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Centres de la petite enfance et garderies

 
J’ai décidé de ne pas faire vacciner mon enfant : il est en « trop » bonne santé!


Par Louise Poirier,  Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Certaines personnes remettent en question l’importance de faire vacciner leurs enfants. Il est étonnant de constater que même des travailleurs de la santé s’interrogent parfois sur la pertinence de cette mesure de prévention.

Pourtant il n’y a pas si longtemps, des maladies aux conséquences très graves ont été contrôlées et même éliminées grâce à la vaccination. Il s’agit d’une des plus grandes réalisations de l’histoire dans le domaine de la santé publique.

Rappelons-nous

La poliomyélite... Entre 1927 et 1953, le Canada était une des nations les plus touchées par les épidémies de poliomyélite paralytique, mais il fut aussi l’un des premiers à éliminer ce qu’on appelait à l’époque « la paralysie infantile », grâce à l’introduction des deux premiers vaccins en 1955 et en 1962. Dans les années précédant la vaccination, le nombre de cas pouvait s’élever jusqu’à plus de 8 000 annuellement, alors que durant l’année 1965 on ne rapporta que 3 cas !

La vaccination victime de son succès

De façon paradoxale, les succès de la vaccination et la quasi-disparition de certaines infections ont fait en sorte que nous ne côtoyons plus ces maladies; en conséquence, nous les craignons moins et avons l’impression que puisqu’elles ne sont plus présentes, la prévention n’est plus nécessaire! Cette impression est totalement fausse : on a constaté dans plusieurs pays une recrudescence de certaines infections, par exemple la coqueluche, lorsque la couverture vaccinale avait diminué.

Les obstacles à la vaccination

Au Canada, comme dans de nombreux autres pays, la diphtérie, la rougeole, le tétanos et les oreillons sont devenus très rares. Malheureusement, dans d’autres pays où la vaccination est moins répandue ou faite de façon irrégulière, des épidémies sont encore observées. Par exemple, la rougeole est responsable de la mort d’environ 1 million d’enfants par année, la moitié de ces décès survenant en Afrique. Plusieurs vaccins demeurent inaccessibles à de nombreux pays en développement car les coûts représentent un obstacle majeur.

Dans les pays où les programmes de vaccination sont bien implantés, les obstacles sont d’une autre nature et l’un d’entre eux est le refus des parents de faire vacciner leurs enfants. Cette réticence a souvent pour origine des rumeurs quant aux possibles risques associés à la vaccination. En effet, des médias ont rapporté qu’il existait des liens entre certaines maladies et des vaccins, par exemple l’autisme et le vaccin contre la rougeole, la sclérose en plaques et le vaccin contre l’hépatite B. Bien que ces associations aient été réfutées de façon formelle par la suite, l’impact négatif de ces fausses rumeurs persiste malgré tout.

Il est aussi faux de croire que le vaccin administré « surchargera » le système immunitaire de l’enfant. Celui-ci a d’énormes capacités et déjà il nous défend contre d’innombrables microbes auxquels nous sommes exposés quotidiennement, que ce soit dans la nourriture ou dans l’air.

Ce n’est pas parce que nos enfants n’ont pas souffert d’infection qu’ils n’ont pas besoin d’un vaccin. S’ils sont demeurés en bonne santé, c’est qu’ils tirent avantage des enfants autour d’eux qui sont vaccinés en nombre suffisant pour ne pas acquérir, et donc ne pas transmettre, ces infections.

Les vaccins peuvent avoir des effets secondaires; ils sont rarement sévères et les bénéfices de la vaccination sont supérieurs aux désavantages, pour l’individu et pour la communauté.

À une époque où le souci de léguer un environnement sain aux générations futures est de plus en plus d’actualité, efforçons-nous de leur léguer aussi un monde « en santé ».

Dernière mise à jour :
30 avril 2009