Cette synthèse documente la prévalence de l’isolement social et de la solitude des parents québécois lors de la période de la périnatalité et de la petite enfance, à partir des données d’enquêtes populationnelles québécoises menées auprès des parents et des familles, depuis les vingt dernières années. Dans l’ensemble, les constats montrent que la grande majorité des parents québécois ayant de jeunes enfants semblent bénéficier de relations sociales de qualité ou d’un soutien social adéquat. Cependant, une proportion non négligeable de parents pourrait souffrir d’isolement social ou de solitude, et ce, de diverses façons. En effet, entre 6 % et 27 % des parents ayant de jeunes enfants entretiennent des relations sociales de faible qualité ou bénéficient d’un faible niveau de soutien social (entre 6 % et 34 % des parents). Ces proportions sont plus élevées si l’on considère certaines caractéristiques démographiques et socioéconomiques des parents, dont ceux qui vivent en contexte de vulnérabilité. Selon l’auteure, les enquêtes populationnelles québécoises ne permettent pas de documenter adéquatement la prévalence de l’isolement social et de la solitude des parents pendant la période de la périnatalité et de la petite enfance. Elle suggère d’inclure une ou plusieurs questions plus étroitement liées à l’isolement social ou à la solitude dans les enquêtes populationnelles québécoises ciblant les parents et les familles pour mieux analyser ces phénomènes.
Cette recherche vise à mieux comprendre la relation entre la charge mentale des pères et des mères et les différentes sphères de leur vie parentale. La charge mentale est définie par l’auteure comme une sollicitation constante des capacités cognitives et émotionnelles d’une personne liée à la planification, à la gestion et à l’exécution d’une tâche ou d’un ensemble de tâches. Sept familles composées d’un père, d’une mère et d’enfants âgés de 2 à 4 ans ont été rencontrées en entrevue. Les parents ont également rempli cinq questionnaires portant, entre autres, sur leurs compétences parentales, les tâches familiales, l’engagement paternel et l’indice de stress parental. Les résultats démontrent, entre autres, un lien étroit entre l’intensité de la charge mentale et le sentiment d’efficacité des parents. Selon les participantes, la charge mentale accroît leur efficacité organisationnelle, mais lorsqu’elle devient trop importante, elle semble réduire le sentiment d’efficacité parentale.
Cet article vise à décrire les démarches entreprises par les familles d’enfants atteints d’autisme ou de déficience intellectuelle pour obtenir un diagnostic et évalue leur perception de la qualité des services reçus. Plus de 250 parents montréalais ont répondu à un questionnaire à la suite de leur expérience dans une clinique d’évaluation. Bien que généralement positives, les évaluations des parents s’avèrent plutôt négatives quant à l’accessibilité des services lors de la phase de préévaluation et à la flexibilité du processus d’évaluation. Des délais plus longs et un plus grand nombre de professionnels consultés sont des facteurs associés à des évaluations de qualité inférieure. Le processus de diagnostic des troubles neurodéveloppementaux au sein des services publics au Québec pose des défis d’efficacité et d’accessibilité. Des améliorations possibles sont proposées pour faciliter le dépistage et soutenir les familles au cours de cette démarche.
Cette étude menée auprès de parents d’enfants âgés de 6 mois compare les résultats obtenus sur l’implication des pères dans les activités parentales à l’aide de deux méthodes différentes. La première méthode prend la forme de questionnaires remplis par les deux parents sur la participation des pères et la seconde, celle d’un journal de bord quotidien rempli par le père. Les auteurs lient également ces méthodes de mesure à la notion d’alliance parentale, c’est-à-dire le degré d’engagement et de coopération entre les parents dans l’éducation des enfants (aussi appelé la coparentalité), et explorent cette alliance par rapport à l’implication des pères. Selon les auteurs, les deux méthodes de mesure ne sont pas interchangeables et les prochaines études sur ce sujet gagneraient à les combiner, dans l’objectif de développer de meilleurs programmes d’intervention pour promouvoir l’engagement des pères.
La pandémie de la COVID-19 et les restrictions imposées par les autorités de santé publique ont eu un impact sur toute la population, notamment sur les personnes atteintes d’une déficience intellectuelle et développementale. En outre, comme l’ont montré des études à grande échelle, ces personnes ont un risque plus élevé de complications graves et de décès associés au virus. Les conséquences à court et à long terme de la pandémie sur les enfants et les adultes atteints d’une déficience intellectuelle et développementale sont décrites dans cet article. En effet, ces personnes et leur famille ont dû s’adapter non seulement au chamboulement soudain de leurs habitudes, mais aussi à la perte de services cliniques. Par conséquent, le prolongement des fermetures et la dépendance aux formes de soutien informelles ont entraîné une augmentation des problèmes de dépression et des niveaux de frustration et d’anxiété chez ces personnes et leur famille. Selon les auteurs, considérant que cette population vulnérable se sent déjà ignorée et oubliée, il est impératif que les risques auxquels sont confrontés les adultes et les enfants atteints d’une déficience intellectuelle et développementale, ainsi que leur famille et les soignants, soient reconnus, valorisés et traités par une approche inclusive du handicap.
La pandémie de la COVID-19 augmente l’insécurité économique des familles et des enfants. En outre, la pauvreté est associée à des impacts défavorables sur la santé et le développement de l’enfant à court terme, ainsi qu’à un risque accru de maladies chroniques et de maladies mentales au cours de la vie. Les auteurs de cet article passent en revue les interventions qui ont été mises au point pour éliminer la pauvreté infantile et atténuer son impact sur le développement et la santé des enfants. Plusieurs études montrent que les interventions parentales peuvent atténuer bon nombre des effets négatifs de la pauvreté au début de la vie. L’entrée précoce en services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) des enfants vivant dans la pauvreté a un impact positif sur leurs compétences sociales et leur préparation à l’école. Les auteurs soulignent l’importance de la qualité du milieu de garde et l’apport des programmes conçus pour enrichir l’environnement de l’enfant et promouvoir les opportunités d’apprentissage précoce.
La pandémie de la COVID-19 affecte l’ensemble des familles et, plus particulièrement, celles à faible revenu qui ont des ressources limitées. Dans le cadre de cette étude, les chercheuses tentent de savoir si les caractéristiques des environnements familiaux qui prévalaient avant la pandémie de la COVID-19 prédisent le chaos vécu par les ménages pendant la pandémie. Le concept de chaos réfère ici à l’ampleur de la désorganisation, de l’instabilité, du bruit et de la promiscuité vécue à la maison par les familles en raison, notamment, du confinement obligatoire et des fermetures d’écoles. Selon les chercheures, le chaos nuit aux interactions parents-enfants, au développement du fonctionnement exécutif des enfants, au développement de leurs compétences scolaires, notamment en lecture, ainsi qu’à leur capacité d’autorégulation. De plus, on note qu’en présence de difficultés économiques du ménage, le chaos est associé à l’augmentation du stress chez l’enfant. Selon l’analyse des données recueillies auprès de 335 enfants de Tulsa et leur famille, en Oklahoma, la dépression parentale et le chaos domestique présents avant la pandémie sont des facteurs prédictifs significatifs du chaos qui règne pendant la pandémie.
Cette étude porte sur le rôle de l’intérêt personnel des parents dans l’utilisation des médias numériques par leur enfant. Des entretiens semi-directifs avec 31 pères et mères d’enfants âgés de 3 à 16 ans ont été menés aux Pays-Bas. Les résultats montrent que la possibilité pour les parents d’effectuer d’autres tâches sans être dérangés est la raison la plus fréquemment mentionnée pour permettre à leur enfant d’utiliser les médias numériques. Les autres motifs évoqués sont, notamment, de pouvoir prendre du temps pour soi, de gérer le comportement des enfants, d’éviter les discussions et d’avoir des moments pour utiliser eux-mêmes les médias numériques. La mesure dans laquelle l’intérêt personnel des parents joue un rôle dans l’utilisation des médias numériques par les enfants varie selon l’âge de ceux-ci. En effet, les entretiens montrent que les parents ayant des enfants plus jeunes leur fournissent activement des médias numériques ou créent des heures fixes auxquelles ils sont autorisés à les utiliser afin qu’ils n’aient pas à divertir eux-mêmes leurs enfants. Dans ces circonstances, les enfants utilisent les médias numériques seuls, sans la supervision d’un parent, et ce, dès leur plus jeune âge, ce qui augmente les chances qu’ils entrent en contact avec des contenus en ligne inappropriés.