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Centres de la petite enfance et garderies

 
Cinq types d’infections chez les éducatrices travaillant dans les CPE


Par Theresa W. Gyorkos, Service d’épidémiologie clinique, Centre universitaire de santé McGill

Une équipe de recherche, composée d'un médecin et d'une infirmière, a visité entre octobre et décembre 2001, 84 CPE de l'île de Montréal choisis au hasard, afin de prélever des échantillons de sang et remettre un questionnaire aux 492 éducatrices participantes. Les prélèvements et le questionnaire visaient à mieux comprendre l'importance et les facteurs de risques de cinq infections : cytomégalovirus, hépatite A, parvovirus B 19 (agent de ce qu'on appelle la cinquième maladie), rubéole et varicelle.

L'équipe de recherche a choisi d'étudier ces infections parce qu'elles sont plus sérieuses chez l'adulte et chez la femme enceinte et parce qu'il existe des méthodes efficaces pour les prévenir.

Pourquoi étudier ces infections chez les éducatrices ?

Ces cinq infections présentent un intérêt à la fois individuel et collectif pour les adultes travaillant dans les CPE. Au Canada et au Québec, on ne dispose d'aucune information récente en ce qui a trait au niveau de protection des travailleuses des CPE par rapport à la plupart de ces agents infectieux.

Les éducatrices des services de garde sont particulièrement exposées à ces infections en raison de leurs contacts répétés avec de nombreux jeunes enfants.

Les éducatrices des services de garde sont particulièrement exposées à ces infections en raison de leurs contacts répétés avec de nombreux jeunes enfants. Souvent infectés, les enfants répandent ces microbes dans leur environnement, ce qui peut entraîner des cas secondaires d'infections respiratoires ou gastro-intestinales chez le personnel. La plupart du temps, ces maladies infectieuses, quoique désagréables, sont bénignes. Par contre, certaines d'entre elles, comme la varicelle ou l'hépatite A, produisent peu de symptômes chez l'enfant mais peuvent rendre un adulte très malade. D'autres comme la rubéole, le cytomégalovirus et le parvovirus B 19 ont des conséquences graves pour le fœtus. Cet aspect est particulièrement important dans les services de garde puisque la majorité des éducatrices sont des jeunes femmes en âge d'avoir des enfants. Il est donc nécessaire de tenter d'établir le risque, pour les éducatrices des CPE, de contracter une de ces infections.

Quels sont les résultats ?

Les échantillons de sang ont permis de déterminer la proportion des éducatrices immunes (ayant des anticorps, donc protégées) contre une ou plusieurs de cesinfections. L'immunité contre une infection peut être consécutive à une exposition antérieure à ce microbe ou être obtenue par vaccination. Il existe des vaccins contre l'hépatite A, la rubéole et la varicelle. Le tableau suivant montre la proportion des éducatrices immunes contre chacune des infections et de celles qui ne le sont pas et qui pourraient donc contracter ces infections.

 

Proportion d'éducatrices immunes et non immunes,
pour les 5 infections étudiées
 
% immunes
(protégées)
% non immunes
(non protégées)
Cytomégalovirus
55,8
44,2
Hépatite A
35,6
64,4
Parvovirus B 19
88,0
12,0
Rubéole
89,6
10,4
Varicelle
96,6
3,4

 

Que veulent dire ces résultats ?

Ces résultats fournissent d'importantes données. Dans le cas de la varicelle, la plupart (96,6 %) des éducatrices des CPE de la région de Montréal sont immunes. Elles le sont aussi, en majorité, dans le cas de l'infection à parvovirus B 19. Par contre, 10,4 % des éducatrices ne sont pas protégées contre la rubéole, ce qui est inquiétant pour les jeunes femmes désirant avoir des enfants. Elles doivent donc être informées de ces risques d'infection pour la femme enceinte et le fœtus et des avantages de recevoir le vaccin RRO (rougeole, rubéole, oreillons). Le cytomégalovirus et l'hépatite A méritent une attention particulière puisqu'une grande proportion des éducatrices ne sont pas immunes.

À quoi serviront ces résultats ?

Ces résultats serviront à l'élaboration et à la mise à jour des recommandations en matière de prévention et de contrôle de ces infections. De cette façon, on maximisera les avantages pour la santé des éducatrices et celle de leurs propres enfants et des enfants qui fréquentent les services de garde. D'autres études seraient utiles afin de mieux documenter les implications de ces niveaux de protection pour la santé des travailleuses des services de garde.

Qui a participé à cette étude ?

Cette étude a été rendue possible grâce à la participation de chercheurs de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, de l'Institut national de santé publique du Québec et de l'Université McGill, avec la collaboration du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et du ministère de la Famille et de l'Enfance du Québec.

Toute question concernant cette étude doit être adressée par courriel à Bye-bye les microbes ! : bbmicrobes@mfacf.gouv.qc.ca
Votre question sera acheminée à l'auteure de cet article.

Dernière mise à jour :
29 mai 2009