Ministère de la Famille
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Juin 2022

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Préparé par la Direction de la veille et des connaissances stratégiques.

La veille a pour but d’alimenter la réflexion stratégique en rendant disponibles des informations pertinentes, utiles, rigoureuses et fiables sur des thèmes stratégiques pour le ministère de la Famille. Elle permet d’identifier les nouvelles tendances, pratiques émergentes et enjeux susceptibles d’influencer la prise de décision et de repérer les signes permettant d’anticiper les changements importants. Les conclusions des publications présentées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement les points de vue ou les positions du Ministère.             

Pour toute question, n'hésitez pas à communiquer avec l'équipe de la veille.                                                                 

Activités

Qc – Associations longitudinales entre les comportements des parents et les symptômes intériorisés et extériorisés à la suite de la pandémie de la COVID–19
Présentation, à l’Acfas, de Mira El–Hourani, étudiante au doctorat en psychologie clinique, recherche et intervention.

Qc – Accompagner l’enfant 0–5 ans et sa famille en contexte de vulnérabilité
Conférences pédagogiques en ligne, offertes en tout temps, concernant le développement de l’enfant et les facteurs de risque contribuant à la vulnérabilité des enfants et de leur famille.                                                              

Famille

 

Les auteures de cette étude effectuent une revue de la littérature canadienne concernant les symptômes dépressifs des parents depuis la période périnatale. À partir des résultats de deux enquêtes réalisées auprès d’échantillons représentatifs de parents en 2012 (4 029 mères et 1 342 pères) et en 2018 (3 984 mères et 1 200 pères), les chercheuses abordent la prévalence des symptômes dépressifs des parents ainsi que les relations prédictives entre ces symptômes et un certain nombre de variables individuelles, familiales et socioéconomiques. Les résultats démontrent un lien entre les symptômes dépressifs des parents et des éléments liés au contexte ainsi qu’aux habitudes de vie, tels que le sexe des parents, l’âge des enfants, les problèmes de consommation et le stress lié à la conciliation famille–travail. L’objectif de cette étude est de souligner l’importance d’intervenir de manière préventive auprès des parents et des enfants, sachant que ces symptômes peuvent influencer le développement des enfants et avoir un effet néfaste sur le bien‑être familial.


Cette étude transversale porte sur l'utilisation des médias numériques par les enfants canadiens d'âge préscolaire au début de la pandémie de la COVID–19, soit entre avril 2020 et août 2020. Les parents participants ont notamment rempli un questionnaire en ligne sur l'utilisation des médias numériques par leurs enfants. Les résultats révèlent que 64 % des enfants d'âge préscolaire ont utilisé des médias numériques plus de deux heures par jour, soit deux fois le temps d'écran quotidien moyen recommandé. De plus, 56 % des enfants d'âge préscolaire ont été exposés aux écrans dans l'heure précédant le coucher. Les auteurs constatent que les pratiques parentales, dont l'utilisation de stratégies de médiation plus restrictives, peuvent favoriser la régulation du temps d'écran des jeunes enfants. Ils soulignent également l’importance de concevoir des interventions familiales adaptées qui peuvent être mises en œuvre dès les années préscolaires.

 

Cette étude est réalisée à partir d’un échantillon de familles composées de mères monoparentales d’enfants âgés de 4 à 5 ans de l’Early Childhood Longitudinal Study - Birth Cohort, une enquête menée auprès d’enfants et de leur famille, de leur prestataire de services de garde et d’éducation préscolaire partout aux États–Unis. L’étude s’intéresse à l’effet qu’a l’horaire de travail atypique des mères (par exemple, de nuit ou de soir) sur le développement cognitif, social et comportemental des enfants. Les auteures s’intéressent également à l’effet du stress et de la dépression des mères sur le développement de leurs enfants. Les résultats démontrent qu’un horaire atypique de travail chez la mère a un effet négatif sur le développement des enfants par rapport au développement des enfants de mères ayant un horaire normal. Les résultats n’ont toutefois pas démontré d’effet sur le comportement d’externalisation des enfants.

 

Cette recherche concerne l’appui intergénérationnel dans les foyers comprenant trois générations : les grands–parents, les parents et les petits–enfants. Plus précisément, elle vise à mieux comprendre le soutien qu’offrent les grands–parents américains à leurs petits–enfants. En utilisant les données de l’enquête American Community Survey réalisée par le Bureau du recensement des États–Unis entre 2011 et 2015, les auteurs comparent la contribution financière des parents et des grands–parents d’un même foyer. Les résultats indiquent que 30 % des grands‑parents ont la responsabilité de leurs petits–enfants, et ce, même si les parents sont aussi à la maison. L’origine culturelle des grands–parents est aussi prise en compte. Ainsi, l’analyse montre que ce sont les grands–parents d’origine asiatique qui ont le plus souvent la responsabilité de leurs petits–enfants, tandis que les grands–parents latino–américains sont ceux qui l’ont le moins souvent.

 

Cet article est basé sur les résultats d’une étude doctorale portant notamment sur le Family Nurse Partnership (FNP), une initiative favorisant le partenariat entre une infirmière et des familles composées de jeunes parents. L’auteure s’intéresse à la discrimination véhiculée dans les politiques publiques et les programmes d’intervention destinés aux jeunes parents, dont le jeune âge est souvent considéré comme étant un facteur de vulnérabilité et non lié aux inégalités sociales. Pendant huit mois, la chercheuse a suivi quatre équipes du FNP lors de visites à domicile et a organisé des groupes de discussion avec de jeunes parents ainsi que des intervenantes et des intervenants impliqués auprès de ces familles. Ses observations révèlent que les jeunes parents sont fréquemment victimes de discrimination et de préjugés répandus largement dans la société et perpétués dans les politiques publiques et les programmes d’intervention. L’étude présente des situations concrètes vécues par les parents et invite à une réflexion approfondie sur les mesures à mettre en œuvre pour mieux soutenir ces familles.

 

Cette étude, réalisée au Royaume‑Uni auprès de 673 parents d’enfants âgés de 0 à 6 ans susceptibles d’être atteints d’un trouble neurodéveloppemental ou ayant le diagnostic, mesure l’accessibilité aux services de soutien et d’intervention précoce pour ces familles. Les résultats de l’enquête indiquent que 75 % des participantes et des participants ont signalé ne pas avoir eu accès à l’un des services du domaine de la santé, des services sociaux ou de l’éducation. À titre d’exemple, plus de 50 % des parents ont été incapables d’avoir accès à des services d’ergothérapie ou de psychoéducation. À l’inverse, les services les plus accessibles sont ceux offerts par les pédiatres, les spécialistes du langage et les médecins généralistes. Néanmoins, peu d’interventions sont réalisées par une équipe multidisciplinaire donnant lieu à une intervention globale auprès des familles. Les parents ont également relevé les obstacles et les facilitateurs rencontrés dans leur quête de soutien. Parmi les obstacles indiqués, il est question de la disponibilité et du manque de continuité des services ainsi que de l’attitude négative de certains membres du personnel des milieux de la santé et des services sociaux.

 

Cette étude mesure l’influence du revenu et du niveau de richesse des parents sur la performance scolaire d’élèves du secondaire en Norvège. Elle s’appuie sur des données administratives recueillies entre 2001 et 2018 concernant 1 070 493 jeunes âgés de 16 ans issus de 593 439 familles. Les auteurs observent les variations de cette association chez les enfants plus ou moins performants à l’école, y compris chez les enfants d’une même famille. Les résultats montrent que l’effet des ressources économiques des parents est plus marqué chez les enfants moins performants. Les résultats montrent aussi que les ressources économiques des parents peuvent permettre de compenser les moins bonnes performances des enfants.


Cette étude se penche sur les impacts financiers de la pandémie de la COVID–19 au sein des familles australiennes ayant de jeunes enfants (âgés de 0 à 8 ans) entre mai 2020 et décembre 2021. La recherche vise à déterminer la nature et l’étendue des difficultés financières vécues par les familles et leur relation avec le désavantage socioéconomique prépandémique. Les données proviennent de deux études : l’Australian Temperament Project (2 443 enfants et leurs parents) et le Generation 3 (1 167 enfants et 703 parents). Il s’avère que durant la pandémie, 34 % des parents australiens ont eu des difficultés financières et que la perte d’emploi en était la cause la plus courante. Plus le désavantage socioéconomique prépandémique des parents était élevé, plus les difficultés financières étaient grandes, et ce, peu importe les ressources des grands–parents.

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Enfance et services de garde

 
 

En plus des facteurs familiaux, il a été démontré que la fréquentation des services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) améliore la préparation des enfants à leur entrée à l’école. Cette étude vise à mesurer si une bonne préparation à l’école des enfants âgés de 6 ans a une incidence sur le taux d’obtention d’un diplôme d’études secondaires à l’adolescence, tout en considérant le sexe de l’enfant et le statut socioéconomique des parents. Pour ce faire, les données de participantes et de participants à l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec nés entre 1997 et 1998 (N=2 001) ont été analysées. La période ciblée de la fréquentation d’un SGEE était de l’âge de 5 mois à 5 ans. Les données indiquent qu’à l’âge de 20 ans, 22 % des jeunes n’avaient pas obtenu leur diplôme d’études secondaires. En fait, il semblerait que plus les enfants avaient fréquenté tôt un SGEE, plus ils avaient de chance d’obtenir leur diplôme.

 

Les enfants qui entrent à l’école alors qu’ils sont moins préparés risquent davantage de faire face à des problèmes d’adaptation au cours des années suivantes. Récemment, le tempérament de l’enfant a été reconnu comme étant un prédicteur de la préparation à l’école, mais rien dans la littérature ne permet d’affirmer que la préparation des enfants ayant des traits de tempérament différents est affectée par la qualité de leur environnement familial. Dans cette étude québécoise, l’évaluation d’enfants avant et après la maternelle 4 ans a permis d’étudier le rôle de leur tempérament en lien avec la relation entre l’environnement familial et la préparation à l’école. Des observations effectuées en contexte familial et des entrevues avec les parents de 98 enfants âgés de 4 et 5 ans (59 % de garçons) susceptibles de faire face à des problèmes d’adaptation en raison de leur mauvaise préparation à l’école ont été réalisées. Les résultats démontrent que l’amélioration de l’environnement familial est favorable à la préparation à l’école des enfants à risque. De plus, certains aspects du tempérament des enfants ont plus d’influence que d’autres, notamment le contrôle volontaire, qui a un lien plus marqué avec l’environnement familial. Les auteurs en concluent qu’il peut être pertinent d’intervenir de manière préventive et adaptée au tempérament des enfants afin de mieux les préparer à l’entrée à l’école.

 

Des chercheuses ont analysé seize études réalisées aux États–Unis entre 2000 et 2020 afin de saisir la perception des enseignantes et des enseignants de la petite enfance en formation initiale à l’égard de l’inclusion des enfants handicapés dans les classes ordinaires. De manière générale, les membres du personnel éducateur ont une attitude positive au sujet de l’inclusion et considèrent favorablement cette intégration, autant pour les enfants présentant un handicap que pour les enfants non handicapés. Toutefois, leurs sentiments sont parfois mitigés en raison d’un manque de préparation et de formation leur permettant d’intervenir auprès de ces enfants qui ont des besoins particuliers, notamment dans le cas de handicaps graves ou de comportements difficiles. Les études révèlent aussi une compréhension inégale de la notion d’inclusion chez les membres du personnel éducateur, car toutes les formations en petite enfance ne l’intègrent pas nécessairement.


Cette étude vise à déterminer si des facteurs personnels et professionnels, soit l’autoefficacité et le soutien professionnel, sont prédicteurs de l’engagement au travail chez le personnel chargé de l’éducation à la petite enfance aux États–Unis, tant en milieu familial (34 %), institutionnel (32 %), qu’au sein du programme Head Start (34 %). Cinquante éducatrices et éducateurs de niveaux d’études variés – du secondaire aux études supérieures – ont répondu à un sondage en ligne en vue de participer à un programme de développement professionnel. En tenant compte des facteurs comme les comportements difficiles des enfants, la détresse liée au travail et le niveau d’éducation, les résultats démontrent que l’autoefficacité et le soutien professionnel prédisent un plus grand engagement au travail. Même s’il ne s’agit pas d’une causalité, soutenir le personnel et lui fournir les moyens de faire un travail significatif et efficace a des répercussions bénéfiques sur le développement des enfants.


Au Portugal, le programme Incredible Teacher Classroom Management, proposé aux enseignantes et aux enseignants de groupes d’enfants âgés de 4 à 8 ans, vise à renforcer les stratégies de gestion de classe et à améliorer les comportements sociaux ainsi que les aptitudes scolaires des enfants. Afin d’en mesurer l’efficacité, 65 enseignantes en milieu défavorisé ont été observées dans leur classe et ont fait, avant et après avoir suivi le programme, une autoévaluation de leurs pratiques, de leur confiance en soi et de leur capacité de gestion du stress. L’analyse des résultats révèle que les capacités de gestion du stress et la confiance en soi des enseignantes n’ont pas été affectées, à l’exception des pratiques de gestion de classe qui se sont améliorées.


Depuis 2018, le personnel éducateur finlandais peut consacrer jusqu’à 13 % de son temps de travail à la planification, à l’évaluation et au développement d’activités pédagogiques. Cette étude examine la manière dont 325 éducatrices et éducateurs à la petite enfance utilisent ce temps selon les différents domaines du programme éducatif en vigueur et comment ces heures influencent la préparation du travail pédagogique dans chacun de ces domaines. Les résultats démontrent que le personnel éducateur qui dispose de suffisamment de temps et qui l’utilise adéquatement contribue à la bonne mise en œuvre du programme. Par ailleurs, dans le système finlandais d’éducation à la petite enfance, le personnel éducateur travaille au sein d’équipes éducatives multidisciplinaires. Par conséquent, le temps consacré à la planification, à l’évaluation et au développement d’activités pédagogiques a des répercussions sur le travail de l’ensemble de l’équipe.


Le bien–être est une composante essentielle de l’éducation à la petite enfance au Danemark. La pandémie de la COVID–19 a toutefois bouleversé les pratiques établies et les mesures mises en œuvre ont provoqué un certain pessimisme chez le personnel éducateur quant à leur capacité à favoriser le bien–être des enfants dans ce contexte. Cette étude vise donc à découvrir si les attentes négatives du personnel éducateur étaient justifiées. En examinant l’effet de la pandémie, grâce à des observations sur le terrain et à des entrevues avec des intervenantes et des intervenants à la petite enfance, l’auteure de cette étude démontre que la pédagogie et le bien–être des enfants n’ont pas été affectés trop négativement. Les intervenantes et les intervenants ont pu maintenir des pratiques favorables au bien–être des enfants même dans ces conditions difficiles, incertaines et changeantes. Selon l’auteure, cela est attribuable à la vision de la pédagogie du personnel éducateur plus flexible qui leur permet une certaine autonomie et à l’importance accordée au bien–être des enfants dans l’éducation à la petite enfance au Danemark.


Un groupe de chercheuses européennes a réalisé une méta–analyse d’études mettant en relation les troubles du langage et de l’apprentissage durant l’enfance et les problèmes d’intériorisation (anxiété, dépression, etc.) et d’extériorisation (comportements agressifs, problèmes de conduite, défiance oppositionnelle, etc.). La comparaison de données sur des enfants et des jeunes présentant des troubles du langage et de l’apprentissage avec des données obtenues à partir de groupes témoins montre qu’ils sont plus susceptibles de développer des problèmes d’intériorisation et d’extériorisation. De plus, ces problèmes se sont avérés constants chez les enfants de tous les âges. L’étude révèle également que les troubles du langage conduisent plus souvent à des problèmes d’intériorisation que les troubles de lecture, par exemple.

 

Intimidation


 

Cette étude explore la relation entre les mesures contre l’intimidation et les symptômes d’internalisation comme la dépression et l’anxiété chez les enfants ainsi que chez les adolescentes et les adolescents. Elle vise également à mieux comprendre les mécanismes qui jouent un rôle déterminant entre ces variables. Pour ce faire, les auteures ont examiné neuf bases de données (PsycINFO, Web of Science, ERIC, SCOPUS, CINAHL, Medline, Embase, ProQuest et Cochrane Library) de janvier 1983 à mai 2021. Cette étude a été complétée par une recherche de méta‑analyses visant à obtenir autant d’évaluations de programmes d’intervention connus que possible. Des thèses et des mémoires en plus des chapitres de livres et des articles de revues rédigés en anglais ont également été inclus. L’analyse des résultats démontre que les mesures contre l’intimidation ne réduisent pas de manière significative les symptômes d’internalisation des enfants, des adolescentes et des adolescents. De plus, les auteures constatent que la durée de l’intervention, le niveau scolaire et la localisation géographique ont aussi peu d’effets sur ces symptômes. Elles concluent en mentionnant l’importance de mieux cibler les symptômes d’internalisation chez les enfants et les jeunes lors de la mise en œuvre de mesures contre l’intimidation. 

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Dernière mise à jour :
14 juin 2022