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Centres de la petite enfance et garderies

 
La vaccination, un geste préventif d’abord pour vous!


Par Julio Soto, Institut national de santé publique du Québec

Été comme hiver, la vaccination demeure un sujet d’actualité et suscite de nombreuses questions. Mais la plus importante demeure peut-être celle-ci : pourquoi et pour qui vaccine-t-on?

Si les progrès scientifiques ont permis de mettre au point des vaccins plus efficaces, sécuritaires et simples d’utilisation, leur principe d’action reste le même : stimuler les défenses de l’organisme à bien reconnaître les microbes nuisibles et à produire des mécanismes protecteurs pour ainsi éviter la maladie chaque fois que ces microbes surgissent. Tout ça, avec moins de réactions indésirables ou de complications qu’avec la maladie.

Protection individuelle

La vaccination, en préparant ou en renforçant nos défenses naturelles contre les microbes nuisibles, est d’abord un acte de protection à visée individuelle. Son importance redouble devant des maladies dont la gravité ne fait aucun doute. Par exemple, la rougeole (une des maladies les plus contagieuses qu’on connaît et pour laquelle on a observé au Québec près de 750 cas depuis le printemps) est très grave et potentiellement mortelle chez les nourrissons et les adultes non vaccinés. En 2008, l’Organisation mondiale de la santé a recensé 164 000 décès liés à la rougeole dans le monde, soit près de 18 décès par heure. Pourtant, vacciner à temps protège à plus de 95 % en cas d’exposition au virus.

Lorsque nous visitons des pays où des maladies telles que la rougeole, l’hépatite virale et le tétanos sont encore omniprésentes, la vaccination offre la protection nécessaire pour profiter de notre voyage.

Or, si nous travaillons dans un milieu où nous côtoyons des maladies et des microbes, comme un centre hospitalier ou un service de garde, nous devrions réfléchir sur les risques courus et considérer les vaccins comme un moyen de préserver notre santé.

Protection populationnelle

Par ailleurs, des actes à visée individuelle peuvent également avoir une portée populationnelle. Si une majorité d’individus est vaccinée, leur protection peut aussi protéger ceux qui, pour une raison quelconque, n’ont pas reçu le vaccin ou ceux, peu nombreux, chez qui le vaccin n’a pas fonctionné. C’est ce qu’on appelle l’immunité de groupe. Une éducatrice ou une responsable d’un service de garde en milieu familial et un parent vaccinés contre la rougeole protégeront les enfants sous leur garde et leurs proches à la maison, dont quelques-uns peuvent être plus vulnérables ou à risque face à cette maladie.

L’exemple de la rougeole

Les enfants âgés de moins de 12 mois ne peuvent malheureusement pas être vaccinés contre la rougeole, car leur système de défense n’est pas encore assez prêt pour développer une protection efficace contre ce virus. On vaccine donc à partir de 12 mois, mais l’efficacité du vaccin est maximale seulement après la deuxième dose, soit à 18 mois. Pour les enfants non vaccinés exposés au virus, le risque d’être atteint par les formes les plus graves de la maladie, d’être hospitalisé et même d’en mourir est important. C’est aussi le cas pour les adultes non vaccinés ou dont l’état de santé est déjà compromis par une autre maladie ou une condition sous-jacente les rendant vulnérables au virus de la rougeole. De même, les femmes enceintes non protégées courent plus de risques de faire des fausses couches ou de donner naissance à un enfant de petit poids.

Ainsi, une personne travaillant ou vivant avec de jeunes enfants et qui a reçu le vaccin contre la rougeole protège non seulement sa santé, mais aussi celle des enfants. Toutes les autres personnes présentant un risque élevé de complications de la rougeole bénéficieront de l’effet « altruiste » de la protection individuelle.

Les épidémies

Par contre, si chacun laisse aux autres le soin de se faire vacciner, la survenue d’une épidémie par manque de protection dans la communauté est possible. Il est clairement démontré que si on diminue ou si on cesse la vaccination, les maladies évitables par la vaccination reprennent leur place, avec leur lot de complications. Les épidémies de ces maladies peuvent toucher une proportion importante d’individus, principalement ceux qui ne sont pas vaccinés. S’il arrive, rarement, que des personnes vaccinées développent la maladie,elles en présentent toutefois une forme atténuée. L’effet protecteur d’un vaccin, tout comme celui des défenses naturelles, n’est pas toujours efficace à 100 %.

Une éducatrice, une responsable d’un service de garde en milieu familial, un parent et même un professionnel de la santé refusant un vaccin recommandé peuvent exposer inutilement à la maladie les personnes sous leur responsabilité et leurs soins qui, en raison de leur condition, ne peuvent pas être vaccinées ou qui ne répondront pas très bien au vaccin. Avant de refuser un vaccin recommandé, questionnez-vous sur les conséquences que cette décision pourrait avoir dans votre entourage.

Un cadeau pour soi

Cependant, au moment d’accepter ou de refuser un vaccin, pensez d’abord à vous. Faites-vous vacciner! L’effet de cette attitude sera bénéfique pour vous… et votre entourage.

Dernière mise à jour :
29 octobre 2012