Ce mémoire, produit par l’Institut national de santé publique du Québec et déposé à la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes, porte sur les effets de l’usage des écrans sur le développement, le bien-être et la santé des enfants et des jeunes, et sur les mesures prometteuses pour réduire l’exposition aux écrans. Parmi les interventions efficaces pour réduire le temps-écran, les auteurs proposent notamment d’accroître le temps de jeu en interaction parent-enfant et d’instaurer des stratégies parentales restrictives (ex. : des durées maximales de temps-écran à des moments réservés à l’enfant). Les auteurs proposent trois grands objectifs pour guider l’action publique : retarder l’usage des écrans par les enfants, en réduire l’usage et les méfaits et privilégier les usages à valeur ajoutée. Ils soulignent aussi l’importance d’adopter une vision systémique et cohérente de l’action publique à ce sujet, de tenir compte des effets différenciés, et d’adapter les mesures aux besoins spécifiques des individus et des groupes afin d’éviter d’exacerber les inégalités de santé.
Qc – Les écrans et les tout-petits
Ce rapport thématique, produit par l’Observatoire des tout-petits, aborde la présence des écrans dans les milieux de vie des tout-petits, les effets de l’exposition aux écrans sur les jeunes enfants et les répercussions des habitudes numériques des parents sur leur enfant. Les auteurs rappellent notamment les résultats de l’Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle 2022 selon lesquels un peu plus de la moitié (52 %) des enfants de maternelle 5 ans passait une heure ou plus par jour devant un écran. Le rapport présente également les recommandations sur le temps d’écran et celles en matière d’activité physique chez les jeunes enfants formulées par la Société canadienne de physiologie de l’exercice et la Société canadienne de pédiatrie. Selon ces recommandations, les enfants ne devraient pas être exposés aux écrans avant l’âge de 2 ans et, pour ceux âgés de 2 à 5 ans, le temps d’écran ne doit pas dépasser une heure par jour. Les auteurs proposent des leviers, fondés sur la recherche, pour agir face à cet enjeu devenu une préoccupation de santé publique. Ils soulignent notamment que les parents, mais aussi le gouvernement, les personnes qui s’impliquent dans le parcours des tout-petits et les entreprises technologiques font partie de la solution.
Le Childcare Resource and Research Unit publie son 14e rapport sur les services éducatifs et de garde à l’enfance au Canada. Ces rapports présentent des données longitudinales sur les services de garde réglementés, la maternelle et les congés parentaux pour l’ensemble du Canada et pour chaque province. Cette édition présente une version réduite qui se concentre sur la période allant de 2021 à 2023, qui correspond à la première phase de mise en œuvre de l’initiative pancanadienne sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants du gouvernement fédéral. Elle propose un portrait de la population qui bénéficie de cette mesure, des prestataires de services de garde, ainsi que des renseignements sur le financement, la réglementation, la main-d’œuvre, la gouvernance et les places offertes. En outre, les résultats indiquent que des travaux liés à l’accessibilité, à l’inclusion et à la qualité des services de garde sont en cours, les progrès étant graduels et variables selon l’endroit au Canada. Le rapport révèle aussi que dans la majorité des provinces et des territoires, une grande partie de l’expansion des services s’est déroulée dans le secteur à but lucratif.
Ce document de recherche porte sur les modalités de garde d’enfants, notamment informelles, et les raisons pour lesquelles elles sont choisies par les parents qui ont un horaire de travail atypique (ex. : soir, nuit, fin de semaine ou horaires irréguliers). En utilisant les données de l’étude Children’s socio-emotional well-being and daily famliy life in a 24h economy, qui ont été recueillies en 2012-2013 à l’aide d’un questionnaire destiné aux parents finlandais, néerlandais et britanniques d’enfants âgés de 0 à 12 ans, un sous-échantillon de 359 parents finlandais ayant au moins un enfant âgé de 0 à 6 ans a été constitué et étudié. Des entretiens de nature qualitative ont par ailleurs été menés auprès de 27 parents. La plupart des parents de l’échantillon travaillaient selon un horaire atypique. Les résultats indiquent que ces derniers étaient particulièrement susceptibles de faire appel à plusieurs personnes pour répondre à leurs besoins de garde d’enfants. Bien que les raisons qui justifient un arrangement informel soient rationnelles (ex. : commodité, inaccessibilité ou besoin peu fréquent de services de garde) et émotionnelles (ex. : inquiétudes liées au bien-être de l’enfant et préférences des parents), les parents finlandais accordent plus d’importance aux raisons émotionnelles qu’aux raisons rationnelles dans le choix de ce mode de garde. Les parents ont aussi souligné l’importance du temps passé avec leurs enfants comme raison de recourir à la garde informelle.
Eur. – Unlocking Potential: Childcare Services and Refugees’ Integration, Employment and Well-Being
À partir de données recueillies auprès de la population ukrainienne réfugiée en Allemagne dans le contexte de l’invasion russe, cet article examine le rôle des services de garde dans l’intégration, la présence en emploi et le bien-être des mères, ayant au moins un enfant âgé de 0 à 6 ans, au cours de leur première année d’exil. Les auteurs constatent que les mères dont l’enfant fréquente un service de garde sont clairement plus susceptibles de participer à un cours de langue et d’intégration, d’occuper un emploi ou de suivre une formation professionnelle. De plus, dans ces conditions, la maîtrise de l’allemand par les mères et leurs interactions avec les Allemands s’améliorent. Les résultats suggèrent que l’accès aux services de garde d’enfants est un facteur crucial pour l’intégration des mères ukrainiennes de jeunes enfants à leur pays d’accueil, puisqu’il leur permet de participer aux cours d’allemand et aux activités d’intégration, et d’occuper un emploi ou de suivre une formation.
Dans un monde de plus en plus menacé par de nombreuses crises (économiques, politiques, écologiques, etc.), les auteurs repensent ce que pourrait être l’éducation à l’enfance à notre époque. Ils jugent nécessaire de réinsérer dans la société des valeurs démocratiques comme l’égalité, la coopération, la participation afin de contribuer au maintien d’une culture démocratique ayant comme objectif principal la durabilité, qu’elle soit sociale, environnementale ou économique. Afin d’atteindre ces buts, les auteurs estiment nécessaire de remettre en question les constructions sociales obtuses et simplistes de l’éducation à l’enfance, de la famille et des enfants imposées par le néolibéralisme. La pédagogie devrait, selon eux, s’orienter vers un modèle encourageant le slow knowledge qui favorise le moment présent, l’expérimentation, l’imagination, la créativité, la collaboration et la responsabilité.
Cet article propose une analyse critique de l’économie du développement humain (EDH), une approche sociale de la théorie traditionnelle du capital humain (TCH). L’EDH est basée sur la capacité de l’humain, c’est-à-dire le rapport entre sa liberté à réaliser quelque chose et ses réalisations concrètes compte tenu de son environnement politique, social et économique. La TCH mise davantage sur le potentiel de productivité d’un individu. L’auteure examine la distinction entre les deux approches en matière d’investissement envers les enfants et note que peu de points les distinguent. En effet, sur le plan de l’investissement, l’aspect social de l’EDH s’estompe au profit du potentiel économique de l’enfant. L’auteure juge qu’une approche fondée sur l’engagement social envers les enfants mènerait à des prises de décisions plus justes des décideurs publics.
Les auteurs de cette revue de la littérature examinent les caractéristiques clés des processus dans l’éducation à la petite enfance, leurs bénéfices pour les enfants et les facteurs influençant la qualité des processus. On entend par qualité des processus l’expérience vécue par les enfants en milieu de garde, l’organisation de l’espace, du matériel et des activités, de même que les interactions des enfants au sein du groupe et avec le personnel éducatif. À cela s’ajoute l’engagement des parents dans le milieu de garde. Les auteurs constatent l’intérêt croissant pour la qualité des processus dans la recherche récente. Les résultats de plusieurs études menées aux États-Unis démontrent que la qualité des processus augmente les compétences cognitives, sociales, comportementales, émotionnelles, linguistiques et de communication des enfants. L’analyse démontre également que l’environnement extérieur (famille, quartier, communauté, etc.) et le profil du personnel éducatif, tels que les expériences personnelles et les qualifications sont les principaux facteurs soutenant la qualité des processus. Selon les auteurs, l’influence des éléments structurels et des facteurs contextuels sur la pratique de la qualité des processus peut être difficile à distinguer.
Le personnel éducateur à la petite enfance est amené à établir des liens avec les familles des enfants dont il s’occupe. Il utilise alors diverses stratégies pour gérer les aspects émotionnels qui découlent du travail avec les familles. Les auteures de cette étude s’intéressent au travail émotionnel des éducatrices inhérent aux partenariats avec les familles et aux effets sur leur bien-être. Elles analysent des données recueillies lors d’un sondage auprès d’éducatrices en services de garde en Nouvelle-Galles du Sud, une région de l’Australie. Selon les résultats, la majorité des éducatrices ayant pris part à l’étude ont ressenti des effets négatifs sur leur bien-être liés au travail émotionnel avec les familles. Les auteures, qui s’appuient sur le modèle écosystémique de Bronfenbrenner, notent plusieurs facteurs environnementaux interconnectés qui influencent les conditions d’exercice du travail émotionnel. Elles mentionnent notamment le contexte du service de garde (microsystème), les attentes des familles (mésosystème) ainsi que les exigences réglementaires et les attentes sociétales en matière de manifestations émotionnelles (exosystème). Sur le plan individuel, le fait d’être directement en contact avec les enfants ou non influence le travail émotionnel du personnel éducateur qui travaille auprès des familles.
Intern. – Nature Play and Child Wellbeing
Le contact avec la nature, qui peut s’exercer de plusieurs façons, apporte plusieurs bienfaits aux enfants âgés de 0 à 5 ans. Cette publication résume les résultats des recherches sur les différents types de contacts avec la nature qui favorisent le bien-être des enfants. Les études rassemblées par les auteures offrent plusieurs définitions du jeu en contexte naturel et prennent en compte des facteurs comme les éléments ou les sites naturels utilisés, le type d’activités, les objectifs visés et les bienfaits retirés. Les auteures soulignent l’effet positif du contact avec la nature pour le bien-être social et émotionnel des enfants, en particulier pendant les premières années de l’enfance (0-5 ans). Il s’agit d’une période critique pendant laquelle la relation de l’enfant avec la nature se développe. Le jeu dans la nature est à la fois apprécié par les enfants et constitue un environnement d’apprentissage efficace. Le personnel en éducation à la petite enfance peut favoriser le bien-être social et émotionnel des enfants en encourageant et en soutenant leur engagement dans les jeux dans la nature.
Autres liens intéressants :