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Centres de la petite enfance et garderies

 
Les enfants exposés au tabac ont plus d'infections


Par Pierre Déry, Centre hospitalier universitaire de Québec, pavillon CHUL

Tabagisme passif

Les personnes non-fumeuses, comme les enfants,
peuvent être exposées à la fumée de tabac dans leur environnement (tabagisme passif). L’importance de l’exposition varie selon le nombre de fumeurs dans l’entourage, la grandeur des pièces et leur ventilation.

L’importance de l’exposition varie selon le nombre de fumeurs dans l’entourage, la grandeur des pièces et leur ventilation.
La nicotine que l’on absorbe en respirant la fumée de tabac est transformée en cotinine par le foie et peut se retrouver dans le sang, l’urine, la salive ou les cheveux. Les chercheurs peuvent doser la cotinine pour prouver l’exposition ou non d’un enfant ou d’un adulte à la fumée. Il y a plus de cotinine dans l’urine d’un enfant soumis au tabagisme passif que dans celle d’un adulte dans le même environnement. Il est probable que l’enfant inhale plus de nicotine puisqu’il respire plus vite.

Fumée et grossesse

On sait que plus la concentration de cotinine est élevée dans le sang de la mère en milieu de grossesse, plus petit sera le poids de l’enfant à la naissance, ce qui en fera un nouveau-né en moins bonne santé. Ces enfants présentent aussi un développement incomplet de leurs poumons, ce qui les rend plus susceptibles aux infections respiratoires.

L’enfant peut être exposé à la nicotine pendant la grossesse (par le sang de la mère) ou par le lait maternel si la mère fume ou est exposée à la fumée.

L’enfant peut être exposé à la nicotine pendant la grossesse (par le sang de la mère) ou par le lait maternel si la mère fume ou est exposée à la fumée.
De plus, le risque de mort subite du nourrisson est de deux à quatre fois plus élevé si l’enfant est exposé.

Effet de la fumée sur les voies respiratoires

La fumée entraîne des modifications au niveau des adénoïdes (végétations), se manifestant par exemple par la diminution des cils, l’épaississement et l’assèchement des muqueuses. Dans les poumons et les bronches, il y a diminution du nombre et de l’efficacité des cellules qui aident à la défense contre les infections (macrophages) ; il y a aussi diminution de la mobilité des cils vibratiles qui aident au transport des sécrétions.

Ces changements pourraient expliquer l’augmentation des infections respiratoires et le nombre plus élevé de chirurgie pour l’exérèse des végétations noté chez les enfants soumis au tabagisme passif.

Augmentation du nombre d’infections

Les enfants soumis au tabagisme passif font plus de pharyngites, de bronchites et d’otites. Ces dernières semblent avoir une évolution plus longue et nécessiter un recours plus fréquent à la chirurgie (tubes, opération pour extraire les végétations). Chez les enfants asthmatiques, l’exposition à la fumée aggrave leur maladie.

Les enfants hospitalisés pour bronchiolites (infections des petites bronches par le virus respiratoire syncytial) ont dans leur sang un taux de cotinine presque trois fois plus élevé que les autres enfants. Ces enfants ont probablement eu une exposition plus forte à la fumée dans les jours qui ont précédé leur hospitalisation. De plus, un enfant ayant été exposé à la fumée pendant la grossesse ou tôt dans sa vie a des poumons plus petits et une fonction pulmonaire réduite. Par conséquent, lorsqu’il est infecté par le virus respiratoire syncytial, la bronchiolite sera plus grave et nécessitera des hospitalisations plus fréquentes.

Les enfants soumis au tabagisme passif font plus de pharyngites, de bronchites et d’otites.
Les méningites bactériennes sont plus fréquentes chez l’enfant dont les deux parents fument ou qui a été exposé à la fumée au stade fœtal. Pour les infections à méningocoque, le risque est quatre fois plus élevé pour l’enfant soumis au tabagisme passif à la maison.

Lorsque survient un cas de tuberculose chez un adulte dans une famille, les enfants sont souvent infectés, mais heureusement, la plupart ne développent pas la maladie. Or, ce risque de développer la maladie chez un enfant exposé à la tuberculose augmente avec le nombre de cigarettes fumées dans l’entourage. Les enfants ainsi exposés ont cinq à six fois plus de possibilités de développer une tuberculose.


En conclusion

Il y a de plus en plus de données scientifiques qui prouvent la nécessité pour l’enfant de vivre dans un environnement sans fumée, et ce dès le moment où il se développe dans le sein de sa mère. Les infections des voies respiratoires sont plus fréquentes chez l’enfant soumis au tabagisme passif : otites, pharyngites, bronchiolites, tuberculose, sans compter les risques de méningite et de syndrome de mort subite du nourrisson.

Il est donc plus que jamais pertinent d’offrir un environnement sans fumée aux enfants, tant à la maison qu’au service de garde.

Dernière mise à jour :
30 avril 2009