Ministère de la Famille
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Février 2023

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Préparé par la Direction de la veille et des connaissances stratégiques.

La veille a pour but d’alimenter la réflexion stratégique en rendant disponibles des informations pertinentes, utiles, rigoureuses et fiables sur des thèmes stratégiques pour le ministère de la Famille. Elle permet d’identifier les nouvelles tendances, pratiques émergentes et enjeux susceptibles d’influencer la prise de décision et de repérer les signes permettant d’anticiper les changements importants. Les conclusions des publications présentées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement les points de vue ou les positions du Ministère.             

Pour toute question, n'hésitez pas à communiquer avec l'équipe de la veille.                                                                 

Activités

Qc – Mères au foyer, travailleuses autonomes et aux horaires atypiques : quels enjeux à la conciliation famille, travail?
Ce balado du Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM) est le premier d’une série de trois sur la conciliation travail, famille, études. Il aborde les défis familiaux et professionnels ainsi que les inégalités sociales et de genre vécues par les mères au foyer, travailleuses autonomes et ayant des horaires atypiques.

Qc – Un toit pour nous
Ce balado, diffusé sur la plateforme OHdio et réalisé en collaboration avec l’Observatoire des tout petits, comporte cinq épisodes à propos des difficultés vécues par les familles en matière de logement et leurs répercussions pour la santé, le bien-être et le développement des enfants.

Qc – Le rôle du tempérament sur le développement de l'enfant
Ce balado du Groupe de recherche et d’intervention sur les adaptations sociales de l’enfance (GRISE) porte sur les connaissances émergentes à propos du tempérament ainsi que sur le rôle de ce dernier sur le développement et les capacités d’adaptation de l’enfant.

Qc – Monde municipal et éducation en plein air : l’union fait la force!
Rediffusion de ce webinaire qui propose des actions concrètes pour soutenir le déploiement de l’éducation en plein air et de l’apprentissage ancré dans le milieu. Gratuit.

Eur. – On a tous des droits : Une vidéo pour les petits!
Cette vidéo d’animation, diffusée par UNICEF France, qui porte sur les droits des enfants est destinée aux enfants âgés de 3 à 6 ans.


Famille

 

Dans cette thèse de doctorat en psychologie, l’auteur mesure le degré d’engagement des pères séparés vis-à-vis de l’autre parent et dégage les facteurs ayant un effet sur celui-ci tels que le bien-être psychologique et le contexte socioéconomique. Il y définit également quatre profils d’engagement paternel, soit l’engagement récréatif, équilibré, à portée de main et l’engagement endosseur de charges. Les réflexions soulevées incitent à une approche multidimensionnelle de l’engagement paternel et à une meilleure façon de le mesurer. L’auteur suggère de nouvelles pistes d’intervention et souligne les points importants à prendre en compte, notamment le contexte socioéconomique, le temps de garde, la relation entre les parents et le bien-être psychologique du père.


Les auteures de cette étude s’intéressent à l’effet de la culpabilité travail-famille chez le parent et de son investissement dans des activités parent-enfant sur son degré de satisfaction à l’égard de la vie. Elles ont également vérifié si la perception du parent au regard de l’engagement de son conjoint ou de sa conjointe dans des activités avec ses enfants a un impact sur la satisfaction du parent. À cette fin, elles ont sondé 289 parents d’enfants âgés entre 5 et 10 ans, des mères en grande majorité, par l’intermédiaire d’un questionnaire en ligne. Selon les résultats, les parents qui se sentent coupables, mais qui s’investissent davantage dans des activités avec leurs enfants, sont satisfaits de leur vie autant que ceux qui ne se sentent pas coupables. Ainsi, les parents qui perçoivent qu’ils effectuent un grand nombre d’activités avec leurs enfants sont les plus satisfaits, peu importe à quel point ils se sentent coupables. Au contraire, les parents qui ne perçoivent pas faire suffisamment d’activités parent-enfant après le travail et qui se sentent coupables connaissent les niveaux les plus faibles de satisfaction à l’égard de la vie. Les résultats démontrent également que l’investissement du conjoint ou de la conjointe dans des activités récréatives avec leurs enfants motive les parents à faire davantage d’activités avec eux, ce qui contribue directement à leur satisfaction à l’égard de la vie.

 

Cette étude s’intéresse à l’effet de l’état matrimonial des parents (mariés ou conjoints de fait) sur leur satisfaction à l’égard de la conciliation famille-travail au Québec et au Canada, où les structures sociales et les politiques familiales sont différentes. Les données analysées sont tirées de l’Enquête sociale générale de 2010 à 2016 (N = 15 870 parents en emploi ayant la garde d’enfants). Les résultats montrent des différences quant à l’effet de l’état matrimonial sur la satisfaction des parents à l’égard de la conciliation famille-travail en fonction du lieu de résidence. Par exemple, au Québec, la satisfaction des mères est similaire qu’elles soient mariées ou en union libre, alors que dans le reste du Canada, elle est considérablement plus élevée chez les mères mariées.


Cette étude, basée sur des données de la série d’enquêtes Portrait de la société canadienne de 2022, aborde la situation des personnes faisant partie du quintile inférieur de revenu familial au Canada. L’auteur analyse les répercussions de la hausse de l’inflation sur les Canadiennes et Canadiens ayant les revenus les plus faibles. Les résultats révèlent que le revenu médian des familles du quintile inférieur de revenu en 2019 (21 000 $) est trois fois moins élevé que celui de l’ensemble des familles (62 900 $). En 2022, près de 90 % des personnes du quintile inférieur de revenu, ont déclaré que la hausse des prix avait des répercussions sur leur capacité à s’acquitter de leurs dépenses courantes, comparativement à moins de 70 % parmi celles des autres quintiles. Le fait d’être jeune, d’être âgé de 65 ans et plus, d’être un parent seul, d’être Autochtone ou d’être un immigrant récent augmente la probabilité de faire partie d’une famille du quintile inférieur de revenu. En effet, les immigrants récents (ceux ayant immigré au cours des années 2016 à 2020) étaient plus susceptibles de faire partie du quintile inférieur de revenu (24 %) que ceux de longue date (14 %) et que les personnes nées au Canada (13 %). Également, plus de trois personnes sur dix du quintile inférieur de revenu avaient une incapacité, comparativement à 21 % des personnes faisant partie des autres quintiles.

 

Les auteurs de cette étude veulent savoir si des changements dans la qualité et la fréquence d’utilisation des services de garde à la petite enfance affectent la dépression maternelle et la qualité de l’environnement familial. Leur analyse s’appuie sur les données de la National Institute of Child Health and Human Development’s Study of Early Child Care and Youth Development obtenues grâce au suivi, durant 54 mois, de familles avec enfants âgés de 6 à 54 mois aux États-Unis. Il appert que l’élévation de la qualité des services de garde prédisait une augmentation modérée de la qualité de l’environnement familial au cours de la petite enfance, et ce, de façon plus marquée lorsque les enfants étaient âgés de 6 à 15 mois. Les résultats suggèrent que la qualité des services de garde peut influer sur la qualité de l’environnement familial. En revanche, un plus grand nombre d’heures d’utilisation des services de garde n’était pas systématiquement associé à des changements dans l’environnement familial ou à de la dépression maternelle.

 

Les auteurs de cette étude, menée auprès de parents d’enfants âgés en moyenne de 21 mois participant au programme d’intervention précoce Early Head Start (EHS) aux États-Unis, explorent les effets de l’expérience familiale sur le comportement parental et le développement socioaffectif des enfants. L’échantillon se compose principalement d’enfants et de familles en situation de pauvreté, conformément aux critères d’inscription du programme EHS. Les auteurs examinent dans quelle mesure la pauvreté, le stress parental et le niveau de scolarité de la mère affectent la sensibilité et l’engagement maternels ainsi que les compétences socioémotionnelles et les problèmes de comportement des enfants. Les résultats démontrent que le stress vécu par les parents, la pauvreté et la sensibilité maternelle entraînent des répercussions importantes sur le développement socioémotionnel des enfants. Des niveaux plus élevés de stress parental étaient associés à des niveaux plus faibles de compétence socioémotionnelle des enfants et à des niveaux plus élevés de comportements problématiques. Un niveau de scolarité plus élevé chez la mère favoriserait un meilleur engagement et une plus grande sensibilité maternelle.

 

S’appuyant sur les données de l’étude longitudinale sur les ménages britanniques, les auteurs de cet article examinent sur une période de trois ans les changements qui surviennent dans les heures et la qualité du sommeil lors de la transition vers la parentalité. L’analyse tient compte du sexe des participants (N = 1 000) et de leur statut conjugal. Les résultats suggèrent que le sommeil des femmes est réduit en moyenne de 42 minutes lorsqu’elles deviennent mères, une conséquence de la maternité qui, bien qu’elle s’atténue avec l’âge de l’enfant et la fin de l’allaitement, persiste tout de même dans le temps. Après l’accouchement, les femmes dorment autant d’heures que les hommes, mais la qualité de leur sommeil est plus susceptible d’être affectée que celle de ceux-ci. Ces résultats, concernant les changements dans le sommeil des mères, suggèrent que celles-ci portent le fardeau de responsabilités accrues en matière de soins, même lorsqu’elles travaillent. De plus, l’écart entre conjoints quant au nombre d’heures de sommeil perdues est plus grand chez les femmes mariées que chez celles vivant en concubinage. À l’inverse, les hommes en concubinage connaissent une réduction du sommeil d’environ 0,5 heure de plus que les hommes mariés.

 

Cette revue systématique vise à résumer les preuves disponibles concernant l’effet de différents types de congé parental sur les résultats en matière de santé mentale chez les parents. Les auteures ont plus spécifiquement évalué si l’accès au congé parental et la générosité de ce dernier en termes de paiement et de durée sont associés aux résultats de santé mentale des parents. Au total, 45 études réalisées dans différents pays où les revenus sont élevés ont été incluses. Les résultats suggèrent fortement que la générosité des congés parentaux contribue à atténuer ou à prévenir les problèmes de santé mentale, en particulier chez les mères. De plus, l’augmentation de la durée du congé était généralement associée à un risque réduit de mauvaise santé mentale maternelle, notamment de symptômes dépressifs, de détresse psychologique et d’épuisement professionnel, et à une diminution du recours aux soins de santé mentale. Les résultats sur les pères étaient rares, bien qu’ils suggèrent que des régimes de congé parental plus généreux pourraient réduire les risques en matière de santé mentale.

 

Les auteures de cette étude s’intéressent aux expériences des parents concernant la participation de leur enfant à un programme d’intervention précoce. Des entrevues menées auprès de parents d’enfants autistes d’âge préscolaire inscrits à un programme d’intervention lié à une université ont été réalisées. L’analyse thématique des discussions a permis de mieux connaître les bénéfices et les enjeux d’une telle participation et d’en dégager quatre grands thèmes. Selon les auteures, ces programmes suscitent chez les parents des sentiments positifs. En outre, l’expertise du personnel ainsi que l’affiliation universitaire associée au programme leur ont permis de se sentir en sécurité et en confiance. Bien que les parents aient indiqué s’être sentis engagés à l’égard du programme de soutien, ils ont exprimé un sentiment d’abandon et d’inquiétude à l’approche du terme de celui-ci, s’interrogeant sur la suite et sur la nécessité de trouver un autre système de soutien pour leurs enfants.


 Autres liens intéressants :


                                            

Enfance et services de garde

 
 

Les auteures de cette étude utilisent des récits de comportements d’enfants du primaire qui ont été fournis par des parents ainsi que par des enseignantes ou enseignants afin d’évaluer la présence de l’effet relatif de l’âge dans le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents. Le rôle joué par l’école et le personnel enseignant dans l’identification des comportements liés au TDAH chez les enfants et à l’étiquette qui leur est attribuée a également été examiné grâce à un échantillon comprenant 17 écoles primaires au Québec. Selon les résultats, la proportion d’enfants ayant un diagnostic de TDAH était presque deux fois plus élevée chez les enfants nés dans les deux mois précédant la date limite d’entrée à l’école par rapport à leurs camarades de classe les plus âgés. L’effet relatif de l’âge par rapport au TDAH semble principalement influencé par les actions de pré-diagnostic du personnel enseignant envers les jeunes enfants. Les élèves les plus jeunes semblent ainsi plus susceptibles d’être dirigés vers des professionnels de la santé. Par conséquent, le nombre de ces élèves se rendant en consultation est plus important, ce qui entraîne un plus grand risque de voir se confirmer des diagnostics.

 

Ce rapport présente les résultats d’un sondage mené en août et en septembre 2022 auprès de 250 titulaires de permis de services de garde d’enfants à but non lucratif et publics en Ontario. Ceux-ci ont été interrogés sur leur intention d’augmenter la capacité de leurs établissements, sur les facteurs freinant leur expansion et le soutien qu’ils jugent nécessaires pour entreprendre celle-ci. Les titulaires de permis qui envisagent le plus de prendre de l’expansion sont ceux comptant 10 centres ou plus (80 %). Cette proportion est de 56 % chez les exploitants de taille moyenne (2 à 9 centres) et descend à 31 % pour les détenteurs de permis d’un seul établissement. Le manque de main-d’œuvre est le principal frein à l’expansion de tous les types d’établissements. Le manque de financement garanti dès le début du projet d’agrandissement et la difficulté à disposer du capital et de l’espace nécessaire constituent également des freins à l’expansion du réseau. Selon les répondantes et répondants, les gouvernements provinciaux et municipaux peuvent favoriser le développement des services de garde d’enfants en offrant un financement de fonctionnement garanti et des subventions d’expansion des immobilisations.

 

La présente étude analyse le niveau de préparation (expériences, formation) des éducatrices et éducateurs en réponse aux besoins en santé mentale des enfants par rapport à leur propre niveau d’épuisement, de stress et de santé mentale. Un sondage a été envoyé à 8 000 éducatrices et éducateurs au Colorado aux États-Unis, et 1 419 personnes y ont répondu. L’échantillon est composé à 95 % de femmes. Leur niveau d’aisance à reconnaître les besoins en santé mentale des enfants et la qualité de leurs interventions auprès de ceux en difficulté sont directement liés à leur formation en santé mentale et à leur expérience antérieure en matière de gestion de situations difficiles. Les comportements difficiles et les besoins en santé mentale des jeunes enfants sont liés au stress et à l’épuisement professionnel du personnel éducateur. Plusieurs répondantes et répondants souhaitaient des ressources supplémentaires à la fois pour soutenir les jeunes enfants et leur propre santé mentale. Les résultats indiquent aussi que les relations entre collègues et l’utilisation d’un service d’aide psychologique permettent de favoriser la santé mentale du personnel éducateur.

 

Les auteurs de cette étude examinent les facteurs aidant ou nuisant à la mise en œuvre du programme Research-based Developmentally Informed (REDI), un programme visant à favoriser la littératie précoce et les compétences socioémotionnelles des enfants. Les facteurs examinés grâce aux évaluations réalisées auprès de 63 éducatrices et éducateurs de 37 services de garde aux États-Unis qui ont reçu l’accompagnement professionnel lié à ce programme révèlent que des caractéristiques individuelles et des facteurs organisationnels (y compris les ressources de la salle de classe, la satisfaction au travail et les défis en milieu de travail) peuvent avoir affecté la mise en œuvre du programme. Des facteurs individuels propres au personnel éducateur, soit les compétences pédagogiques (comme celles en gestion de classe ou en maîtrise du soutien pédagogique), et la réceptivité (une attitude positive d’ouverture envers REDI) prédisaient la qualité de l’exécution des activités et des stratégies d’enseignement. D’autres résultats indiquent que les facteurs liés au milieu de travail sont importants pour l’adhésion du personnel éducateur au programme. En outre, les éducatrices et éducateurs qui se sont concentrés sur les défis organisationnels de leur milieu de travail, comme le financement insuffisant, l’instabilité des inscriptions, les problèmes de dotation et de roulement de personnel ainsi que l’absence de soutien, étaient susceptibles de montrer une adhésion réduite au programme.


Les auteurs de cette étude examinent les effets de l’intervention de développement professionnel Hearts and Minds on Babies sur les expériences de stress et d’épuisement de 81 éducatrices et éducateurs qui travaillent auprès de tout-petits et de nourrissons. Hearts and Minds on Babies est un programme de soutien à l’intention du personnel éducateur axé sur la relation qu’il établit avec l’enfant et le parent. L’intervention prône l’utilisation de techniques de réduction du stress et d’adaptation basées sur la pleine conscience. Durant 40 semaines, les participantes et participants ont répondu à des questionnaires afin d’évaluer le stress, l’épuisement, l’adaptation et l’efficacité des stratégies d’adaptation. Malgré une utilisation accrue des stratégies d’adaptation basées sur la pleine conscience observée au cours des 40 semaines d’évaluation, l’intervention ne semble pas avoir eu d’impact sur le stress ou l’épuisement. Un soutien continu sur le lieu de travail est recommandé.


Les auteures de cette étude examinent les activités des enfants dans les services éducatifs à l’enfance en établissement pendant le jeu libre. Elles cherchent plus particulièrement à savoir ce que les enfants font de leur propre chef lorsqu’ils ne jouent pas, et ainsi à établir les catégories d’activités n’étant pas liées au jeu. L’étude s’est déroulée sur une période de quatre ans en Norvège, par l’observation du comportement d’enfants âgés de 3 et 4 ans, en environnement extérieur ou intérieur. Elle permet de distinguer cinq catégories d’activités : la conversation, entre enfants ou avec un adulte, les tâches pratiques (satisfaction d’un besoin de base, aller chercher du matériel de jeu, etc.), l’observation passive où l’enfant n’a aucune interaction avec d’autres, l’errance, témoignant soit du manque d’intérêt ou de l’exploration, et les conflits ou les pleurs. Les auteures suggèrent notamment que les établissements devraient s’efforcer de développer des environnements adaptés aux enfants qui offrent un accès facile à une multitude de jeux afin de limiter l’effet négatif des tâches pratiques sur le jeu.


Les auteures de cette étude souhaitent vérifier si les politiques publiques encouragent une plus grande utilisation des services d’éducation de la petite enfance par les familles riches au détriment des familles moins nanties (ou effet Matthieu). Des entrevues ont été réalisées avec des mères d’enfants âgés 3 ans et moins fréquentant un service de garde de Barcelone, en Espagne. L’objectif est de comprendre les raisons qui expliquent leur choix d’un service public ou privé pour leur enfant en lien avec leur position sociale, leur statut d’emploi et leur type de famille. Les résultats indiquent que la mise en place d’une tarification sociale a permis aux enfants des familles les plus vulnérables de fréquenter les services de garde publics. Les enfants de familles des classes moyenne et supérieure fréquentent également ces services en raison de leur qualité, de leur caractère abordable et de leurs liens avec le réseau des écoles publiques. Un effet Matthieu est toutefois constaté chez les enfants de familles moins nanties, qui se classent entre la catégorie des familles à faible revenu et la classe moyenne, qui ne peuvent pas s’offrir de services de garde privés en raison de leurs coûts élevés.


Afin de mieux comprendre les effets de la pauvreté sur le développement du langage des enfants, les auteures analysent les données d’un échantillon d’enfants allemands âgés de 2 ans (N = 1 782) provenant d’une étude de cohorte de nouveau-nés, appelée la National Educational Panel Study. Elles évaluent plus spécifiquement l’impact du revenu familial au cours de la première année de vie de l’enfant et de la pauvreté, c’est-à-dire comment se situent, dans le groupe, les familles qui ont moins de 60 % du revenu d’équivalence médian et quels sont les effets sur les compétences linguistiques ultérieures de l’enfant à l’âge de 2 ans. Les chercheuses ont tenu compte dans leur analyse de l’effet du niveau de scolarité maternel et de la pratique de la lecture partagée de livres d’images à domicile. Les résultats indiquent que la pauvreté a des impacts significatifs sur le développement du langage des enfants en bas âge. Les auteures observent des effets négatifs sur la grammaire et le vocabulaire chez les enfants élevés dans des familles à faible revenu durant leur première année, et ce, même si la lecture de livres d’images est pratiquée avec l’enfant.


Les auteurs de cette étude menée auprès de 1 192 éducatrices et éducateurs à l’enfance au Danemark examinent le lien entre la préparation du personnel éducateur et la fidélité de la mise en œuvre d’interventions en matière de langage et d’alphabétisation auprès des enfants. La fidélité d’une intervention reflète la mesure selon laquelle elle est mise en œuvre comme prévu. Les auteurs précisent qu’un niveau de préparation du personnel plus élevé est associé à une plus grande fidélité de l’intervention. Cette préparation repose sur plusieurs variables propres à l’individu (ex. : attitude face au changement, connaissances, volonté d’amélioration) et à l’équipe de travail (ex. : culture collaborative, leadership, soutien à l’amélioration des pratiques). Selon les résultats, les éducatrices ou éducateurs sont plus susceptibles de considérer que le contexte organisationnel est favorable à la mise en œuvre des interventions lorsque l’investissement du service de garde dans le perfectionnement professionnel et le nombre d’éducatrices ou d’éducateurs à temps plein sont plus élevés. De plus, le personnel éducateur qui a un sentiment d’auto-efficacité élevé, qui dispose d’un bon environnement de collaboration et qui croit en la faisabilité, en l’applicabilité et aux effets de l’intervention a mis en œuvre un dosage plus élevé de l’intervention en appliquant les éléments prévus dans le bon ordre.


Ce rapport évalue le programme de soutien à l’inclusion (ISP) en Australie qui vise à favoriser la garde d’enfants inclusive et à promouvoir la participation des enfants ayant des besoins particuliers. Le programme reconnaît que les besoins particuliers peuvent résulter d’une série de facteurs, y compris le handicap. Depuis son implantation en 2016, les budgets consacrés à ce programme n’ont pas tous été utilisés, et les dépenses varient grandement à travers le réseau de services de garde australien. Ceux-ci rendent compte positivement de leur engagement en faveur de l’inclusion et de l’utilisation d’approches inclusives, dont des activités favorisant l’intégration d’enfants issus de milieux culturels et linguistiques différents. Les résultats de l’évaluation indiquent que les niveaux de qualification de base du personnel de garde d’enfants n’englobent pas l’inclusion de manière adéquate et qu’il y a un besoin et un vif intérêt concernant le développement professionnel. Les auteurs du rapport formulent plusieurs recommandations, par exemple : offrir plus de flexibilité sur le plan des heures hebdomadaires allouées au personnel éducateur supplémentaire et au soutien immédiat, et simplifier les processus administratifs électroniques. Ils recommandent aussi que le ministère et les agences d’inclusion collaborent avec les organismes de lutte contre la discrimination pour mettre en œuvre des stratégies permettant de lutter contre les pratiques discriminatoires.

                                         

Intimidation


 

Les auteurs de cette étude prospective tentent de comprendre s’il existe des liens entre la cybervictimisation par les pairs et la qualité de vie liée à la santé (QVLS). La QVLS est un concept multidimensionnel qui fait référence aux aspects de la santé qui se reflètent dans le fonctionnement quotidien de l’individu sur les plans physique, psychologique, social et émotionnel. Réalisée en trois vagues sur une période de treize mois auprès de 1 142 élèves espagnols âgés de 11 à 18 ans, l’étude vise à analyser la prévalence de la cybervictimisation par les pairs, la prévalence des profils (non-victimes, nouvelles victimes, victimes cessées, victimes intermittentes et victimes stables) et la relation entre ces profils et la QVLS. Les données indiquent que la prévalence est plus élevée que dans les études précédentes. L’utilisation accrue d’Internet par les adolescentes et adolescents explique en partie cette augmentation. De plus, les données indiquent que la cybervictimisation par les pairs réduit les scores de la qualité de vie liée à la santé, les victimes stables (victimes aux trois vagues) présentant le score de qualité de vie liée à la santé le plus faible et les non-victimes, le score le plus élevé.

 

L’édition 2022 du Défenseur des droits de la République française aborde la question du droit et de la protection de la vie privée de l’enfant. L’opinion de 1 100 enfants et de jeunes âgés de 6 à 21 ans recueillie dans le cadre d’une consultation nationale visant à comprendre leur conception de la vie privée et à déceler leurs préoccupations sert d’assise à la réflexion des auteurs. Ils soulignent que le droit au respect de la vie privée revêt une importance croissante avec l’âge des enfants et le développement de leur maturité, renforcé aujourd’hui par l’omniprésence du numérique dans leur quotidien. Ils abordent les enjeux que soulèvent notamment les sphères médiatique et numérique, la précarité du logement, le respect de l’intimité ainsi que la protection des données personnelles et de l’image des enfants. La lutte contre l’homophobie et la transphobie en milieu scolaire ainsi que celle contre l’intimidation et la cyberintimidation sont également abordées dans ce rapport. Pour une plus grande effectivité des droits des enfants, le rapport formule 33 recommandations adressées à des instances spécifiques.

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Dernière mise à jour :
28 février 2023