La mobilité des soins désigne les déplacements quotidiens nécessaires pour le travail de soins non rémunéré, comme se rendre à l’épicerie ou accompagner un enfant à un rendez-vous, effectués par des adultes ayant la responsabilité d’enfants et d’autres personnes non autonomes. À partir des données de l’Enquête origine-destination Montréal 2018 réalisée tous les 5 ans depuis 1970 et constituée d’un échantillon aléatoire de 5 % de la population montréalaise, les auteurs de cet article analysent les déplacements effectués par des personnes âgées de 25 à 60 ans. Les résultats montrent qu’une majorité de femmes sont responsables de la mobilité des soins, en particulier chez les ménages à faible revenu et ceux avec enfants. Ces déplacements sont plus souvent effectués en voiture ou à pied que les autres types de déplacement. L’utilisation des transports en commun pour la mobilité des soins est également plus importante chez les femmes que chez les hommes, en particulier pour celles vivant dans des ménages à faible revenu. En somme, les résultats démontrent que la mobilité des soins représente 28 % des déplacements quotidiens des adultes montréalais, d’où l’importance, selon les auteurs, d’aborder explicitement la mobilité des soins dans la planification des transports, et en particulier, dans celle des transports publics.
Cette étude porte sur les tendances relatives aux symptômes d’anxiété, de dépression et de détresse psychologique chez les adultes canadiens pendant la pandémie de la COVID-19. Les participants étaient 22 721 adultes âgés de 18 ans et plus de l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale de 2020 et de 2021. La majorité des participants ont été classés comme n’ayant pas de problèmes de santé mentale (65,70 %); les autres, comme ayant des problèmes de santé mentale faibles à modérés (25,52 %) et comme ayant de graves problèmes de santé mentale (8,78 %). Les résultats démontrent que les parents de jeunes enfants ont été confrontés à un stress énorme pendant la pandémie, alors qu’ils faisaient face à des facteurs de stress liés au travail et aux finances, à des perturbations concernant l’école ou la garde d’enfants, à l’isolement au sein de leur foyer et à l’isolement social. Selon les auteurs, la détresse que vivent les parents due aux facteurs de stress peut entraîner une réduction de la qualité de l’éducation parentale, ce qui occasionne une moins bonne communication (augmentation des conflits, utilisation de mots durs, de hurlements ou de cris) et une augmentation du comportement d’internalisation et d’externalisation des enfants.
À partir des données recueillies lors de l’enquête en ligne
COVID-19 New Mum, menée au Royaume-Uni auprès de 3 430 femmes ayant des enfants âgés de 12 mois ou moins, les auteurs de cette étude évaluent les impacts socioéconomiques de la pandémie sur les nouvelles mères et tentent d’établir un lien avec leur bien-être psychosocial. La capacité à payer le loyer et la nourriture ainsi que les dépenses essentielles sont les éléments qui sont d’abord mis en relation avec l’âge de la mère, la structure du ménage et le revenu familial, puis avec l’emploi des mères ou celui de leur partenaire. L’analyse des données révèle que 30 % à 40 % des femmes ont indiqué que la pandémie avait eu un impact sur leur capacité à payer leurs dépenses et que les risques d’être confrontées à cette difficulté sont plus élevés chez celles dont le revenu familial est inférieur à 20 000 £. Dans l’ensemble, les résultats démontrent que la pandémie a accru l’insécurité financière et est associée à un niveau de bien-être psychosocial inférieur chez les nouvelles mères. De plus, les auteurs soulignent la nécessité pour le gouvernement britannique d’évaluer les lacunes des politiques de soutien mises en œuvre et de fournir un rattrapage aux groupes vulnérables tels que les nouvelles mères, afin d’éviter, notamment, d’accroître les inégalités socioéconomiques et les impacts négatifs sur le bien-être des enfants.
Les auteurs de cette étude menée en Finlande évaluent les impacts de la parentalité tardive sur les trajectoires éducatives et professionnelles des femmes et des hommes. À partir de données provenant de bases de données finlandaises, les résultats démontrent que la parentalité tardive chez les femmes leur permet, notamment, d’améliorer leur trajectoire scolaire et professionnelle. En effet, elles peuvent atteindre de plus hauts niveaux de scolarité et peuvent ainsi mieux s’établir sur le marché du travail, de même qu’améliorer leur situation financière. Malgré cela, la parentalité tardive améliore davantage les revenus des pères que ceux des mères, accentuant ainsi les différences existantes entre les sexes.
Cette étude menée auprès de plus de 40 000 femmes norvégiennes trace l’évolution de leur satisfaction par rapport à leur relation de couple pendant la transition vers la parentalité. Ces femmes ont été interrogées au cours de leur grossesse et cinq ans après l’accouchement de leur enfant. Les auteures ont analysé les prédicteurs des changements potentiels de la satisfaction relationnelle, tels les vulnérabilités individuelles ou les facteurs de stress externes. De manière générale, les répondantes étaient satisfaites de leur relation de couple. Les congés parentaux et le soutien financier ont un effet positif sur la relation entre les parents, et donc un impact positif sur la satisfaction relationnelle perçue par la mère. Les grossesses imprévues ou non désirées, la dépression maternelle vécue après la naissance de l’enfant, l’émotivité négative de l’enfant et une durée de sommeil plus courte (moins de 12 à 13 heures sur 24 heures) chez le nourrisson étaient liées à des niveaux plus faibles de satisfaction des mères par rapport à leur relation de couple.
Cette étude explore les expériences des pères qui ont eu un enfant au début de la pandémie de la COVID-19 et les effets des restrictions au sein des milieux de soins au Royaume-Uni sur celles-ci. Les chercheuses ont réalisé des entrevues auprès de vingt participants dont l’enfant est né à une période au cours de laquelle la plupart des milieux empêchaient les pères d’accompagner la mère pendant les soins prénataux. De plus, au moment de l’accouchement, ces derniers étaient autorisés à rejoindre la mère seulement alors que le travail était commencé et ils devaient généralement quitter peu de temps après la naissance de l’enfant. L’expérience vécue par les pères durant cette période était négative dans l’ensemble. La plupart d’entre eux percevaient que leur exclusion à la période prénatale avait entraîné une déconnexion par rapport à la grossesse et avait affecté négativement le lien initial père-bébé à court terme. Plusieurs estimaient que cela avait eu un impact négatif sur la santé mentale de la mère et déclaraient avoir ressenti un sentiment d’isolement et de perte, jugeant que leur exclusion était absurde et irrationnelle. Le temps passé à la maison et les nouveaux modes de travail en contexte de confinement ont toutefois permis aux pères de renforcer les liens avec leur enfant, de sorte qu’ils ont été perçus plus positivement.
Par une approche qualitative, les auteures de cette étude étudient les répercussions des changements survenus au sein des services de garde en Angleterre pendant la pandémie de la COVID-19 quant au bien-être émotionnel des enfants. Durant cette période, les services de garde à l’enfance étaient fermés, sauf pour un nombre restreint de familles; les contacts sociaux étaient limités et les aires de jeux dans les parcs étaient fermées. Au total, 20 parents d’enfants âgés de 3 à 4 ans qui devaient commencer l’école en septembre 2020 ont été interrogés. Les entrevues portaient sur les modalités de garde des enfants, le comportement des enfants et la transition vers l’école. Les parents interrogés ont observé des changements dans le comportement de leurs enfants en raison du manque de routine, de l’ennui et de l’anxiété causés par le contexte pandémique. De plus, les parents ont été laissés à eux-mêmes pour soutenir leurs enfants, tenter de leur faire comprendre la situation et les préparer à la transition vers l’école, ce que les activités en services de garde permettent généralement. Le contexte pandémique a permis toutefois aux parents et aux enfants de passer plus de temps ensemble et par conséquent, de renforcer leurs liens. Cependant, ce même contexte a interrompu, notamment, les possibilités de socialisation pour les enfants en dehors du milieu familial.
L’approche Mimamoru (qui signifie regarder et protéger) est une stratégie pédagogique très utilisée dans l’éducation des jeunes enfants au Japon. Elle consiste, lors de conflits avec un autre enfant, par exemple, à ne pas intervenir directement, mais à observer attentivement l’enfant et à le laisser agir. Cette approche est basée sur la croyance que l’enfant est capable de résoudre le problème par lui-même sachant que le parent ou le personnel éducateur le surveille. Les auteures de cet article se sont donc intéressées aux contextes et aux raisons pour lesquelles les experts recommandent l’utilisation de cette approche dans des revues destinées aux parents japonais. Selon leur analyse, la justification la plus courante est qu’elle favorise l’autonomie et le développement de l’enfant. Son utilisation permettrait aussi d’éviter une parentalité surprotectrice, trop impliquée et intrusive. Selon certains experts toutefois, l’approche pourrait avoir l’effet inverse et entraver le développement émotionnel et l’autonomie de l’enfant puis augmenter le stress lié à l’éducation des enfants. La majorité des articles examinés comprenaient une discussion sur l’approche Mimamoru avec les tout-petits dans des contextes de conflits avec d’autres enfants, de problèmes de sommeil et de comportements représentant un certain risque pour l’enfant.