Ministère de la Famille
Vous êtes ici Liste d'outils

Article 3

  • Index par numéros
  • Index par sujets
abcdefghijklmnopqrstuvwxyz

Centres de la petite enfance et garderies

Exclure ou ne pas exclure? Telle est la question
L’exclusion : une mesure exceptionnelle


Par Louise Poirier, Hopital Maisonneuve-Rosemont

Les infections, particulièrement les infections virales, sont assez fréquentes durant la petite enfance. Il n’est donc pas étonnant qu’elles surviennent régulièrement dans les services de garde, tant en installation qu’en milieu familial... et à la maison! Heureusement, la très grande majorité d’entre elles sont bénignes et, même si elles sont incommodantes, elles ne requièrent généralement pas d’intervention auprès de l’enfant ou de sa famille.

Par contre, dans certaines situations, des mesures particulières doivent être prises, et l’une d’entre elles est l’exclusion de l’enfant. Cette mesure doit demeurer exceptionnelle, puisque l’exclusion d’un enfant n’est jamais agréable. L’enfant peut se sentir rejeté ou s’inquiéter de sa condition; l’éducatrice oblige un membre de la famille à se déplacer; l’ensemble de la démarche peut créer de l’inquiétude parmi les enfants du groupe et susciter des interrogations de la part des autres parents.

Pourquoi exclure un enfant?

Globalement, il existe trois raisons majeures d’exclure un enfant.

La première raison est l’état général de l’enfant. Lorsqu’un enfant est incapable de participer aux activités du groupe sans fournir un effort inhabituel, il doit être exclu du milieu de garde peu importe la cause de cet état. On exclut aussi un enfant avec une fièvre élevée (température rectale ≥ 39 °C).

La seconde raison est l’impossibilité pour une éducatrice ou une responsable d’un service de garde en milieu familial (RSG) de s’occuper d’un enfant malade sans compromettre le bien-être des autres enfants. Un enfant, qui nécessite des soins fréquents au point de monopoliser presque constamment l’éducatrice ou la RSG, ne doit pas demeurer au service de garde.

Finalement, il existe certaines infections pour lesquelles un enfant devra être exclu, dans le but d’éviter que celles-ci se transmettent aux autres enfants et aux membres du personnel.

Quelles infections peuvent justifier l’exclusion de l’enfant?

Les recommandations à ce sujet tiennent compte de plusieurs facteurs :

1. L’infection est-elle transmissible d’une personne à l’autre?

Par exemple, dans le cas d’un ongle incarné infecté, il est peu probable que la bactérie se transmette, et l’enfant ne doit pas être exclu. De la même façon, l’otite moyenne, en l’absence d’écoulement de l’oreille, n’est pas transmissible.

2. L’infection est-elle suffisamment grave pour justifier une telle mesure?

Il est certain que le rhume est transmissible d’une personne à l’autre mais il est bénin, et d’autres mesures de prévention doivent être privilégiées pour en limiter la transmission.

3. La transmission aux autres enfants peut-elle être évitée par l’exclusion?

Certaines infections se transmettent uniquement avant l’apparition des premiers symptômes. Exclure un enfant dans de tels cas serait totalement inefficace pour prévenir la transmission.

Politique d’exclusion

Il est fortement recommandé que la direction de chaque service de garde mette en place une politique d’exclusion. Les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux peuvent offrir un soutien à cette démarche. Il est possible de s’inspirer du chapitre III du guide Prévention et contrôle des infections dans les services de garde à l’enfance. Un tableau y traite des principales infections observées en service de garde, des modes de transmission, des périodes de contagiosité et des indications d’exclusion. Lorsque l’exclusion est basée sur un diagnostic précis plutôt que justifiée par l’état général de l’enfant, une consultation médicale est généralement requise.

Finalement, la politique d’exclusion doit aussi tenir compte de la réalité des parents. Il est très important de la leur présenter dès l’inscription au service de garde; ainsi, ils pourront la comprendre, poser des questions s’il y a lieu, et surtout l’accepter bien avant d’être exposés à une situation où l’exclusion de leur enfant sera requise.

Dernière mise à jour :
9 novembre 2011