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Centres de la petite enfance et garderies

 
Un malfaiteur répandu et méconnu : le pneumocoque


Par Valérie Lamarre, hôpital Sainte-Justine

Le Streptococcus pneumoniae, pneumocoque pour les intimes, est un des principaux responsables des infections bactériennes chez le jeune enfant, notamment l'otite, la pneumonie, la bactériémie (infection du sang) et la méningite (voir l'encadré). Il se transmet, d'une personneà l'autre, par l'intermédiaire de gouttelettes infectées (toux, éternuements, baisers) ou encore d'objets contaminés par la salive ou les sécrétions respiratoires provenant du nez et de la gorge. De nombreuses personnes sont porteuses de cette bactérie sans être malades, mais il arrive, sans que l'on sache pourquoi, que le pneumocoque pénètre les barrières de défense du corps et engendre des maladies.

Chaque année, au Canada, le pneumocoque cause chez les enfants de moins de cinq ans environ 65 méningites, 700 bactériémies et plus de 2000 pneumonies nécessitant une hospitalisation. Les infections à pneumocoque se traitent avec des antibiotiques. Malgré ces traitements, certains enfants subissent des dommages permanents, notamment des séquelles neurologiques (dommages au cerveau). Une trentaine de jeunes enfants en décèdent annuellement.

Clarifions certains points sur la méningite. Le mot signifie « inflammation des méninges » (l'enveloppe du cerveau). Cette infection peut être causée par plusieurs microbes.

Récemment, une campagne provinciale de vaccination contre « la méningite » n'incluait qu'une seule sorte de bactérie : le méningocoque du type C. Quoiqu'il soit excellent pour ce problème précis, ce vaccin ne protège pas contre tous les types de méningite et n'offre aucune protection contre le pneumocoque.

Quoique cette bactérie puisse atteindre tous les enfants, certains sont plus vulnérables (voir le tableau). Parmi les enfants en bonne santé, les plus exposés à une forme grave d'infection sont ceux qui sont â gés de moins de deux ans et ceux qui fréquentent un centre de la petite enfance ou une garderie.

Enfants plus vulnérables aux formes envahissantes
d'infections à pneumocoque
Caractéristiques des enfants
Gratuité du vaccin au Québec
Âgés de moins de deux ans
Non
Fréquentant un service de garde
Non
Absence de rate ou rate non fonctionnelle (anémie falciforme)
Oui
Infectés par le VIH
Oui
Déficience du système immunitaire
Oui
Populations autochtones
Oui

 

Les caractéristiques de la bactérie

Le pneumocoque est enrobé d'une couverture de sucres dont la constitution détermine à quel groupe (sérotype) il appartient. Pour combattre l'infection, l'enfant doit fabriquer des anticorps contre les sucres de la couverture spécifique, et le coquin de pneumocoque en a plus de 90 différentes. Par ailleurs, les maladies graves (connues sous le nom de « maladies envahissantes », ce qui inclut la méningite, la pneumonie et la bactériémie) liées au pneumocoque sont causées principalement par neuf sérotypes.

Comment se protéger

Il existe depuis longtemps un vaccin contre le pneumocoque qui offre une protection contre 23 sérotypes.Malheureusement, ce vaccin est peu efficace chez les jeunes enfants parce que leur système immunitaire n'est pas assez développé pour fabriquer des anticorps protecteurs à la suite de son administration.

Depuis l'été 2001, un nouveau vaccin est disponible contre le pneumocoque. Il est formulé de telle façon que les jeunes enfants puissent y répondre et produire des anticorps. Sept sérotypes y sont couverts, et c'est pourquoi il porte le nom de « vaccin conjugué heptavalent contre le pneumocoque » (Prevnar MD). Il s'agit des sérotypes dont proviennent le plus fréquemment les maladies envahissantes. Ce vaccin protège contre 90 % des maladies envahissantes causées par le pneumocoque. Par contre, il n'offre pas une grande protection contre les otites. En plus d'être efficace, le vaccin en question est sécuritaire et les principaux effets secondaires sont une rougeur ou une douleur au site de l'injection et une fièvre légère suivant la vaccination.

Ce vaccin est recommandé, entre autres, par la Société canadienne de pédiatrie et le Comité consultatif national d'immunisation de Santé Canada pour tous les enfants de moins de deux ans. Le nombre de doses nécessaires dépend de l'âge de l'enfant. Toutefois, la première dose est recommandée dès l'âge de deux mois.

Le vaccin est disponible au cabinet de plusieurs médecins et dans certains centres locaux de services communautaires (CLSC), mais il n'est pas encore offert gratuitement à tous les jeunes enfants (voir le tableau 1). Le coût est malheureusement élevé (80 $ par dose). Toutefois, certains régimes d'assurance privée le remboursent.

Pour tous ceux qui ont déjà traité des enfants souffrant d'une forme grave d'infection à pneumocoque, l'avantage de faire vacciner les tout-petits, surtout dans un contexte de service de garde, est évidente.

Dernière mise à jour :
30 avril 2009