. Cependant, puisque la souche utilisée ou la dose n’est pas la même d’une étude à l’autre, il est difficile de faire des recommandations précises. De plus, rien ne permet de conclure que les probiotiques ont un effet bénéfique sur l’immunité. Récemment, les experts ont prévu de mieux planifier les études pour en tirer des conclusions plus probantes. Certaines de ces études concernent d’ailleurs les services de garde et la possibilité que les probiotiques préviennent les infections virales courantes, qu’elles soient digestives ou même respiratoires.

Les probiotiques peuvent-ils être dommageables ?

Les probiotiques sont très sécuritaires pour les individus en bonne santé. Toutefois, les personnes dont le système immunitaire est affaibli par une maladie ou un traitement, de chimiothérapie par exemple, et les personnes porteuses d’un corps étranger comme une valve cardiaque artificielle doivent être prudentes à cet égard.

Les probiotiques sous haute surveillance !

Même si les probiotiques font l’objet de beaucoup d’études, de discussions et de publicité, leurs indications ne sont pas encore clairement définies. D’ici à ce qu’elles le soient, si on songe à prendre un probiotique pour un problème clinique précis, il est préférable de consulter un médecin ou un pharmacien, qui pourra suggérer le meilleur choix à faire parmi ceux qui se présentent.

Et en milieu de garde ?

Il est évidemment trop tôt pour penser à l’ajout d’un probiotique au menu des enfants, mais c’est un sujet passionnant qui est à suivre...

Dernière mise à jour :
29 octobre 2012