Ce rapport d’évaluation concerne la stratégie de recrutement et de maintien à l’emploi des éducatrices et des éducateurs à l’enfance de la Colombie-Britannique (ECL R&R Strategy) qui fait partie du plan
Childcare BC mis en place en 2018 pour dix ans. Ce plan vise à accroître la disponibilité des places en garderies et l’abordabilité des services de même qu’à améliorer leur qualité. Pour y parvenir, l’ECL R&R Strategy vise à rendre la profession d’éducatrice et d’éducateur à l’enfance plus attrayante, notamment en augmentant les salaires, le soutien professionnel, la formation ainsi que les possibilités de croissance et de développement de carrière afin de favoriser la rétention en emploi. Sur la base notamment d’un sondage effectué auprès de 35 000 employés, d’entrevues et de diverses analyses, ce rapport présente les tendances observées dans l’effectif de 2018 à la fin de 2021, ainsi que les résultats et les progrès constatés depuis la mise en œuvre de la stratégie. Des données ont été recueillies sur l’emploi, les conditions de travail, l’éducation et le développement du personnel. Bien que plusieurs composantes de la stratégie aient été bien accueillies par le personnel, les résultats indiquent que le secteur est de plus en plus fragile en 2021, et que les enjeux de main-d’œuvre persistent. Les auteurs formulent plusieurs recommandations comprenant de nouvelles approches pour favoriser le recrutement et la rétention du personnel.
Les auteurs de cet article analysent dans quelle mesure les interactions stimulantes et réactives avec la mère et l’éducatrice ou l’éducateur en service de garde durant les trois premières années de vie de l’enfant sont associées à la situation socioéconomique (c’est‑à‑dire au niveau de scolarité, au salaire et au statut d’emploi) de ce dernier à l’âge de 26 ans. Ils examinent également le rôle médiateur des compétences scolaires (en mathématiques, en vocabulaire et en littératie) au cours de l’enfance et de l’adolescence. L’analyse s’appuie sur les données de l’étude longitudinale
Study of Early Child Care and Youth Development concernant 1 364 individus aux États‑Unis. Les auteurs constatent une forte association positive entre les interactions stimulantes et réactives mère‑enfant âgé de 3 ans et moins et un niveau de scolarité plus élevé à l’âge adulte (26 ans). Les interactions mère‑enfant sont également liées aux capacités ultérieures en mathématiques, et ce, surtout lorsque les interactions avec le personnel éducateur sont moins réactives et stimulantes. Comme pour le niveau de scolarité, le rendement en mathématiques était un prédicteur positif et fort de l’emploi à temps plein à 26 ans.
Certains pays de l’Union européenne garantissent un droit à une place en service de garde à la petite enfance dont le Danemark (dès que l’enfant est âgé de 6 mois), la Finlande (de 9 mois), l’Allemagne et la Suède (d’un an). L’auteure de cet article compare les systèmes de droit à une place en service de garde dans six pays : le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Suède, l’Allemagne et l’Angleterre. Les conditions de la mise en place d’un tel système en France, son articulation avec le congé parental, la prise en compte de la garde individuelle règlementée, ainsi que la responsabilité de la mise en œuvre de ce droit sont également abordées dans cet article. Selon l’auteure, l’expérience des pays analysés révèle que le droit à une place est davantage envisageable s’il est articulé et complémentaire au dispositif de congé parental. De plus, la mise en œuvre d’un droit à une place en France, sur l’ensemble du territoire, n’impliquerait pas nécessairement d’avoir à augmenter le niveau d’offre globale mais demanderait de prévoir une meilleure répartition géographique de l’offre et d’apporter des changements à la gouvernance du secteur.
En Flandre, bien que l’inclusion dans les systèmes éducatifs soit promue, les parents d’enfants d’âge préscolaire font face à des expériences d’exclusion et de discrimination. Les auteures de cette étude se sont intéressées à la qualité des services de garde d’enfants âgés de 0 à 3 ans en situation de handicap. Pour ce faire, des entretiens ont été menés avec vingt parents d’enfants en situation de handicap âgés de 0 à 6 ans pour évaluer les pratiques de garde d’enfants inclusives en Flandre. Certains des enfants sont encore dans un service de garde, tandis que d’autres sont déjà à l’école maternelle. Les chercheures ont déterminé quatre thèmes clés qui doivent être pris en compte pour une garde d’enfants inclusive : le choix du type de garde d’enfants préféré par les parents, la collaboration avec les professionnels, l’exploration des expériences vécues en service de garde et l’évaluation de l’inclusion par les parents. Selon elles, impliquer les parents et être à l’écoute de ceux-ci sont des éléments importants à considérer pour améliorer la qualité des services de garde et favoriser l’inclusion des enfants en situation de handicap.
Les auteures de cette méta-analyse s’intéressent aux niveaux de stress des enfants dans les services de garde pendant la journée. Plus précisément, elles ont étudié les variations du stress dans les services de garde et les facteurs qui peuvent y être associés, dont la qualité des services. Pour ce faire, plusieurs études ont été menées afin de déterminer si le niveau de cortisol (hormone du stress) durant la journée est associé à des soins à l’enfance de moins bonne qualité, au type de garde ou au nombre d’heures passées en service de garde. Les résultats démontrent que durant l’après-midi, les niveaux de cortisol des enfants étaient plus élevés tant à la maison qu’en service de garde, et que l’augmentation du niveau de cortisol du milieu de la matinée au milieu de l’après midi était plus élevée les jours de garde comparativement à ceux où les enfants étaient à la maison. Le stress potentiel de la séparation des parents et des interactions complexes avec les pairs et le personnel pourraient notamment expliquer ces résultats. La relation entre la qualité des soins et l’augmentation du cortisol était significative pour les études portant sur des services de garde à domicile et non pour celles portant sur des services de garde en centre. Aussi, les niveaux de cortisol semblent être influencés par le nombre total d’heures passées en service de garde (un plus grand nombre d’heures étant lié à une augmentation plus importante du cortisol) et l’âge des enfants (l’augmentation de cortisol étant plus élevée chez les enfants plus âgés que chez les plus jeunes).
La gouvernance en matière d’éducation à la petite enfance aux Pays‑Bas relève essentiellement des municipalités. Dans le système néerlandais, les municipalités disposent d’une grande liberté pour élaborer et mettre en œuvre les politiques dans ce domaine et pour adapter les directives nationales au contexte local. Les auteurs souhaitent vérifier si des différences systématiques existent dans la qualité des services d’éducation à la petite enfance entre les municipalités aux Pays-Bas, et si ces différences sont liées à la gouvernance municipale dans ce domaine. Pour ce faire, ils ont utilisé des données d’une étude qui a commencé en 2010, lorsque les enfants étaient âgés en moyenne de 2 ans et 3 mois et s’est terminée dix ans plus tard, et qui comprenait des informations sur la qualité des services d’éducation à la petite enfance. Les informations sur la gouvernance municipale proviennent du suivi de la politique de l’Inspection nationale de l’éducation. Les résultats révèlent des différences systématiques considérables dans la qualité des services entre les municipalités. Ces différences concernent principalement le soutien émotionnel et comportemental ainsi que le soutien à l’apprentissage. Des politiques municipales plus robustes favoriseraient un meilleur suivi des services et en augmenteraient la qualité.
Les enfants qui ont immigré récemment vivent une double transition lors de leur entrée en milieu préscolaire; en plus de quitter pour la première fois le milieu familial, ces enfants vivent leurs premiers contacts avec leur pays d’adoption. Cette étude est basée sur des groupes de discussion avec des praticiennes et des praticiens préscolaires de trois écoles maternelles rurales situées dans la même municipalité de la Suède dans le but d’analyser les approches utilisées pour soutenir les enfants qui traversent cette double transition. Selon les résultats, bien que les pratiques en place offrent un bon soutien aux enfants suédois pour leur entrée au préscolaire, elles ne sont pas suffisantes pour faire face à la double transition des enfants nouvellement arrivés. L’auteure de cette étude affirme que les besoins des enfants immigrants devraient être davantage pris en compte pour permettre d’établir de meilleures approches visant à favoriser leur entrée au préscolaire.
Les auteurs de cette étude s’intéressent à l’apprentissage de nouveaux mots de vocabulaire par les jeunes enfants dans divers milieux, soit lors d’une visite au musée, soit dans leur classe avec du matériel muséal ou soit dans leur classe avec du matériel pédagogique traditionnel. Au total, 152 enfants âgés de 4 à 5 ans dont la langue maternelle n’est pas l’anglais ont participé à l’étude qui se déroulait en Angleterre. Six nouveaux mots en anglais leur étaient enseignés dans ces trois milieux différents afin de vérifier si le contexte d’apprentissage affecterait leur capacité à les retenir et à les rappeler. La rétention et le rappel de ces six nouveaux mots de vocabulaire ont ensuite été testés chez chacun des enfants. Les résultats démontrent que l’apprentissage en classe avec des ressources muséales s’avère le plus efficace. En effet, les enfants ont donné beaucoup plus de bonnes réponses au test dans ce contexte par rapport à l’apprentissage dans le musée ou en classe avec le matériel traditionnel. Une bonne collaboration entre les écoles et les musées, notamment par le prêt de matériel, est ainsi encouragée afin de soutenir le développement du langage des enfants.
Les
auteurs de cette étude menée en Suisse auprès d’enfants âgés de 3 à 5 ans cherchent à savoir si le jeu de rôle ou de simulation, c’est-à-dire jouer à « faire semblant », favorise le développement social des enfants. L’étude se penche tout particulièrement sur les habiletés sociocognitives des enfants, leurs habiletés comportementales et la qualité de leurs relations avec leurs pairs. Vingt sept groupes d’enfants (N = 211 enfants) dont l’âge moyen se situe entre 3 et 4 ans ont été formés et assignés au hasard à l’une des trois conditions expérimentales : le jeu de rôle avec un soutien externe (tutorat), le jeu de rôle dans lequel du matériel est fourni aux enfants et le jeu de rôle sans soutien ni matériel. Selon les résultats obtenus, le jeu de simulation de qualité joue un rôle de premier plan dans le développement des compétences sociocognitives et émotionnelles des enfants parce qu’il remet en question leurs compétences (méta)représentationnelles et qu’il leur permet notamment de reproduire différents scénarios sociaux. Ce type de jeu, particulièrement lorsque l’on combine du matériel avec un tutorat, est une façon originale et efficace de favoriser les compétences sociales des enfants. Il s’agit d’une activité stimulante pour les enfants qui contribue à leur développement.
Autres liens intéressants :