Ce rapport de l’Observatoire des tout-petits cherche à décrire les caractéristiques familiales, l’environnement physique et les milieux de garde des enfants âgés de 0 à 5 ans au Québec. Pour ce faire, il a rassemblé dans un seul document des statistiques tirées d’enquêtes, de banques de données administratives et de recensement sur des sujets divers, notamment les habitudes de vie des parents, le recours à des services psychosociaux, certaines pratiques parentales, les contaminants environnementaux, etc. Par son incursion dans divers aspects de la vie des tout-petits, le portrait permet de cibler les inégalités qui se profilent pour certains groupes d’enfants, notamment ceux issus de familles à faible revenu, monoparentales ou récemment arrivées au pays. Il souligne des éléments encourageants, par exemple le fait que le congé parental soit de plus en plus souvent partagé entre les deux parents, ainsi que certains éléments préoccupants, comme la hausse récente du coût de la vie. Le portrait s’accompagne de plusieurs pistes de solution concrètes visant à créer des environnements favorables au développement du plein potentiel des jeunes enfants.
Qc – L’utilisation des écrans chez les tout-petits d’environ un an et demi et leurs parents
Dans cette publication, les données de l’étude Grandir au Québec, aussi appelée Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition, sont utilisées pour brosser un portrait de l’utilisation des écrans chez les enfants d’environ 17 mois et leurs parents. Selon la recommandation gouvernementale, les enfants de moins de 2 ans ne devraient pas passer de temps devant des écrans. Or, les résultats révèlent que la proportion d’enfants d’environ 17 mois qui passent en moyenne une heure ou plus par jour devant un écran se situe à 25 % lors des jours de semaine et à 35 % les jours de fin de semaine. Cette proportion est plus élevée chez les enfants qui vivent dans un ménage à faible revenu que chez les autres, autant les jours de semaine (42 % c. 21 %) que les jours de fin de semaine (47 % c. 32 %). Les parents d’environ un enfant sur cinq indiquent utiliser souvent ou très souvent les écrans pour l’amuser ou lui faire plaisir (21 %), favoriser son apprentissage (16 %) et l’occuper pendant qu’ils font autre chose (19 %). Quant aux appareils utilisés quotidiennement, environ 44 % des enfants de 17 mois regardent la télévision et près d’un sur cinq (20 %) utilise un téléphone cellulaire.
Cette thèse est composée de quatre articles qui font état de l’attitude des gestionnaires et des éducatrices et éducateurs en services de garde éducatifs à l’enfance au Québec concernant l’éducation inclusive et, plus spécifiquement, l’inclusion des enfants ayant un diagnostic d’autisme. Une discussion et des recommandations sont ensuite présentées. Selon les résultats, bien que le personnel éducateur et les gestionnaires adoptent une attitude positive vis-à-vis de l’éducation inclusive, ils ont une connaissance limitée sur l’autisme. De plus, les participantes et participants ont exprimé des préoccupations concernant les comportements défis et un manque de ressources, humaines et matérielles, pour promouvoir l’inclusion. Les résultats suggèrent la nécessité de mettre en place des formations initiales et continues de haute qualité sur l’autisme et les pratiques d’intervention fondées sur des données probantes destinées au personnel éducateur et aux gestionnaires en services de garde afin de favoriser des attitudes positives de leur part à l’égard de l’inclusion des enfants ayant un diagnostic d’autisme.
Cette publication de l’Institut de santé publique du Québec décrit les bonnes pratiques concernant l’environnement physique, intérieur et extérieur, des services de garde éducatifs à l’enfance. La question de l’influence de l’aménagement des lieux sur le bien-être des enfants et sur la qualité des services est aussi abordée par les auteurs. En outre, on y trouve des conseils pour améliorer la qualité de l’air et réduire la présence de plusieurs contaminants ainsi qu’une description des responsabilités des propriétaires de services de garde pour s’assurer que l’eau utilisée respecte les normes de qualité. Les auteurs mentionnent que le bruit environnemental peut avoir des répercussions sur les enfants et le personnel qui y sont exposés de façon prolongée, et proposent d’utiliser des matériaux acoustiques absorbants et lavables dans les locaux pour réduire la réverbération et les niveaux de bruit. L’entretien des équipements et des lieux, notamment le système de ventilation, les planchers et les jouets, doit être fait régulièrement et adéquatement, tandis que les espaces et aires de jeux intérieurs et extérieurs doivent être aménagés en fonction de l’âge des enfants et permettre le déroulement des activités en toute sécurité.
Qc – Revenu viable en Estrie 2024. Le poids financier du manque de places en service de garde
Cette étude porte sur les revenus viables de trois situations de vie (personne seule, famille monoparentale avec un enfant d’âge préscolaire et famille biparentale avec 2 enfants d’âge préscolaire) pour 22 localités réparties dans 8 MRC de l’Estrie. L’auteure a notamment utilisé des données socioéconomiques et démographiques du recensement de 2021. Selon les résultats, plus de la moitié des personnes qui habitent seules n’atteignent pas le revenu viable dans toutes les localités visées par l’étude, à l’exception de Granby. Les familles monoparentales et biparentales s’en sortent mieux. Les résultats révèlent également que, dans la majorité des MRC, l’offre de services de garde ne permet pas de répondre à la demande et que le manque de places est source de pression pour les familles. Celles-ci doivent parfois s’éloigner considérablement du lieu où elles résident pour trouver une installation avec de la disponibilité, ce qui les incite notamment à se procurer au moins une voiture. Selon l’auteure, un réseau complété permettrait donc des économies importantes pour les familles qui habitent dans les villes avec un réseau de transport collectif.
La Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP) a le mandat d’informer la population montréalaise sur son état de santé et d’identifier des pistes d’action pour l’améliorer. Dans cette optique, elle a récemment rendu public un rapport sur l’état de santé et de développement des enfants montréalais. Axé sur les enfants de 0 à 12 ans ainsi que sur leurs expériences dans différents milieux de vie, ce document s’articule autour des enjeux émergents, pour la santé des enfants montréalais, qui ont été dégagés lors d’une tournée auprès de partenaires, de familles et d’enfants. Ces enjeux sont mis en relation avec les écrits scientifiques et des données de surveillance, dont plusieurs à l’échelle des territoires de CLSC de l’île de Montréal. Ils se rapportent au logement, à l’école, au quartier et à l’environnement familial, notamment, et sont analysés du point de vue de l’équité en santé, de la qualité des environnements, de l’accessibilité aux services, de la réalité des familles immigrantes et d’initiatives inspirantes. Chaque chapitre se conclut sur une série de recommandations prioritaires, qui sont déclinées en actions visant à mobiliser les acteurs qui travaillent auprès des enfants, et en engagements de la DRSP pour les concrétiser.
Les auteures de cette étude ont examiné les associations entre les trajectoires de temps d’écran des enfants d’âge préscolaire et les fonctions exécutives à l’âge de 5 ans. Au total, 315 enfants, vivant en Nouvelle-Écosse, ont été suivis à l’âge de 3,5, 4,5 et 5,5 ans dans le cadre d’une étude plus large sur l’utilisation des médias numériques par les enfants d’âge préscolaire pendant la pandémie. Les parents ont indiqué le temps moyen qu’ont pris leurs enfants pour réaliser les activités suivantes, en semaine et le week-end séparément : (1) regarder la télévision ou des DVD; (2) utiliser un ordinateur; (3) jouer à des jeux vidéo sur une console; (4) utiliser un iPad, une tablette, un LeapPad, un iTouch ou un appareil mobile similaire; ou (5) utiliser un téléphone intelligent. Selon les résultats, 23 % des enfants d’âge préscolaire ont respecté la recommandation d’une heure ou moins de temps d’écran quotidien pendant la pandémie, 56 % ont accumulé en moyenne 3 heures de temps d’écran par jour et 21 % ont utilisé en moyenne 6 heures d’écran par jour. Les résultats révèlent que les enfants participant à l’étude qui ont suivi la recommandation d’une heure par jour ou moins de temps d’écran ont développé, à l’âge de 5,5 ans, de meilleures fonctions exécutives. Ces compétences sont essentielles à la capacité future des enfants à adopter un comportement planifié et organisé.
Ce mémoire de maîtrise se penche sur la transmission intergénérationnelle du savoir des femmes autochtones dans le système éducatif ontarien. L’auteure expose les différentes stratégies mises en œuvre par ces femmes pour faire face à des barrières systémiques dans l’établissement d’un environnement d’éducation qui correspond aux valeurs culturelles autochtones. Les théories féministes autochtones sur lesquelles repose cette étude mettent de l’avant l’importance du lien au territoire, du maintien de relations enrichissantes, de la réciprocité et de la continuité culturelle. L’auteure souligne en outre le caractère tant spirituel que culturel du leadership des femmes autochtones en éducation. La relation entre cette forme de leadership et le système éducatif est souvent tendue. L’intégration des valeurs autochtones est difficile et parfois mal accueillie, et exige une constante négociation dans l’établissement d’un équilibre entre les pratiques autochtones et celles déjà établies dans le système éducatif en place.
Can. – Learning from Indigenous Perspectives: Wellbeing in the Early Years
Les auteures de cette étude, menée à Toronto, explorent l’impact sur les connaissances et les approches pédagogiques d’éducatrices et d’éducateurs à la petite enfance de leur participation à des activités visant à les initier aux perspectives autochtones. Ces perspectives comprennent l’importance d’aider les enfants à développer des relations réceptives et bienveillantes avec le monde naturel et l’interconnexion de l’humain avec la nature. Des membres du personnel de dix services de garde en milieu urbain ont suivi des ateliers animés par des membres de communautés autochtones et ont eu accès à des livres d’images et à des articles écrits par des Autochtones. De plus, les éducatrices et éducateurs ont eu plusieurs occasions de partager ce qu’ils apprenaient avec d’autres participantes et participants au projet. Les expériences d’apprentissage ancrées dans le territoire se sont déroulées principalement à l’extérieur, mais aussi dans les salles de classe. Le personnel a été interrogé individuellement avant le début des ateliers (à l’automne 2020), puis chaque année par la suite (2021 à 2023). Selon les résultats, le personnel éducateur déclare avoir adopté de nouvelles approches pour soutenir les enfants lorsqu’ils s’engagent dans la nature par l’observation attentive, l’exploration tactile, les liens émotionnels et l’engagement ludique. Les enfants ont développé un sentiment d’appartenance et de responsabilité par rapport au monde naturel qui les entoure. Les auteures soulignent l’importance d’intégrer les histoires, les savoirs, les perspectives et les pédagogies autochtones aux programmes éducatifs canadiens.
L’Union européenne (UE) a procédé à des réformes et à l’élaboration d’un cadre de la qualité des services de garde et d’éducation à la petite enfance. Ce rapport fait le point sur l’évolution de ces réformes au sein des États membres de l’UE en lien avec cinq domaines de la qualité : l’accessibilité, le personnel, les programmes d’études, le suivi et l’évaluation ainsi que la gouvernance et le financement. Les auteures constatent que les efforts déployés en matière d’accessibilité ciblent surtout les enfants âgés de 3 ans et plus, négligeant souvent les groupes d’âge plus jeunes et les enfants exposés au risque de pauvreté et d’exclusion sociale. Certaines réformes ont mis l’accent sur le rehaussement des exigences en matière de qualifications, sur l’offre de possibilités efficaces de développement professionnel continu et sur de bonnes conditions de travail, y compris les salaires et le ratio adulte-enfant, ce qui a contribué à renforcer l’attrait des professions en éducation l’enfance. En revanche, dans la plupart des États membres, des inégalités sont constatées quant aux possibilités de formation initiale et continue entre les différents groupes de personnel des services de garde; les assistantes et les gestionnaires étant souvent oubliés. Le rapport contient des recommandations et des lignes directrices, concernant entre autres la gouvernance et le financement des services.
Un rapport de l’OCDE, diffusé en 2015, faisait état de problèmes dans la qualité des services de garde d’enfants en Norvège. Cette publication présente les recherches menées depuis la diffusion de ce rapport ainsi que les interventions et les mesures adoptées dans ce pays au cours des dix dernières années pour améliorer la qualité des services de garde. On constate que malgré la mise en place de plusieurs initiatives en lien avec les recommandations de l’OCDE, les services de garde d’enfants norvégiens sont demeurés de qualité moyenne à faible, en particulier sur le plan des interactions éducatives. En outre, on note que pendant les jeux libres, le personnel est souvent absent et le matériel de jeu, fréquemment rangé hors de portée des enfants pour des raisons pratiques, dont celle de garder les salles bien rangées. L’ajout d’un développement professionnel systématique pour le personnel éducateur et de ressources pour promouvoir un jeu guidé plus intentionnel et engageant pour les enfants est l’une des initiatives proposées par les auteures pour améliorer la qualité des processus.
Eur. – National Summary - DENMARK
Ce rapport est produit dans le cadre d’un projet sur l’inclusion, la participation et le bien-être des enfants en situation de vulnérabilité dans les établissements d’éducation à la petite enfance au Danemark. Il présente les résultats d’une analyse des bonnes pratiques, des politiques et des stratégies qui visent à améliorer la qualité de la transition des enfants en situation de vulnérabilité du domicile vers le service de garde d’enfants. La législation, les politiques et les meilleures pratiques prennent leur point de départ dans la collaboration entre les parents et les professionnels. Les auteurs constatent que les parents jouent un rôle clé dans ce processus, tandis que le personnel des services de garde joue plutôt un rôle compensatoire, même si les deux sont considérés comme des acteurs essentiels dans la réussite de la transition. Les auteurs suggèrent de favoriser la participation des parents afin de leur donner un rôle plus important dans le processus de transition. Trois éléments influent aussi sur la qualité de la transition : 1) l’architecture, l’aménagement des lieux intérieurs et de l’environnement pédagogique; 2) la pédagogie et la structure; 3) le soutien offert aux enfants.
Cette étude, menée aux Pays-Bas, vise à tester la faisabilité et l’acceptabilité du déploiement d’une trousse de promotion d’une saine alimentation et de l’activité physique pour les enfants d’âge préscolaire. L’équipe de recherche a mis à la disposition de près de 200 familles une trousse SuperFit pour emporter à la maison. Celle-ci comprenait un jouet en peluche, des cartes d’activités physiques et nutritionnelles simples ainsi qu’un journal, dans lequel les parents étaient invités à noter leurs activités et des instructions. Des accompagnateurs SuperFit ont distribué les trousses dans les 21 centres d’éducation à la petite enfance ciblés par l’étude. Le personnel éducateur de ces centres était ensuite responsable de la présentation et de la distribution de la trousse aux parents. Trente-sept parents et le personnel de six centres ont été interrogés au sujet du contenu, de la conception et de la faisabilité d’une telle trousse. Les parents, qui devaient également évaluer son impact au sein de leur milieu familial, semblent avoir apprécié l’aspect tangible et polyvalent du matériel, les instructions claires et l’expérience de jeu avec les enfants. L’enthousiasme des enfants et leur volonté de jouer avec la peluche semblaient être un facilitateur important de la mise en œuvre à la maison.
Cette recherche d’ordre méthodologique propose une réflexion et un cadre permettant de mieux étudier la situation d’enfants en contexte de défavorisation, en s’appuyant sur les données relatives à une cohorte de plus de 18 000 enfants nés en France en 2011 et suivis jusqu’à l’âge de 5 ans. L’analyse, conduite à partir de données de l’Étude longitudinale française depuis l’enfance, a permis de développer un indice centré autour de l’enfant et s’appuyant sur cinq dimensions propres à l’enfance, soit l’aspect matériel, le logement, les conditions de vie extrêmes, la parentalité et les comportements en lien avec la santé. Les auteures insistent sur le fait que les enfants défavorisés ne vivent pas nécessairement en contexte de pauvreté, la défavorisation étant un phénomène beaucoup plus complexe et nuancé. À titre d’exemple, seulement 40 % des enfants de l’étude considérés comme défavorisés souffrent de pauvreté financière. Par ailleurs, les types de défavorisation varient selon les groupes populationnels, et la défavorisation multidimensionnelle est fortement influencée par la scolarité de la mère et son statut de migrante ainsi que par la situation d’emploi des parents.
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