Ce mémoire aborde les facteurs liés à la prestation de services et aux politiques qui soutiennent ou nuisent à l’inclusion des pères dans les interventions familiales, du point de vue des personnes intervenantes du réseau de la santé et des services sociaux. Afin de mieux comprendre comment les discours et les politiques d’efficience peuvent avoir une influence dans le choix d’inclure ou non le parent selon son genre, l’auteure a réalisé des entretiens auprès de huit travailleuses et travailleurs sociaux et d’un infirmier travaillant au sein d’équipes qui se consacrent à la famille et à la petite enfance. Selon les résultats, le contexte institutionnel actuel d’efficience et de performance du réseau rend plus fastidieuse l’inclusion des pères dans les services. Malgré l’existence de politiques qui prévoient l’inclusion des pères et des mères dans le cadre des services institutionnels destinés à la famille, les mères demeurent le pilier central des suivis psychosociaux en petite enfance, les pères restant encore à l’écart, quoiqu’inclus sous certaines conditions précises. L’auteure souligne que l’inclusion des pères dans les services va bien au-delà du choix de la personne intervenante qui est conscientisée à l’importance d’inclure les pères, mais qui est difficilement capable de le faire à moins d’avoir un soutien clair et concret de son organisation.
Cette synthèse des connaissances, réalisée par l’Institut national de santé publique du Québec, présente les facteurs qui émergent de la littérature scientifique concernant la consommation de substances psychoactives pendant la période périnatale chez les femmes autochtones sous l’angle des déterminants sociaux de la santé. L’auteure met en lumière certains facteurs de protection de la consommation de substances psychoactives associés à l’environnement social et à la continuité culturelle tels que des liens familiaux forts, le soutien social et la connexion à la communauté, aux valeurs traditionnelles et à la culture. Au contraire, des conditions de vie difficiles (précarité d’emploi, faible niveau d’éducation et délocalisation fréquente) ainsi que la violence interpersonnelle vécue tendent à augmenter la consommation de substances psychoactives des femmes autochtones avant, pendant et après la grossesse. L’auteure relève aussi les conséquences, sur la santé et le bien-être des femmes et des communautés autochtones, des traumatismes historiques vécus par les peuples autochtones qui sont notamment liés aux comportements de consommation de substances psychoactives et aux problèmes de dépendance.
Les
auteures de cette étude qualitative s’intéressent aux effets de la pandémie de la COVID-19 sur la charge mentale des travailleuses. Elles ont réalisé des entrevues individuelles auprès de 22 travailleuses de la région de Chaudière-Appalaches, dont la majorité a au moins un enfant. Les résultats montrent un alourdissement de la charge mentale des femmes, tant sur le plan de la vie familiale que sur les plans de la vie professionnelle et de la conciliation famille-travail. En outre, cet alourdissement de la charge mentale depuis le début de la pandémie a eu des effets concrets sur leur santé mentale et physique. La sensibilisation des employeurs à la réalité des travailleuses dans leur globalité et celle des hommes à l’enjeu de la charge mentale, ainsi que la bonification des services publics de soutien aux femmes dans leurs différents rôles (répit, services aux enfants et aux proches dépendants, etc.) font partie des pistes d’actions collectives suggérées dans ce rapport et sont considérées, par les auteures, comme des leviers de transformation sociale dans une perspective d’égalité entre les hommes et les femmes.
Cette étude s’intéresse à la prévalence des efforts de conversion de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre ou de l’expression de genre parmi les personnes LGBTQI2+ au Québec. Elle a été menée à partir d’un échantillon de 3 261 personnes LGBTQI2+ âgées de 18 ans et plus recrutées de septembre 2019 à août 2020, avant l’interdiction légale de la thérapie de conversion au Canada (2021). Les résultats montrent que la prévalence des efforts de conversion est élevée, car le quart des personnes qui ont participé à l’enquête ont fait l’objet de tentatives de conversion, et que la famille joue un rôle clé dans ce phénomène. Les auteurs suggèrent que les interventions visant à protéger les personnes LGBTQI2+ des tentatives de conversion devraient notamment se concentrer sur le soutien aux familles, lesquelles doivent être conseillées dans l’acceptation de la diversité sexuelle et de genre.
Un nouvel ensemble de questions filtres a été introduit dans le questionnaire détaillé du Recensement de 2016 de Statistique Canada afin d’améliorer la couverture des différents types d’incapacités. La présente étude dresse un profil sociodémographique des enfants âgés de 0 à 14 ans pour qui les parents ont signalé des difficultés à accomplir certaines activités de la vie quotidienne en raison de conditions physiques, mentales ou d’autres problèmes de santé. La répartition des limitations d’activités est présentée selon l’âge, le sexe et les caractéristiques socioéconomiques de la famille des enfants. Selon les résultats, 13,5 % des enfants âgés de 0 à 14 ans avaient une réponse affirmative à au moins une des questions du filtre, et sont donc susceptibles d’avoir une incapacité. La difficulté à apprendre, à retenir de l’information ou à se concentrer constitue le type de limitation d’activités le plus répandu pour tous les groupes d’âge. Parmi les enfants âgés de 0 à 3 ans, on déclare que 2,2 % d’entre eux ont de la difficulté à apprendre, à retenir de l’information ou à se concentrer, alors que cette proportion s’élève à 5,3 % chez ceux âgés de 4 à 5 ans et à 10,1 % chez ceux âgés de 6 à 9 ans.
Cette
étude porte sur la répartition de cinq groupes de population d’intérêt au Canada (les ménages à faible revenu; les familles monoparentales; les personnes ayant déclaré avoir un trouble anxieux ou de l’humeur; celles ayant déclaré appartenir à une minorité visible ainsi que les immigrantes et les immigrants) selon un ensemble de caractéristiques de leur quartier. Des variables au niveau des quartiers (comme la densité de la population, l’accès aux transports en commun ou la criminalité) ont été tirées d’une variété de sources et intégrées aux réponses de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Selon les résultats, les membres de familles à faible revenu et de familles monoparentales, les immigrantes et les immigrants ainsi que les minorités visibles ont tendance à résider dans des quartiers où la densité de population est plus élevée, où les logements multiples prévalent et où le revenu familial médian est plus faible. Les auteurs relèvent aussi qu’une plus grande proportion de familles monoparentales dirigées par des femmes vivent dans des quartiers caractérisés par une forte densité de population, la prévalence de logements multiples, des revenus familiaux plus faibles, une criminalité plus élevée et moins d’espaces verts, comparativement à celles dirigées par des hommes.
Cette étude vise à décrire l’évolution des facteurs de risque associés à des maladies chroniques ainsi qu’à des habitudes d’activités physiques chez les adultes canadiens vivant avec ou sans enfant âgé de moins de 18 ans. Les résultats indiquent qu’une forte proportion des personnes participantes ont déclaré une augmentation de ces facteurs de risque causés par l’adoption de comportements de vie malsains depuis le début de la pandémie. En outre, les adultes canadiens vivant avec un enfant étaient plus susceptibles de déclarer une augmentation de leur consommation de malbouffe, d’alcool et de sucreries, ainsi que de leur navigation sur Internet au cours des cinq premiers mois de la pandémie, comparativement aux adultes vivant sans enfant. Selon les auteurs, des interventions en santé publique sont nécessaires pour cibler et soutenir les ménages ayant des enfants et atténuer les répercussions à long terme de la pandémie sur la santé de la population et le risque de maladies chroniques.
Les
données de l’Enquête canadienne sur le revenu de 2020, publiée par Statistique Canada, illustrent l’effet des mesures de soutien au revenu déployées par le gouvernement fédéral pour contrer les répercussions de la pandémie de la COVID-19 sur la situation économique des Canadiens. Elles révèlent une hausse de 7,1 % du revenu médian dans l’ensemble du Canada, se traduisant par une diminution du taux de pauvreté pour tous les groupes d’âge durant l’année 2020. Le revenu médian après impôt des couples ayant des enfants a, pour sa part, augmenté de 4,7 %, ce qui réduit de 50 % le nombre d’enfants en situation de pauvreté. Cependant, certains groupes de la population sont plus exposés au risque de pauvreté; c’est le cas des familles monoparentales, des Autochtones et des personnes seules. Les familles monoparentales dont le parent est une femme sont plus susceptibles d’être en situation de pauvreté que celles dont le parent est un homme. De plus, les enfants vivant dans des familles monoparentales dont le parent est une femme (16,9 %) étaient plus exposés à la pauvreté que les enfants vivant dans des familles biparentales (3,0 %) en 2020.
L’auteure de cette étude américaine examine les modifications survenues dans les structures familiales pendant la pandémie de la COVID-19 du point de vue de 373 pères qui n’habitent pas avec leurs enfants la majorité du temps. Elle s’intéresse notamment à la coparentalité, à la perception qu’en ont les pères et à son effet sur leur implication et leur relation avec leurs enfants. Malgré qu’en moyenne, l’implication des pères, la qualité de la relation père-enfant et le soutien à la coparentalité ont diminué, l’auteure constate que la pandémie a permis à certains pères de passer plus de temps avec leurs enfants. Elle affirme qu’un soutien supplémentaire doit être offert aux pères qui n’habitent pas avec leurs enfants la majorité du temps pour promouvoir leur implication et leur relation d'une manière compatible avec l'évolution des restrictions en contexte de pandémie.
Cette étude réalisée au États-Unis examine les effets du crédit d’impôt sur le revenu et sur le temps investi par les parents dans les activités liées à l’éducation comme le jeu et la lecture. Les données provenant du sondage ATUS-CPS réalisé entre 2003 et 2017 auprès de 61 355 parents vivant avec un ou plusieurs enfants âgés de 18 ans et moins ont été analysées. À court terme, peu de liens immédiats ont été trouvés entre le crédit d’impôt et le temps investi par les parents avec leur enfant. Par contre, à plus long terme, on constate seulement une légère augmentation du temps de lecture des jeunes enfants avec leur mère et une légère diminution du temps passé par le père à participer à des activités ou à des événements avec leurs enfants d’âge scolaire. L’auteure affirme que ces résultats peuvent être utilisés pour maximiser les effets positifs liés à ce crédit d’impôt sur les enfants et les familles américaines.
Cette étude menée au Danemark auprès de réfugiés syriens, qui ont quitté leur pays d’origine en raison des conditions difficiles, explore les défis auxquels font face les parents concernant les soins aux enfants. Pour ce faire, l’auteure tient compte du point de vue familial, tant celui des parents que des enfants. Les points abordés plus particulièrement sont la transition lors de la migration et l’arrivée, la rupture des liens sociaux et l’entrée à l’école des enfants. Les trajectoires de migration ont un effet sur le développement des enfants, les forçant à développer une maturité plus rapidement, ce qui implique une adaptation de la part des parents. Les liens de coopération entre les parents et leurs enfants sont également modifiés. L’auteure souhaite contribuer à la mise en œuvre de pratiques et de politiques permettant un meilleur accueil des familles dans les pays où elles se réfugient.
Cette étude aborde les types de préoccupations qui font l’objet d’échanges entre les parents et le personnel éducateur des services de garde à l’enfance ainsi que leurs perceptions respectives de la qualité de ces échanges. Des données auprès de 302 parents et de 118 membres du personnel des services de garde à Victoria, en Australie, ont été recueillies. Mises à part quelques expériences négatives, les parents se disent satisfaits des interactions qu’ils ont avec le personnel éducateur. La sensibilité et le respect du personnel par rapport à leurs préoccupations ont été largement reconnus par les parents comme des facteurs favorables à leurs échanges. De même, le personnel évalue positivement les discussions qu’ils ont eues avec les parents, ces derniers se montrant généralement ouverts et réceptifs aux préoccupations soulevées. Les chercheurs rappellent l’importance de la communication et de la collaboration entre le personnel éducateur et les parents pour développer une compréhension commune des préoccupations et pour résoudre les problèmes d'une manière mutuellement acceptée.